Some Kind Ov Swell de Spirits

Gros line-up ce jour avec 6 références de chez Swell de Spirits qui nous a été proposé par Axel et dont le soirée se déroula chez CRhum/Corman-Collins à Battice. N’étant malheureusement pas disponible ce jour là, je décide tout de même de demander à acheter un pack de sample de cette belle soirée, histoire de pouvoir vous pondre un retour sur ces fameuses bouteilles si bien habillées par Bastien.

Swell étant le champion des séries, je ne suis d’ailleurs pas hyper fan du concept en général, nous parcourrons des références des séries « Wonder of the world », « FlashBack », « Private Garden » et enfin « Anniversary Cuvée ».

Petite appartée pour ceux qui doutent :

Cette dégustation aura été bien entendu faite dans des verres adaptés, avec un temps de repos respecté et tout ce qu’il faut pour que cela se passe bien.

Après plus de 400 articles sur les spiritueux, rassurez-vous, j’ai développé certains réflexes qui me permettent, je pense, de ne pas faire trop de conneries à ce niveau 🙂

Bielle 2015

Distillé chez Bielle en 2015 et resté 7 ans sur place, ce fût est ensuite arrivé en Europe via le Avontuur pour enfin être mis en bouteille à 56.2% d’alcool.

Nez

Nez relativement léger où l’on pourra retrouver quelques agrumes, de la vanille, de la cire d’abeille, une sorte de pâte de carton et un boisé naissant.

La réglisse vient ensuite montrer le bout de son nez avec un léger menthol et quelques feuilles de tabac accompagnée d’une légère colle. Le profil est relativement frais et légèrement beurré.

Je trouve l’alcool pas si effacé que ça (vous remarquerez que j’évite de dire que c’est trop fort), le tout semble assez jeune et vif.

Bouche

Encore une fois, le profil est assez jeune avec une entrée en bouche marquée par un léger boisé accompagné d’une sorte de caramel, d’agrumes confits et de chocolat au lait.

La réglisse est présente aussi, ainsi que quelques notes de thé noir, de tabac, une sorte de miel de fleur, assez bien de canne à sucre, un côté légèrement terreux et quelques traces d’agrumes.

L’alcool est plutôt bien intégré passé la première gorgée.

Prix

120€ (50cl)

Conclusion

Pas le meilleur Bielle que j’ai pu déguster, je suis légèrement déçu par cette version où je ne retrouve pas directement ce qui me fait vibrer chez cette distillerie que j’apprécie énormément.

Et malheureusement, à 120€ les 50 centilitres pour un rhum de 7 ans, on était selon moi en droit à en attendre légèrement plus. Dommage 🙁

Score

78/100

Wird 1996

Rhum de la Barbade distillé chez Wird en 1996, ce rhum a principalement vieilli en Europe jusqu’à sa mise en bouteille en 2023 à 61.9% d’alcool.

La superbe illustration trouve son inspiration avec « l’histoire sans fin », bravo c’est juste magnifique.

Nez

Première impression assez beurrée et fruitée où l’on va retrouver un boisé très fin avec quelques notes chocolatées et vanillées.

Le citron semble confit, accompagné d’un belle dose de vanille légèrement poivrée et beurrée. Le chocolat au lait fondant et relativement gras et donne une belle impression de gourmandise avec la petite pointe de caramel.

Enfin, un côté plus herbacé avec quelques notes d’herbes aromatiques et de thé termine ce nez relativement élégant et posé.

Les 61% sont plutôt bien intégrés

Bouche

Je modifie mon dernier commentaire sur l’alcool bien intégré, l’entrée en bouche est bien plus vive que ce que l’impression du nez laissait présagée.

Alors encore une fois, ne me faite pas dire ce que je ne dis pas, c’est juste plus vif que ce à quoi je m’attendais.

La bouche est bien beurrée, grasse et très « barbadienne », c’est à dire un subtil mélange de gourmandise, élégance tout en retenue… C’est pas un rhum de chez les cousins Jamaicains quoi 🙂

On va retrouver pas mal de fruits confits, d’agrumes, de miel, de fleurs jaunes, de vanille le tout soupoudré de légères épices et herbes aromatiques.

Le boisé est toujours aussi dompté avec un beau chocolat au lait, une pointe de réglisse et quelques feuilles de tabacs.

Prix

199€ (50cl)

Conclusion

Très sympa ce vieux WIRD, j’aurais peut être préféré ce même profil mais avec un alcool légèrement moins vif. Quelques degrés de moins auraient probablement apportés encore plus de gourmandise et un plus beau plaisir de dégustation.

Mais c’est très bon.

Score

87/100

Uitvlugt 1995

Demerara Rum distillé chez uitvlugt à partir du double wooden pot still Port Mourant en 1995, ce dernier titre 53.4%

Nez

Beau nez relativement fruité pour ce Port Mourant 1995 pour ensuite proposer quelque chose d’assez typique pour les rhums issus de cet alambic, un profil plus boisé, torréfie, réglissé, métallique avec quelques pointes de cassis.

Les fruits secs sont assez présents aussi et viennent donner un côté plus sombre et robuste à ce rhum. A noter aussi du chocolat au lait, du tabac, du poivre et de subtiles traces de fruits du verger.

Pas de grosses traces de mélasse qui tache, c’est bien 🙂

Typique, j’aime assez bien.

Bouche

L’amertume que je n’apprécie pas dutout dans ce genre de rhum n’est heureusement pas trop présente et ne gâche en rien la dégustation.

On va retrouver nos fruits du verger, un profil assez brioché, de la réglisse, un peu de cuir, du poivre, un soupçon menthol, du cassis, pomme/poire/quetsche le tout porté par un alcool relativement bien intégré.

Le boisé est marqué mais pas écrasant du tout. Il donne juste un aspect plus sombre que certains Port Mourant continentaux. Un léger caramel roux vient aider tout cela à passer encore mieux…

Les amateurs de whisky devraient, comme souvent avec Port Mourant, retrouver quelques similitudes avec les vieux malt qu’ils apprécient tant.

Prix

249€ (50cl)

Conclusion

Chouette Port Mourant, j’ai passé un beau moment bien agréable en sa compagnie… et c’est pas toujours gagné avec les rhums de ce type !

Score

87/100

New Yarmouth 1994

Encore un New Yarmouth de 1994 ! Décidément tout le monde aura eu son fût il me semble 🙂

Cette version titre 66.7% d’alcool, aura passé 24 ans sous les tropiques et 3 ans en Europe.

Nez

Un nez relativement sauvage, on est effectivement face à un rhum à qui il faudra bien du temps pour se calmer. Après presque 2 heures, ce dernier semble toujours assez furieux.

Du fruit tropical, du cuir, vanille, du caramel, une légère colle patex, pas mal d’épices, du chocolat noir, tabacs, boisé assez torréfie, grains de cafés.

L’alcool a du mal à se dissiper, je sens que ça va être un moment aussi calme qu’un concert de Pantera dans la fosse (moment vecu lors de la dernière vrai tournée du groupe, c’est plutôt violent).

Bouche

Arf, oui de fait les 66 % sont bien présents et le profil est assez sauvage et rêche… c’est assez bestial.

Pas mal de caramel, fruits secs, chocolat noir, cuir avec un boisé très « bourbon »… on est limite pas loin d’un bourbon en fait, c’est plutôt bon mais la trop forte concentration alcoolique gâche le plaisir.

Ensuite, du fruits bien confits, en compote vient apporter un côté plus funky à ce bourbon décidément trop puissant.

Profil général assez gouaché, plaquant et patiné…. sympa mais trop fort pour moi.

Prix

239€ (50cl)

Conclusion

Encore une fois, je trouve que ce rhum aurait mérité une cure de réduction… c’est vraiment dommage car le profil est plutôt sympa mais l’alcool déséquilibre totalement le spiritueux.

Alors je sais, je n’ai qu’à ajouter une goutte d’eaux mais je pars toujours du principe que ce n’est pas à moi de faire ça. Je vais le faire mal, avec une eau pas adaptée et trop vite… c’est le job de l’embouteilleur selon moi.

Score

81/100

Hampden 2013

Hampden 2013 fini en ex fût du New Yarmouth 1994 et mis en bouteille à 66.3% d’alcool. A noter qu’il sera resté chez Hampden 7 ans avant de débarquer sur notre vieux continent… Bon, au final, ce continent est aussi vieux que les autres mais c’est ainsi qu’on surnomme l’Europe 🤷

Nez

Impossible de passer à côté de la provenance de ce rhum, on est clairement face à un profil bien funky, fruité et légèrement fumé… Je pense à Hampden même si il est indiqué que ce rhum a été distillé chez HMPDN, que je ne connais pas d’ailleurs. Faute de frappe ? 🙂 🙂

Alors nous allons retrouver pas mal de banane, mangue sur un profil assez acide, tirant même vers le vinaigre.

Les olives viennent ensuite faire un petit coucou pour enfoncer encore plus le clou sur la provenance du rhum avec quelques pointes plus bourbon venant probablement du fût du New Yarmouth.

L’alcool semble plutôt bien intégré.

Bouche

Classique d’un Hampden avec assez bien de fruits comme l’ananas et la banane, un côté « kerosene », du C3H6O, pas mal de R-COO-R’, un soupcon de CH3(CH2)5-COO-C2H5, des olives, un léger chocolat noir, encore un côté vinaigre de fruits rouges et quelques pointes de tabac.

L’alcool est plutôt pas mal intégré, ça passe pas trop mal.

Prix

115€ (50cl)

Conclusion

Belle découverte, j’aime assez bien même si je ne me vois pas avec une bouteille complète dans mon bar… j’aime bien ce genre de profil mais au bout d’une lune en fait.

La finition en fût du new Yarmouth doit avoir bien arrondi les angles quand je vois l’acidité qu’il reste dans ce rhum, même après ce finish dans ce spiritueux si plaquant et gouaché.

Score

88/100

Caroni 1998

Caroni distillé en 1998 et mis en bouteille pour le « Clos des spiritueux et déja dégusté sur ce blog… Nous verrons si je retrouve les même impressions avec cette fois ci un gros lineup avant lui.

Nez

Toujours aussi discret pour un Caroni, ce rhum nous propose un profil assez fruité où nous allons retrouver quelques traces plus « dirty » qui ne nous font pas trop hésiter sur la provenance du rhum.

Banane, rhubarbe, huile de garage, chocolat amère, cuir, baume du tigre, caramel, vanilles, épices sont toujours les mêmes marqueurs détectés lors de l’autre dégustation.

Ca reste très agréable mais légèrement timide.

Bouche

Vraiment un profil très gourmand avec pas mal de pâte d’amande, de fruits secs, de cuir, de banane, d’abricots sur un côté assez « garage ».

Le caramel crée toujours une très grosse impression de gourmandise et vient apporter un moment très réconfortant.

Les 61 % piquent toujours, même après deux bonnes heures dans le verre… Ce n’est pas totalement déséquilbré mais j’en ai connu des plus harmonieux.

Prix

589€ (50cl)

Conclusion

Pareil que lors de la précédente dégustation. C’est un moment plutôt agréable mais un Caroni entre deux chaises et donc une légère déception même si cela reste un beau moment.

Score

87/100


Conclusion

Que dire, de très belles sélections où on sent qu’il y a quelque chose, hormis le Bielle qui ne m’aura pas spécialement conquis.

Mais malheureusement je trouve que les profils sont trop souvent légèrement déséquilibrés sur l’alcool pour moi…. Je trouve d’ailleurs que c’est majoritairement le cas chez beaucoup d’embouteilleurs aussi.

Après, je pense que c’est le marché actuel qui veut ça. Les, de plus en plus nombreux, consomateurs de ce genre de rhum ne jurent que par le brut de décoffrage et semblent choqués quand ils apprennent qu’un rhum aura été réduit, même légèrement.

Je trouve cela dommage car c’est là toute la beauté de la chose, rendre sexy un spiritueux trop fougeux est pour moi quelque chose qui devrait limite être systématique en fait.

Mais bon…. quand on voit des rhums blancs sortir à 93% d’alcool, je me dis que ça ne risque pas d’aller en s’améliorant, mais je pense tout de même que nous en reparlerons d’ici quelques années (car j’ai toujours raison)

Et pour terminer, encore un énoooorme big up à Bastien qui déchire tout niveau graphisme…. je suis ultra fan et je veux absolument un embouteillage avec l’étiquette ci dessus 🙂

2 thoughts on “Some Kind Ov Swell de Spirits

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