Mine de rien, ce p’tit blog souffle déjà sa 8e bougie… Et en huit ans, que de chemin parcouru ! Des escapades en Martinique, à la Barbade ou en Guadeloupe, des salons mythiques comme le salon du Rhum de Spa ou le Whisky Live, des rencontres inoubliables, des sélections qui vont d’un Caroni incroyable au Port Mourant élégant, sans oublier une eau-de-vie de pinot un peu folle ou un TDL bien balancé qui arrive… Et puis surtout, une ribambelle d’articles, tous plus barrés, passionnés (et parfois incroyables) les uns que les autres. Merci de suivre l’aventure !
Bref, quoi de plus sympa pour célébrer cela qu’une nouvelle cuvée pour le blog ? Et cette fois-ci, ce ne sera pas un Caroni en provenance de chez Bristol, mais un assemblage de rhums jamaïcains concocté avec Quentin de chez Corman Collins !
Alors… est-ce un assemblage méticuleux, goutte à goutte, de nectars divins, récoltés à l’aube par des moines silencieux et réduits lentement à l’eau de source jaillie d’une faille secrète au sommet des montagnes sacrées, gardée par une licorne aux yeux évoquant la sagesse millénaire ? Est-ce cela ? Une « pépite », comme on dit dans le milieu dès qu’un truc a un bouchon et une étiquette qui brille ?
Évidemment que non, c’est comme pour tout le monde, et c’est bien entendu bien plus simple et humble que ça. 🤷🏻
On avait une base très chouette : un rhum déjà réduit de la plus secrète des distilleries jamaïcaines, millésime 2011. À partir de là, on a construit un assemblage 100 % rasta, en misant sur ce qu’on aime : des rhums équilibrés, francs, et franchement agréables.
Cet assemblage a été imaginé avec cette vibe en tête : alors on a pas hésité à marier un WP bien expressif avec un HPDN 35 ans (un peu hein), un New Yarmouth 25 ans (assez bien), un autre HPDN de 19 balais (une bonne rasade), et même un bon vieux C<>H de 1990.
Autant dire que ça a vite tourné à la fête dans le fût. Résultat ? On a trouvé ça carrément cool. Alors on a tout mis dans une jolie bouteille, collé une belle étiquette dessus, et en avant la musique !
Voilà donc un embouteillage qui sent bon le ‘blog à Roger’ : zéro prise de tête, 100 % passion, et juste ce qu’il faut de folie douce pour faire les choses sérieusement… sans jamais se prendre au sérieux.
Ce fût aura permis de remplir environ 220 bouteilles de 70cl, titrant à 54,3 % d’alcool. Elles sont magnifiquement habillées par Scotch Agency, sur la base des idées que Quentin et moi avons imaginées ensemble.

Nez
Le nez ne ment pas, on est clairement sur l’île à Bob avec pas mal de marqueurs propres aux rhums de cette île. Un fruité assez marqué avec pas mal de banane flambée, d’ananas roti, de pomme granny, de citron accompagnés de massepain cru, de poivre rose, de chocolat au lait et bien entendu une sorte de colle patex, de solvant mais sans trop d’exagération.
Le boisé est de la partie aussi, avec de la réglisse, cannelle, tabac blond, cuir, le caramel cuit, la pointe de crayon et chocolat au lait.
Un profil assez parfumé, typé, accessible sans trop d’olive et juste une pointe de poscaille et d’anchoïade.
Bouche
Entrée en bouche plutôt vive, sans annihilation du palais non plus, on va se retrouver face à pas mal de fruits exotiques nappés de caramel, de quelques notes de fruits secs, de solvants, de cuir, d’épices de Noël, de massepain cuit et de poivre rose.
L’ensemble est bien brioché, gourmand avec une belle acidité qui évoque les rhums de l’île, ainsi qu’un fumé en rétro olfaction qui aurait tendance à nous rappeller Hampden…. ce qui n’est pas totalement illogique vu ce qu’il y a dans l’assemblage 🙂
La finale, sur le nougat et moyennement longue et nous offre un moment très plaisir et gourmand avec une légère amertume ainsi qu’un sérieux goût de « renviens-y ».
Prix
119€
Conclusion
Que dire, hormis que je trouve cela très bon… ce qui semble assez logique, j’en conviens aussi bien.
Parler de ses propres projets, c’est toujours un exercice un peu délicat, mais sincèrement, c’est bon. À la rigueur, veryTrèsBon. Et c’est clairement le but recherché.
Score
🤘🤘/100