Some Kind Ov Caroni ’91

Aujourd’hui, petit match entre deux rhums pas vraiment évident à déguster… Le Caroni 1991 mis en bouteille par Velier et l’autre par The Duchess. La version Velier étant très difficile à trouver et la version Duchess n’est pas simple à se payer 🤷 Ben oui, on est en 2023 et l’air de rien ce Duchess compte déjà 31 ans au compteur, ajoutez à cela que c’est un Caroni et vous comprendrez mieux le prix de la chose…

Et de fait, ce millésime n’est pas aussi rare que le 1995 ou encore un 1993 mais force est de constater qu’au final, il y en a nettement moins que des ’96-’97-’98 qui auront fleuri un peu partout ces dernières années.

Si on regarde sur RumX, on pourra retrouver pas mal des Cadenhead’s (sous le nom providence), des High Spirits, Douglas Laing, Compagnie des Indes, Sarzi Amade, Rum Shark etc… bref, des noms connus et d’autres moins.

Le truc étonnant est qu’on voit souvent la mention Providence, qui était un ancien Domaine situé près du domaine Esperanza. Racheté en 1955 par Tate & Lyle, le pot still a ensuite été transféré chez Caroni en 1964.

Ces rhums étant souvent sans trop de rapport avec Caroni, comme lu dans le bible de Steffen, ils étaient souvent mélangés avec de l’alcool neutre à 80% puis mis en vieillissement en cuve avec des copeaux de bois ou en fût. C’est pour cela que ceux que j’ai pu déguster ne m’ont pas laissé vraiment un souvenir impérissable.

Alors bien entendu, je ne suppose à aucun moment que ces deux soient des Providence, juste il y en a beaucoup de ce millésime. La dégustation devrait de toutes façons nous confirmer ou non cela.

Issu d’on ne sait trop où (Cadenhead ?), ce Caroni 1991 est l’un des rares à avoir été embouteillé par un autre embouteilleur indépendant que Velier. Titrant 54.1% d’alcool, ce vieux rhum de 31 ans sera resté sur l’île de Trinidad 8 ans avant de terminer son vieillissement en Europe. 136 bouteilles sont disponibles.

Nez

Le profil me semble assez fruité avec pas mal de fruits tropicaux dont la mangue ou la banane et quelques touches plus acides. Ensuite le boisé vient prendre sa place sans écraser ce côté légèrement ‘funky’, on va retrouver des traces de bois cendrées, de chocolat, de beurre, de caoutchouc et une pointe de vanille.

Au nez, je ne dirais pas que Caroni nous vient directement à l’esprit et cela me fait effectivement sensiblement penser à un providence mais avec tout de même plus de poigne que les 2-3 que j’avais dégusté, et que eux aussi je trouvais de mémoire assez fruité et ‘funky’.

Quelques traces plus typiques d’hydrocarbures et d’huiles de garage viennent ensuite terminer ce nez très sympa et surtout, assez propre et parfumé.

Bouche

Entrée en bouche très belle avec juste le peps qu’il faut… ensuite, déluge de fruits tropicaux comme la mangue, la banane et une légère acidité rappellant les fruits rouges.

La suite est beurrée, gourmande avec des notes légèrement plus sâles d’huile de garage, de cendré, de fumé, de boisé, de chocolat et de parfums plus floraux et épicés.

Mais ce qui marque le plus est ce tandem fruits/beurre en fait, là où la finale rappellera bien plus Caroni avec de légères notes de rhubarbe, abricot, cerise et huiles.

Les 54% sont vraiment tops: ni trop, ni trop peu…

Prix

995 €

Conclusion

Haaa c’est très bon, on ne penserait probablement pas directement à Caroni avec celui-ci mais cela ne reste pas moins un grand rhum dans le viel âge n’a pas trop eu d’effets négatif en terme de boisé.

Très fruité, avec quelques notes plus ‘garage’ et funky, ce dernier est vraiment très séduisant !

Je pense plus à un blend Heavy/Light Caroni qu’à un Providence en fait.

Score

90/100

Issu de l’assemblage de 4 fût de Caroni distillé en 1991, cette version full proof titre 61.7% d’alcool et fait partie des Caroni les plus difficiles à trouver… Merci donc à mon QDD de m’avoir envoyé ça 😍

Âgé de 19 ans full tropical, ce Caroni un blend de Heavy et Light Caroni et 1098 bouteilles auront vu le jour. Une autre version réduite a été proposée aussi, avec la même photo mais en noir et blanc.

Nez

Très étonnant ! Alors là, autant le précédent avait un nez qui pouvait nous éloigner de la distillerie Caroni, autant celui-ci n’a presque rien à voir aux premiers abords !

Déjà il semble très gras et rond, impossible d’imaginer 61% d’alcool au nez tant l’ensemble semble très caramélisé avec pas mal de fruits secs dont la noix, la noisette, une pincée de fruits bien mûrs et de citron meringué pour ensuite nous amener sur un profil plus réglissé et floral.

En fait, ce nez me fait assez bien penser au Caroni 1995 de Bristol mais avec un côté bien plus ‘ron’ en fait… Là où le ’95 était plus proche des demerara.

Intriguant…. QDD, qu’as tu foutu dans mon sample ??? 🙂

Bouche

Là encore, on a du mal à trouver les 61% d’alcool tant le profil est gras, gouaché et caramélisé… Il tire maintenant limite vers un Foursquare full bourbon.

On va retrouver pas mal de notes torréfiées, de chocolat, de caramel, de réglisse pour ensuite revenir sur une pâte de fruits, les raisins secs, dattes et une finale légèrement amère sur le chocolat noir.

Les 61% sont totalement fondu (noyés?) dans le verre… impressionnant.

Prix

Plein mille

Conclusion

Que dire… étonnante dégustation pour un Caroni certes très agréable mais qui aura tendance à me faire penser que nous avons droit à un gros pourcentage de Caroni très light là dedans et avec un bel ajout de « mélasses à la DDL ».

Pas que ce soit mauvais, mais je trouve cela légèrement décevant surtout quand on le compare au millésime suivant (92) 😍

Donc oui c’est sympa mais probablement trop sweet et pas assez complexe pour moi. Le 1995 de Bristol présente pas mal de similitudes, mais je le trouve quand même plus complexe et plus Caroni, même si ça reste probablement un blend avec pas mal de Light Rum aussi à mon avis.

Score

86/100

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