Vincent Thill

Dans quelques semaines, le 6em salon du rhum de Spa ouvrira ses portes aux nombreux amateurs de ce spiritueux en Belgique et de l’étranger… Je vous propose donc une petite interview de Vincent, une des personnes derrière tous ça….

Le salon du rhum en est à sa sixième Édition, rappelle nous un peu comment tout ça a commencé.

Et oui, déjà la sixième édition ! On a l’impression qu’on se lancait dans l’aventure hier 😉

En réalité, tout a commencé il y a maintenant 10 ans. J’étais Membre du Whisky-Live où mon beau-père Jacky Büsch était le Président et Responsable. Autant dire donc que nos réunions et soirées familiales tournaient non-stop autour de discussions sur les spiritueux.

Etant donné que j’étais depuis toujours davantage charmé par le rhum que par le whisky, je lui ai donc un jour soumis l’idée d’organiser un salon clairement dédié au rhum uniquement, en m’inspirant du grand frère « Whisky-Live Belgium ».

Le projet a mûri pendant 3 années pour finalement naître en 2014, à l’Hôtel Verviers tout d’abord, avant de migrer vers Spa, clairement pour une question de place. On misait pour un premier clap sur quelques centaines de personnes, mais l’engouement fut immédiat.

Les gros importateurs belges nous ont tous suivi puisque le concept n’existait pas encore en Belgique. L’aventure Rhum en Belgique commençait et 6 ans plus tard, on ne regrette vraiment pas !

Sentez vous une évolution dans la public ? Le rhum devient de plus en plus connu, le public est il de plus en plus pointu ?

De fait, on constate une grosse évolution depuis notre toute première édition. Tout d’abord en terme de nombre de visiteurs.

Ça signifie qu’il y a de plus en plus de monde qui est attiré par le rhum. C’est le spiritueux qui a clairement le vent en poupe. D’un autre côté, le public est de plus en plus pointu. Lors des premières éditions, les visiteurs passaient d’un stand à l’autre et avaient envie de tout découvrir.

Maintenant, une partie du public prépare son salon à l’avance. Ces aficionados épluchent le plan pour s’organiser et ne rien louper. Et dès qu’ils entrent dans l’espace du Centre Culturel de Spa, ils savent déjà les stands où ils vont aller.

Ça correspond aussi au fait que depuis 2014, de nombreux clubs de dégustations sont apparus un peu partout. Grâce à cela, de nombreux novices sont devenus, petit à petit, de vrais experts.

Nous allons parler du bar collector, mais toi, en tant que fan de rhum, lesquels sont les plus représentés dans ton bar ?

Vincent et une bien belle bouteille !

Dans mon bar, tu vas trouver surtout des rhums agricoles et des rums anglais.

Dans l’ordre, tu peux trouver du Neisson , du Trois Rivières , du Clément , du St James (1998), du JM du Bielle , du Damoiseau.

Du côté des rums anglais de mélasse, j’ai des jamaïcains avec Long Pond et Hampden et ainsi que quelques Caroni.

Ainsi que tous les anciens embouteillages du Salon du Rhum bien sûr !

Cette année, en plus du bar collector, vous avez mis en place une zone « caroni » avec Luca Gargano… Pourquoi caroni ?

Notre formule collector fonctionne vraiment très bien depuis le lancement il y a 4 ans. On y a vu défiler des bouteilles magnifiques (Enmore 1995, Ste Luce 1980, Neisson 18 ans, La Favorite vieux des années 80′,…) avec comme seul mot d’ordre: le plaisir de se retrouver et de partager un bon moment entre experts autour d’un rhum d’exception.

Un 1991 !

Cette formule est d’ailleurs sold out cette année encore. A côté de ça, vu l’engouement autour de Caroni depuis quelques années, on souhaitait proposer une formule unique en son genre sur un festival.

On a donc réussi à rassembler 14 bouteilles pour l’occasion: quelques oldies (1983,1985 old legend, 1988, 1991, 1992 FP) et plusieurs Single Cask.

A l’heure actuelle, beaucoup d’amateurs/collectionneurs achètent des bouteilles de Caroni mais ne les ouvrent pas. (#ouvrezvelier !)

Nous, nous avons décidé de les ouvrir et de les faire découvrir. C’est donc l’occasion de venir déguster quelques pépites. Luca sera en plus présent cette année…. ça va vraiment être grandiose !

Clairement, il va rajouter de la magie aux dégustations et planter le décor historiquement parlant sur quelques bouteilles.

L’espace « Caroni » est donc assurément « The place to be » en 2019 !

Beaucoup de salon fleurissent à gauche et à droite, en Belgique vous êtes probablement le plus connus. Jusqu’où voulez vous amener ce salon ? Le côté conviviale, très belge dans l’esprit ne risque t il pas de se perde si le salon devenait encore plus grand ?

On espère continuer avec le Salon du Rhum le plus longtemps possible. Cette année, on va encore avoir quelques nouvelles marques.

Je pense qu’on essaie toujours d’innover et de proposer des nouvelles choses pour que le visiteur ait du plaisir à venir et revenir. Nous avons été contacté par plusieurs personnes qui souhaitaient qu’on fasse le Salon dans d’autres villes. Cela n’est juste pas possible pour notre équipe !

Nous avons tous un vrai boulot à côté du Salon (commerce, enseignement, monde médical,…) . La mise sur pied du Salon prend environ 1 an (avec notre comité de 6 personnes !) pour que tout se mette bien.

Dès qu’on termine une édition, on attaque déjà la suivante.

On ne compte pas devenir plus grand dans le futur. Une fois n’est pas coutume, on peut dire que nous sommes très satisfaits du niveau d’organisation que nous avons réussi à atteindre.

Il ne faut pas oublier que nous sommes tous des bénévoles et que nous venons d’horizons totalement différents. C’est ça aussi qui fait aussi le côté familial de notre organisation.

Nous sommes environ 50 dans l’équipe et nous nous connaissons depuis très longtemps. On ne change pas une équipe qui gagne

L’année passée, certains commentaires au sujet des token sont apparus… Que penses tu de cela ?
Avez vous pensé à changer la formule ?

Les tokens sont présents depuis la 1ère édition du festival. Le souhait des exposants – qui nous ont demandé de mettre cette formule en place et de la coordonner – était de limiter les abus.

Ils voulaient éviter que les visiteurs ne tendent leur verre uniquement vers les rhums les plus vieux, les plus rares et les plus chers ! Pour compenser cela, nous avons toujours mis un prix d’entrée relativement bas (20€) et ce prix n’a pas changé depuis 5 ans. Il permet aussi à tout un chacun d’avoir accès à toutes les dégustations gratuites …. et c’est là aussi la vocation de notre salon: l’accessibilité.

Après, du coup, chacun est libre de monter de gamme. Evidemment, on constate que certaines marques jouent plus le jeu que d’autres en proposant davantage de dégustations gratuites… ce qui est bien sûr tout gagnant pour elles !

Dans le passé, on proposait des dégustations payantes de 2cl, cette année, ce sera 1cl. Le prix des dégustations payantes sera donc déjà différent… et une dégustation de 1cl suffit largement sur salon !

Les 4 premiers embouteillages spéciaux…

Les cuvées du salon de spa sont bien ancrées depuis quelques éditions. Quelles sont les nouveautés cette année ?

Nous avons déjà eu la chance de sortir 4 « Special Bottling » pour le Salon. A chaque fois, il s’agissait de Single Cask brut de fût.

Nous avons eu un Neisson 2012, un New Grove 2009, un JM 18 ans et un CDI Barbados 2007. Avec du recul, on se dit qu’on a déjà pu sélectionner quelques pépites.

Cette année, nous proposerons un Ste Lucie (notre première sélection réduite à 46°) et un Jamaïcain pour lequel on ne peut pas encore tout dévoiler (infos prochainement sur Facebook) mais il plaira aux puristes !

Dans les cuvées passées, laquelle a été la star selon toi ? Quel serait LE truc que tu voudrais avoir pour les cuvées futurs?

Forcément j’apprécie toutes nos sélections. Mais si je devais n’en choisir qu’une, je dirais le JM 18 ans qui est une vraie merveille selon moi.

Au niveau historique, c’est la 1ère fois au monde que JM embouteillait un 18 ans. Je me rappelle le superbe moment passé lors de la sélection du fût avec mon ami Stephan Brandt ! 

Ca reste un souvenir exceptionnel…

Pas mal de salon proposent un concours, que pensez vous de ce genre d’événements et tenteriez vers ce genre de choses ?

De nombreuses distilleries nous contactent chaque année pour voir si on fait un concours ou non. On y a déjà pensé dans le passé, mais nous ne le ferons pas.

Pour réussir un vrai concours, il faut du temps. Et en toute honnêteté, nous n’en avons pas suffisamment.

Par contre, on a déjà pensé donner une récompense au rhum le plus apprécié du festival: le rhum coup de cœur des visiteurs. A voir si un jour on le mettra en place… 

Bon nombre d’autres spiritueux commencent à plaire, penses tu proposer une zone cognac, armagnac etc sur le salon?

De fait, le cognac et l’armagnac plaisent de plus en plus. Mais on va se limiter au rhum.

Rien qu’avec ça, on affiche complet au niveau des stands (et on doit même en refuser cette année )

Grand merci Vincent, on se retrouve à spa début octobre donc !

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