Uitvlugt 1997/2018

Focus sur une bouteille dont les avis ne sont pas toujours très positifs, pour toutes sortes de raisons, j’ai nommé l’Uitvlugt 1997 embouteillé en 2018 par The Wild Parrot.

Mais que s’est il donc passé pour que ce rhum soit victime de ce bad buzz ?

Je pense qu’il y a plusieurs facteurs, le premier étant probablement la somme demandée pour pouvoir l’acquérir, particulièrement en France où l’importateur se gave bien au passage.

En effet, 300€ était le prix qu’il fallait débourser en France pour l’ajouter à sa vitrine. Le prix de base en Italie était plus proche des 210/230€ ce qui semble déjà plus raisonnable.

Deuxième point, je pense que pas mal de monde l’aura comparé avec son illustre cousin de chez Velier… et partir avec ça en tête lors de la dégustation est tout sauf une bonne idée à mon avis (j’avais fait pareil pour le duncan taylor).

Uitvlugt 1997 Vs Uitvlugt 1997 ?

Effectivement, sortir un demerara du millésime 1997 dans une bouteille noire à fait resurgir le très beau souvenir que nous avait laissé lé mythique Uitvlugt ULR de Velier.

Pourtant, retrouver les marqueurs de cette version tropicale est tout à fait improbable pour toute une série de raison, la principale étant qu’on ne parle simplement pas de la même chose.

En effet, là où la version Velier aura vieilli 17 ans sous les tropiques, celui ci aura patienté 21 ans sous la « chaleur » écossaise. Déjà rien que cela et les deux rhums ont un profil différent.

De plus, comme déjà énoncé plusieurs fois, les marks chez Demerara sont d’une importance capitale pour connaitre le profil de dégustation. Le Velier est marqué ULR et nous n’avons pas l’information pour le Wild Parrot.

Donc si cela se trouve, cet Uitvlugt est un Port Mourant !

Comparer ces deux rhums à donc autant de sens que de le comparer avec un Neisson 1997 au final… bon ok, j’exagère délibérément, mais dans l’idée on est pas loin.

Deuxième point, le tarif. Bien entendu il faut prendre en compte que durant les 3-4 ans que séparent ces deux sorties, le paysage du monde du rhum à bien évolué …et malheureusement les tarifs aussi.

La dégustation

Nous voici donc en présence d’un rhum distillé chez Uitvlugt en 1997 et mis en bouteille par the Wild Parrot en 2018. Celui ci titre 48.9% d’alcool et l’étiquette est toujours réalisé par Giulia Ronchetti et représente cette fois ci de jolies tortues…

C’est beau hein ? 🙂

Couleur: vin blanc, relativement clair comme souvent avec les demerara continentaux (hors Enmore ou Diamond bourrés à la mélasse bien entendu).

Nez : fruité avec les fruits du verger, pomme/poire ainsi qu’une pointe de quetsches, raisin blanc, ananas

La vanille, le poivre blanc, le beurre, le menthol, le sucre roux (bjr Këv), le thé et une pointe d’olive complètent ce panel.

A noter un boisé plutôt perceptible au nez… hé oui, 21 ans en fût ça laisse des traces.

Le nez est frais, plein de peps, c’est très agréable. Les 48.9% apportent cette vivacité tout en gardant ce côté un peu pâtissier et fruité.

Nous sommes donc bien loin du ULR de velier, plus proche du 97 de Duncan Taylor ou du 91 de Rasta Morris (qui, soit dit en passant seraient tous les deux des Port Mourant)

Bouche : douce, légèrement liquoreuse, les fruits sont là mais le boisé est bien plus en avant.

Vanille, poivre, fumé, cet uitvlugt est un rhum typique vieillissement continental, plutôt élégant et complexe avec un boisé marqué et un beau fruité après aération.

Des touches herbacées et sucrées achèvent cette dégustation où le contraste entre le nez et la bouche est plutôt marqué.

La réglisse vient s’inviter sur la longueur qui est de très bonne tenue et le verre vide nous laisse un beau parfum agrume pour se terminer sur des notes herbacées.

Prix: de 210€ à +-300€

Conclusions: Très beau Port Mourant continental qui semble plus marqué par le boisé que certains autres.

Les fruits à chaire blanche typiques de ces distillats sont biens présents ainsi que cette touche poivrée/olive caractéristique.

Donc personnellement, j’aime bien cette version et je ne vois pas en quoi certains pourraient la qualifier de raté… hormis peut être le fait de ne pas pouvoir la vendre directement le double du prix.

Note: 87/100

Autres avis:

  • Jérôme ne l’a pas trop apprécié et nous en parle ici
  • Serge l’a décortiqué sur whiskyfun

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