Comme cela a été annoncé précédemment, chaque année verra sa release des Caroni Employees, ces fameux embouteillages mettant en avant d’anciens ouvriers de la défunte distillerie (ainsi que 70cl de caroni accessoirement 🙂 ).
Cette année, nous avons droit aux premiers depuis le rapatriement de l’ensemble des fûts restants et depuis les caroni ceremony d’avril dernier… Cela veut dire que le vieillissement a été stoppé et les assemblages stockées en cuve en inox.
Suivant la contre étiquette de ces derniers, nous aurions réalisé ces assemblages en compagnie de Luca lors de cette journée mémorable… Pas tout à fait, je m’explique.
Plutôt que d’assembler les fûts afin de trouver les meilleurs combinaisons, nous avons « juste » sélectionné les 13 meilleurs fûts restants… ce qui est déjà pas mal de boulot au final, vu que pour cela il faut bien les déguster tous hein !
Bon après, on a vu pire comme travail, je vous l’accorde mais ça prend quand même beaucoup de temps et il nous aurait été impossible de réaliser ces assemblages en plus lors de cette journée. Nous serions bien resté plus, mais ce n’était pas prévu comme ça 🙂
Du coup, c’est Velier qui s’est chargé de cette très grosse partie du travail, et donc pour les insultes si ça ne vous plait pas, c’est chez eux qu’il faut sonner !
Pour cette deuxième release, nous avons droit aux mêmes vintages que les précédents, à savoir un 1996 et un 1998.
J’avoue que j’aurais vraiment aimé retrouver un millésime 2000 car je les aime assez bien… C’est vif, costaud, pas hyper sexy mais 100% caroni et je trouve que les 19 années de vieillissement leurs vont très bien !
Mais soit, ne boudons pas notre plaisir, cela sera probablement pour l’année prochaine.
1996-2019 D « Sarge »
Retour donc du millésime 1996 mais cette fois ci, vieux de 23 années 100% sous les tropiques… l’air de rien, ça commence à faire pas mal et le dernier Caroni vieux de 23 ans ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable !
J’espère que nous n’aurons pas franchi la ligne qui sépare le caroni boisé, gourmand et fruité du jus de bois difficile à appréhender…
Titrant un gros 66.5%, ce blend de plusieurs fûts n’est déjà plus vraiment disponible à l’heure actuelle malgré son tarif relativement costaud.
Cette version de 23 ans célèbre David Charran dit « Sarge ».
Couleur
cuivre, acajou, brun
Nez
Très doux, sur les fruits et le boisé principalement.
On y retrouve les notes fruitées des millésimes ’96 mais surmontées d’un épais voile boisé. Les notes de caoutchoucs, de chocolat au lait, de réglisse et de menthol prennent une place prépondérante.
Le fruité, bien compoté avec de la banane, l’amertume du pamplemousse et la mangue réussissant tout de même à s’extirper de tout cela sans trop de soucis, avec le temps.
Bien entendu, le cuir, l’huile de garage et les autres marqueurs typiques sont présents, cela reste un caroni !
Le caramel , la vanille sont aussi de la partie et apportent un touche plutôt ronde et gourmande.
Bouche
Malgré les 66 degrés, la bouche est plutôt douce et suave. Directement le côté typique des caroni arrivent avec le fruité entremêlé aux touches pétroleuses et fumées de Caroni.
Le citron se veut confit, gourmand à souhait… la réglisse, le caramel, la poudre de chocolat noir et un boisé persistant et légèrement amère viennent terminer cette dégustation.
La longueur est bien entendu très impressionnante, on déguste tout de même un caroni !
Prix
390€
Conclusion
Plus marqué par le temps que son prédécesseur, ce caroni 1996 de 23 ans a besoin d’un belle grosse aération afin de donner tout son potentiel.
Personnellement, j’avais vraiment peur que 23 années soient de trop, mais force est de constater que le blend marche bien.
Nous voici donc avec le plus vieux des millésimes 1996 de notre illustre distillerie fermée, et celui ci se débrouille très bien, me rappelant en fait la version de 17 ans, plus boisée bien entendu.
Le genre de profil qui risque bien de passer de vraiment sympa à stratosphérique une fois la bouteille arrivée à la moitié, l’oxydation fonctionnant très bien avec les caroni.
Note
89/100
1998-2019 K « Slippery »
Assemblage de plusieurs fûts du millésime 1998, je n’attend rien de spécial de celui ci, n’ayant pas vraiment de souvenir du précédent 1998 de l’année passée et ayant passé mon caroni ceremony en compagnie de 1996 et 2000….
Ce sera donc avec le palais vierge depuis quelques temps de ce millésime, très marqué de mémoire, que je m’attaque à cette dégustation.
Titrant fièrement (car un caroni est tjs fier, jus de bois ou pas) 69.5%, une belle grosse aération lui sera tout autant nécessaire qu’à son frérot plus âgé.
Cette version de 21 ans célèbre Kevon Moreno dit « Slippery (when wet, désolé je devais la faire celle là)».
Couleur
cuivre, acajou, brun
Nez
Ouf, c’est « dirty » là dedans… on reconnait tout de suite le gros caroni 1998 et son côté pétrolifère bien plus en avant que les 1996.
Le caramel brûlé, le cuir, un côté fumé, salin prennent assez vite les devants avant de laisser plus de place à de la crème brûlée, de la vanille et quelques fruits exotiques. La fraîcheur du citron et du menthol clôture ce nez.
Le premier nez est plutôt dur en fait… mais plus on y replonge et plus celui ci se veut charmeur, gourmand et pâtissier.
Encore une fois, l’alcool est remarquablement bien intégré pour un spiritueux qui frôle les 70 watts tout de même.
Bouche
Vive, riche, chaude et typique encore une fois…
Le fumé est vraiment le marqueur de ce millésime. De la première bouche, c’est principalement ce qui restera le plus, tellement c’est présent.
Ensuite viendront s’ajouter les agrumes avec le citron en tête, le chocolat noir amère, la réglisse suivi évidemment de notes pétrolifères.
La finale est vraiment longue, plutôt marquée par le boisé. Les fruits étant plus en retrait sur cette version que sur le 1996. Mais de manière générale, ces millésimes sont bien plus typés « Dirty Caroni« .
Prix
350€
Conclusion
Ce 1998 est un caroni qu’il faut déguster en ayant du temps devant soi, clairement.
Le fan des caroni 100% hardcore devrait y trouver plus son bonheur que dans le millésime 1996. C’est très bon mais peut être trop « dirty » dans l’esprit pour moi.
L’alcool est vraiment bien intégré une nouvelle fois.
Note
84/100