The Golden Age Of Piracy Part II

Ce qui est chouette avec les pirates, hormis le fait que ce soit des sales vermines sans foi ni loi, assoifées d’argent et de rhum, c’est que lorsqu’on veut faire une série d’embouteillages de rhum sur ce thème, ce n’est pas comme si on avait l’embarras du choix ! En effet, la liste est aussi longue que le nombre de Foursquare proposés en Europe par des embouteilleurs indépendants 🙂

C’est donc tout naturelement que Distilia nous revient avec trois nouvelles références de la série « The Golden Age Of Piracy » allant de 27 à 38 ans d’âge ! Et bien entendu, trois pirates bien connus sont mis en avant, Samuel Bellamy, Woodes Rogers et Charles Vane….

Alors autant le coup du « Salut les pirates… » sur Facebook peut faire penser à une réplique bien naze, autant ici je trouve que ça a un certain charme avec à chaque fois une belle illustration du pirate en question. Vraiment, je ne suis pas loin de trouver ça limite classe en fait 🙂

Long Pond 38

Mal-aimé de par sa cruauté, Vane montrait peu de respect envers le code des pirates et volait les parts de butin de ses marins.

Pour commencer, le petit vieux du linup, un Long Pond distillé en 1983 et embouteillé après 38 ans de vieillissement à 52.5%.

Nez

Waw, 38 ans en fût mais ce nez est d’une subtilité et d’une classe… C’est superbement fruité, beurré avec de belles notes de chocolat au lait.

Les fruits tels que l’ananas côtoient la pomme jonagold, la banane, le raisin sec et sont accompagnés de notes tirant vers la glue et le solvant sur un profil hyper pâtissier/brioché.

Une légère pâte d’amandes vient ensuite avec des épices vanillées, un fin voile mentholé, un côté plus cuir/animal et poiscaille ainsi qu’ un chocolat au lait très gourmand.

Impressionnant d’avoir un spiritueux toujours aussi frais et fruité après autant de temps… Mon dieu que ces longs vieillissements continentaux peuvent aider ces spiritueux que j’imagine plein de fougue en sortie d’alambic !

L’alcool est totalement fondu à l’ensemble…. merveille !

Bouche

En bouche, c’est pareil, l’élégance et la finesse d’un long vieillissement continental en plein !

On retrouve toujours ces belles notes fruitées mais cette fois ci le chocolat se fait plus noir, plus gourmand encore et un côté saumuré vient terminer de nous convaincre que nous sommes sur un rhum jamaicain !

Les fruits tels que la banane et la mangue font un parfait ménage avec l’anchoiade, les épices, les notes de tabacs, de bois grillé, de chocolat noir et une légère olive.

L’alcool est parfaitement intégré à l’ensemble… topissime !

Prix

On Request (lol)

Conclusion

Quelle claque que ce Long Pond 1983, dans la même veine que le génial Long Pond 1985 de Bristol. Bravo !

Note

Score: 93/100

Rapport qualité-prix: On Request

Uitvlugt 30

Malgré une courte carrière de moins d’un an, Samuel Bellamy eut beaucoup de réussite, capturant plus de 50 navires avant sa mort. Il avait permis son équipage 30 à 50 marins d’ascendance africaine, tous étaient traités sur un pied d’égalité.

Distillé chez Uitvlugt en 1991, nous n’avons pas d’indication de l’alambic utilisé, ce dernier titre toujours 62% d’alcool après 30 ans en fût !

Nez

Le nez est assez fermé au début en fait, les 62% de la bête ne doivent pas être étrangers à cette impression…En le laissant légèrement décanter, je pense pouvoir remarquer un profil Port Mourant.

Bon après, je ne prends pas beaucoup de risque car la plupart des rhums de chez Uitvlugt de ces années là sont des Port Mourant je pense 🙂

On retrouve donc un léger côté métallique, un gros bouquet d’épices, de la vanille, du poivre blanc, des fruits à chaire jaune, des fruits du verger, un beau beurré, pas mal de réglisse, de cassis et un alcool qui semble tout de même assez présent malheureusement.

Mais oui, ça sent très fort Port Mourant cette histoire.

Bouche

De fait, la bouche est tout de même bien plus vive que le Long Pond précédent mais c’est gérable.

Là aussi, je pense retrouver Port Mourant avec pas mal de fruits comme les prunes, quetsches, les épices poivrées, la réglisse, le chocolat au lait… Après, si le nez est Port Mourant, pas de raisons que la bouche soit Neisson me direz vous 🙂

Le côté métallique des PM est présent aussi mais le gros boisé humide n’est pas de la partie, ça c’est une bien belle nouvelle par contre même si la finale est quand même légèrement amère.

Après pour le reste, c’est très classique et au final pas mal dutout..

Prix

400€

Conclusion

Très chouette Demerara Rum sommes toutes assez classique mais très efficace. Bel aperçu de ce que proposer un bon Port Mourant en vieillissement continental, même si c’est vu, vu et revu comme profil.

Note

Score: 87/100

Rapport qualité-prix: 84/100

New Yarmouth 27

Rogers a officiellement été nommé Capitaine, Général et Gouverneur en Chef sur les terres et autour des Îles des Bahamas par le Roi George Ier le 6 février 1718.

Distillé en 1994 (encore un !), ce New Yarmouth âgé de 27 ans titre 67.1% d’alcool… j’ai un peu la peur au regard de ce voltage de fou furieux, mais bon, on verra.

Nez

Hola, ici ça sent rudement bien le rhum hyper gourmand, fruité, laqué avec un profil entre la Jamaïque et la Barbade en fait…. C’est très patiné comme spiritueux et les 67% ne semblent en rien vouloir foutre le boxon dans cette dégustation.

En effet, la laque, les fruits tropicaux comme la mangue, l’ananas ou encore la papaye semblent nappés d’un délicieux caramel beurre/salé du meilleur effet.

À tout cela s’ajoute le chocolat au lait, des agrumes, de la réglisse, quelques fruits secs comme la noisette, la vanille, le boisé et un fin mentholé.

Attention, même si les 67% paraissent calmes, on sent quand même qu’il ne va pas trop falloir faire le malin à la dégustation.

Bouche

De fait, ça cogne légèrement et cette version full proof n’est pas vraiment à mettre entre toutes les mains…

Perso, je pense que quelques degrès en moins auraient probablement aidés à la dégustation.

Sinon, nous sommes sur le même genre de profil, à savoir un rhum très gourmand, pâtiné, fruité où nous allons passer entre le caramel, le boisé, les épices, les agrumes, les fruits tropicaux confits et le miel.

Très très gourmand !

Prix

400€

Conclusion

Ce rhum n’est pas sans rappeller l’Appleton 1994 mis en bouteille avec Velier, à savoir un Jamaïcain hyper gourmand flirtant limite avec le bourbon ou Foursquare.

De là à dire que ces Appleton 100% pot still seraient des New Yarmouth (entre autre) avec un nom plus vendeur, il n’y a qu’un pas….que j’aurais tendance à franchir quand même.

Et cela sans crier à la Kolossal Kospirazion bien entendu, c’est le même groupe au final et ça fait bien plus le buzz pour vendre non ?

Surtout que c’est sorti au moment où Appleton a lâché un gros paquet de fûts de chez Nez Yarmouth, Hampden, Clarendon etc.. aux différents brokers dont Velier, Plantation et Main Rum. C’est plutôt pas mal joué niveau marketing au final 🙂

Soit, on dira encore que je suis une mauvaise langue, mais c’est juste une réflexion. On parle bien d’Uitvlugt alors que ce sont des Port Mourant, et tout le monde trouve cela normal, y’a rien de mal.

Dans tous les cas, ce rhum est très bon, mais légèrement violent pour moi, une bonne aération lui fera du bien.

Note

Score: 88/100

Rapport qualité-prix: 85/100

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