Rivière des Créoles

Dernier petit nouveau dans le monde du rhum, « Rivière des Créoles » nous vient de l’Île Maurice mais n’est pas à proprement parler une nouvelle distillerie. Non c’est le projet de Stéphane L’éveillé, qui travaille d’ailleurs pour New Grove dont il est le brand ambassador.

Et donc, si ce n’est pas une distillerie, on peut partir du principe que Stéphane se définit comme embouteilleur indépendant en nous proposant deux sélections d’une autre distillerie de l’île, j’ai nommé Saint Aubin !

Crée en 1819 d’abord comme exclusivement une sucrerie, le domaine réorientera ses activités sous l’impulsion de Patrick Guimbeau qui, face à la fin de la filière sucrière qui interviendra en 2009, décide en 2003 de construire une distillerie afin d’entammer la production de rhum pur jus de canne.

La distillation se faisant à deux endroits, le premier construit donc en 2003 sous le nom de « La maison du rhum » distille le pur jus de canne grâce à un un alambic à repasse Hradecky Pacov. Le deuxième à « La rhumerie du domaine de Saint Aubin » grâce à une grande colonne de distillation provenant d’une distillerie de brandy d’Afrique du Sud.

Et ce soir, nous allons donc nous attarder sur deux sélections de Stéphane, un rhum blanc titrant 59% d’alcool ainsi qu’un single cask 2016 titrant 49.2% d’alcool. Merci Rhum Attitude pour les informations et les deux samples ainsi que Yann des compagnons du rhum pour la photo des deux bouteilles.

Pour la confection de ce rhum, la canne R-579 est broyée et le jus a fermenté 3 jours avant une distillation pour une part en colonne et pour l’autre en pot still. Le rhum pur jus de canne a ensuite reposé pendant presque 3 ans en cuve avant une lente réduction…

Nez

Bonne nouvelle, la partie métallique et légèrement saumuré/iodé que l’on peut de fois rencontrer sur une distillation en pot still ne semble pas présente. Enfin, quand je dis bonne nouvelle, je parle évidemment pour moi, qui n’est pas terriblement fan de ces profils avec du pur jus de canne 🙂

On va plutôt retrouver une belle fraicheur, de la canne, du citron, une légère sucrosité, quelques pointes plus poivrées, un voile d’eucalyptus et un autre truc, qui me dérange vraiment un tout petit peu, mais dont je n’arrive pas à mettre un nom dessus 🙂

L’alcool semble présent malgré la lente réduction et le brassage.

Bouche

La bouche va nous amener plus d’arômes que l’on retrouvent dans des distillats venant d’un pot still, il y a une légère pointe métallique, un voile saumuré mais accompagné d’une belle sucrosité, de jus de canne, d’épices, de légers agrumes, de mangue sèche, de réglisse et un côté bien herbacé.

L’alcool se fait plus discret qu’au nez, pur c’est même relativement rond et gourmand en fait.

Prix

45.9€ (50cl)

Conclusion

Haaa c’est sympa cette histoire, j’aime bien la fraicheur et le léger côté pot still, l’assemblage des deux est une belle idée. Je me réjouis de tester ça en ti punch.

Dommage pour le tarif assez haut pour 50cl…

Score

87/100

Pour cette version vieillie de la Rivière des Créoles, le rhum a été distillé uniquement dans un pot still. Il a ensuite vieilli pendant 6 ans au sein de la distillerie Saint Aubin, sous les tropiques, dans un ex-fût de cognac transféré ensuite dans un ex-fût de bourbon.

Nez

Le côté metallique de l’alambic est assez présent au premier nez ainsi que l’eucalyptus, c’est assez étrange d’ailleurs, je ne m’attendais pas à une telle présence dés le début.

Ensuite, des arômes plus caramélisés, torréfiés, épicés vont venir nous rappeller que nous sommes face à un rhum vieux. Les fruits exotiques sont également de la partie avec pas mal d’agrumes, de réglisse et un fin boisé.

Bouche

La bouche confirme une nouvelle fois le côté pot still du rhum avec un profil assez salin où l’on va retrouver pas mal de traces iodées, saumurées accompagnées d’eucalyptus, de chocolat au lait, de caramel, de tabac, de cendres, de réglisse voir même d’anis en fait.

Profil assez étonnant où les fruits semblent être légèrement plus en retrait même si on peut retrouver quelques traces plus agrumées et présentant une légère amertume.

Prix

65.9€ (50cl)

Conclusion

Cette version m’aura moyennement convaincue, je trouve le côté iodé et metholé légèrement trop en avant… Après, c’est une question de profil, je n’ai jamais vraiment apprécié les pur jus distillé en pot still pour tout dire.

Mais pour les fana d’ A1710 ou autres, il y a moyen d’y trouver son bonheur. Ce rhum est de plus assez bien équilibrée et gourmand.

Score

83/100

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