Pieter Knapen

Cela nous vous aura probablement pas échappé, mais ici on aime les bonnes choses et parmis celles-ci, on peut retrouver le Cognac ! Et quand on est belge et qu’on parle Cognac, on pense souvent à nos amis d’Hasselt, Pieter Knapen et sa femme qui sont à la tête de Malternative Belgium, société qui sélectionne et embouteille ce prestigieux spiritueux depuis maintenant pas mal d’années !

La qualité de leurs sélections et leur humilité font de ce couple une valeur sure dans le monde des embouteilleurs indépendants, je me suis donc dis que leur poser quelques questions serait une belle idée… voici donc, et rien que pour vous le compte rendu de cette rencontre.

Bonjour Pieter, peux-tu rapidement te présenter et nous expliquer comment tu en es venu à créer ta société de sélectionneur/embouteilleur indépendant ?

Avec mon épouse Ysatis, nous dirigeons notre entreprise Malternative Belgium. Nous nous sommes  établis à Hasselt – Belgique. Nous sommes un embouteilleur, un distributeur et un exportateur  indépendant de cognac. L’histoire est simple : de mon hobby, nous avons fait notre métier.  Maintenant, oui, c’est une profession, mais nous la voyons plus comme une passion et chaque jour, il  y a de nouveaux défis à relever.  

Comme amateur de whisky, un monde s’est ouvert à moi en 2015 lorsque j’ai pu déguster un fantastique cognac grande champagne de 1965.

Pendant un certain temps, j’ai fait la promotion d’une marque de cognac en Belgique. Après une pause de deux années, cela a recommencé à me démanger à nouveau fin 2019.

Il n’y avait pas grand-chose à faire avec les grands cognacs cask strength, une petite niche à peine. Beaucoup de mes amis ont continué à montrer de l’intérêt, alors l’idée a surgi de sortir maintenant sous un concept amélioré : l’embouteilleur indépendant ! 

Le nom Malternative est assez évocateur, tu parles d’alternatives au malt, au whisky donc. Par contre depuis le début de l’aventure, tu ne proposes « que » des cognacs et deux pineaus. Comptes tu un jour  diversifier à d’autres spiritueux comme l’armagnac, des eaux de vie ou même du rhum ?

Pour l’instant, l’accent est mis à 100 % sur les cognacs. Je pense que le monde du cognac a encore  beaucoup à offrir, qu’il y a encore de nombreuses choses à découvrir et qu’il y a encore énormément d’amateurs de spiritueux qui n’ont pas encore eu la chance de découvrir ces types de cognacs.

Nous tenons  également à ce que les choses soient claires et nettes : Malternative Belgium est synonyme de  cognac. Nous consacrons beaucoup d’énergie et de temps au cognac, afin d’offrir de la qualité à chaque fois et de continuer à innover. Et consacrer cette énergie à cinq autres spiritueux est tout  simplement impossible. 

Comment as-tu découvert le cognac, d’où t’es venu l’envie de sélectionner et mettre ce noble spiritueux en bouteilles sous ton nom ? 

Tout comme j’ai pu découvrir le whisky par hasard, il en a été de même pour le cognac. Lors d’un week-end portes ouvertes chez un petit caviste en Wallonie, il y avait quelques bouteilles de  dégustation de cognac ouvertes, dont le Lot 65 Vallein Tercinier à 59,5%. Mon monde a changé ! J’ai commencé à chercher plus d’informations et je me suis rendu pour la première fois dans la région du cognac en France. C’est là que j’ai trouvé toutes les valeurs que je défends en tant que personne. Amitié, hospitalité et fierté, nous pouvions goûter au cognac.  

Bien entendu, il est possible de trouver des joyaux dans plus d’une maison de cognac, bien qu’ils ne  soient pas toujours commercialisés sous forme de single cask ou de cask strength. Vous pouvez donc  contribuer au marché du cognac, la plupart des producteurs familiaux n’étant pas actifs sur ce marché. 

Au fil des ans, nous avons pu mettre en bouteille des sélections fantastiques qui, autrement, auraient  disparu dans une assemblage. Il n’y a rien à dire à ces assemblages, mais un certain public de niche en veut un peu plus. Un peu plus d’expression et de puissance, un peu plus de finesse ou de fruité ou de… 

Le monde du cognac semble revenir à la mode, grâce à des gens comme toi, Grosperrin, grape  of the art, swell, Jürgen etc… est-ce que les producteurs ressentent-ils cela aussi où il ne s’agit que d’une grosse poignées de geek pas assez significative? 

Je crois sincèrement que nous apportons une valeur ajoutée à nos partenaires. Nous mettons en  valeur les producteurs et leur histoire familiale et les représentons avec fierté. Nous pouvons apporter une valeur ajoutée en complétant leur gamme standard et en devenant des ambassadeurs internationaux. Si je compare avec notre première année en 2020, beaucoup de choses ont changé.

En approvisionnant d’autres marchés, les producteurs font également des affaires différentes, osent innover et ne s’enferment pas dans de vieux principes.  

Est-ce que cette activité devient peu à peu ta principale ou est-ce que ce genre de business, qui serait encore trop peu mature, pour permettre d’en vivre ? 

Pour mon épouse et moi-même, nos activités au sein de Malternative Belgium constituent notre seule activité professionnelle. Nous avons franchi le pas et croyons fermement aux possibilités qui s’offrent à nous. Il nous a fallu 4 ans pour nous professionnaliser de plus en plus, passant d’un hobby à une activité secondaire pour devenir aujourd’hui notre activité principale. Nous avons maintenant quatre activités principales, dont l’une est l’embouteillage indépendant. 

Comment vois-tu l’évolution du monde du cognac, on sait qu’il y pas mal de très gros acteurs, mais aussi encore assez bien de domaines familleux. Penses-tu qu’il y ai la place qu’il faut pour tout le monde ? 

Les grands acteurs ne peuvent pas travailler sans les petits producteurs familiaux et vice versa. Ils ont besoin les uns des autres. La position du cognac ne s’améliorera que si chacun continue à faire de son mieux. Les ventes mondiales de cognac, et plus généralement de spiritueux, sont sous pression. Je pense donc que les petits producteurs auront l’occasion de devenir plus importants. 

Au fil de tes sélections, qui se font toujours sur place, tu as eu l’occasion de tisser un beau réseau j’imagine… Comment décides-tu qui aller voir et pourquoi ? Par exemple, on sent que tu  es assez proche de Laurichesse avec lesquels tu as proposé de superbes choses, peux-tu  nous expliquer comment la vie t’a mené à eux ?

Après quatre années passées à arpenter les caves charentaises, on rencontre beaucoup de gens et on visite beaucoup de lieux. Nous essayons de construire des partenariats durables et à long terme avec tous nos partenaires. Mais certaines caves sont trop limitées, certains producteurs ne veulent vendre que sporadiquement, d’autres souhaitent prendre un autre chemin.

Avec certains d’entre eux, nous avons construit une relation fantastique. C’est ainsi que Laurichesse est arrivé chez nous par hasard. Nous séjournons toujours à Segonzac et, à la boulangerie, on nous a conseillé d’aller voir le voisin d’en face. C’est ainsi que nous avons rencontré Olivier et Léa, des gens travailleurs et très sympathiques avec lesquels nous avons immédiatement sympathisé. Nous sommes devenus des partenaires exclusifs.

 

Si notre regard se tourne vers d’autres spiritueux, vers lequel ton cœur te dira d’aller ?

Bien que j’achète beaucoup moins de bouteilles, je reste un amateur de whisky. Je peux certainement  apprécier un bon Armagnac et du rhum de temps en temps. Et bien sûr, en tant que vrai Belge, il y a  toujours de la bonne bière à proximité. 

La question bateau classique, quel serait ton embouteillage dont tu es le plus fier et pourquoi ? 

Nous sommes fiers de chacun de nos produits, qui ont tous une histoire unique et qui ont été  sélectionnés pour leur caractère exceptionnel. C’est en mettant en bouteille un cognac qui est recherché par plusieurs personnes ou dont la famille a du mal à se séparer que l’on éprouve le plus de satisfaction. 

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