Enmore « VSG » 1994

Bien le bonjour à toutes et tous, je vous propose un nouveau voyage dans le temps, en direction de la Guyane Anglaise et plus particulièrement vers la distillerie Enmore ! Nous sommes en mai 1994, Ayrton et Roland viennent de tragiquement décéder à Imola mais cela n’empêche pas la distillerie de tourner… ainsi que son vieil alambic en bois: « Versailles ».

25 ans plus tard, l’embouteilleur allemand Rum Artesanal propose à la vente un beau gros « Dark Demerara Rum » distillé ce funeste mois. Titrant 51.4%, celui ci nous laisse présager d’un bon gros moment gourmandise j’espère !

Première info, on nous parle du mark VSG… mais selon d’autres sources ce serait le mark REV. Nous voila donc reparti dans l’enfer des marks, qui a raison ?

Ben tout le monde en fait car il faut savoir que le mark VSG était le mark officiel pratiqué chez Versailles puis chez Enmore quand on distillait un rhum via l’alambic de cette ancienne plantation.

Les mark REV provient plus que probablement du broker, et plus particulièrement Cadenhead. Cela signifierait tout simplement Rum Enmore Versailles… enfin un truc pas trop compliqué à capter pour une fois, tout semble être cohérent 🙂

Pour ce qui est de la distillerie Versailles, c’était une plantation située le long du fleuve Demerara qui stoppa ses activités vers 1968. Comme souvent, les plantations de sucre distillaient leur mélasse et à l’arrêt de celle ci, le Pot still simple en bois aura été installé à la distillerie Enmore qui continua à produire du rum de mark VSG.

Merci à Florian et Marco pour les précisions, ça reste deux sources très appréciables pour essayer de se dépatouiller dans ce joli bordel 😉

Couleur

Dark demerara rum…. tout est dit 🙂

Nez

On est clairement sur un rhum « crasseux« , et ce sans le moindre côté négatif.. c’est un vrai rum anglais bien oldschool avec son côté vieux garage.

On y retrouve du boisé, du caoutchouc, du caramel brûlé, du camphre, du vernis, un beau panel d’épices, une grosse colle patex et de l’encaustique au premier nez… bien que le contact puisse paraître pour le moins rude, il n’en est rien. Ce nez ne semble être que gourmandise et amitié… les 54.1% sont tout a fait fondus à l’ensemble, c’est bien crémeux.

Les fruits noirs type cassis ou mûre apparaissent ensuite avec un beau citronné qui apporte une belle fraîcheur à l’ensemble. Et ce malgré l’imposante louche de mélasse qui semble avoir été déposée amoureusement dans le fût à un moment ou l’autre.

La grosse marmelade anglaise, la banane bien mure et une pointe de cola viennent terminer ce nez très concentré, mais pas du tout écœurant comme certains vieux dark demerara peuvent l’être.

Bouche

Haaaa c’est gras, c’est bien torréfié, ça plaque aux dents, ça tapisse la palais… aucun doute, c’est un bon gros demerara 🙂

La poudre de chocolat vient directement se mettre en avant ainsi qu’une belle réglisse et pas mal de fruits secs dont le noix légèrement amère.

La finale est plutôt soutenue sur des notes boisées, de chique au coca ainsi qu’une petite amertume pas désagréable. C’est encore un de ces rhums qui se mâche littéralement durant de longues minutes…

L’alcool est vraiment très doux, on est sur un vieux Demerara qui a eu tout le temps de vieillir et de s’assagir en barrique durant près de 26 ans tout de même…

Prix

109€ (pour 50 cl)

Conclusion

Pwwaaaa, quelle histoire ce vieux Versailles… on est clairement plongé dans l’univers des vieux Demerara, mais sans que cela ne tourne sur le boisé exécrablement amère ou un jus trop écœurant.

Très bonne sélection, un fût vraiment top… je rage de ne pas avoir dégainé assez vite pour me l’acheter !

Score

92/100

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