Clairin Sajous, Vaval/Casimir, Hampden Lustau Cask

Qu’est ce que c’est encore que ces trucs ?? Voila en gros ma réaction quand j’ai vu l’annonce de ces vieux Clairin et Hampden vieillis en ex fût de Sherry de chez Lustau, bodega qui produit des Xeres depuis 1896. Car les finitions ou vieillisements intégrals en ex Sherry, c’est assez courant et historique et ça fait de très belles choses, mais pas dans le monde du rhum (hormis quelques finitions ci et là). Non, c’est clairement plus vers l’univers du Whisky qu’il faut regarder pour trouver cela.

Mais au final, ce n’est effectivement pas en pensant ainsi qu’on avance, alors pourquoi pas tenter le coup ! Donc, curieux je suis et je m’empresse de trouver quelques samples histoire de tester tout cela.

Le hic avec le Sherry, c’est que pour être transporté et pour éviter que des bactéries ne se développent durant le transport, on mèche les fûts aux souffre. En gros, on les crâme et les vapeurs de gaz sulfureux vont alors tuer les bactéries présentes.

Par contre, le souffre ça a une odeur et un goût, et c’est donc pas toujours génial pour le spiritueux qui va être sa tronche dedans durant quelques années… ça peut vite partir en vrille quoi 🙂

Voyons voir ce que cela donne sur des rhums si frais, fruités et atypiques….

Vieux Sajous 4 ans 56.7%

Clairin Sajous ayant séjourné 4 ans en ex fûts Olorosso et titrant 56.7%.

Nez

Les premiers arômes qui se dégagent de ce nez seraient du côté du raisin en fait, ça sent assez bien le raisin sec bien gorgé de soleil pour ensuite nous proposer des pointes d’artichaut, de chocolat, de mocha, de sucre brun, de cassis, de fraises et d’épices.

Un côté souffré/poudre à canon est aussi à noter, ce n’est pas écrasant mais il y’en a quand même. Dommage pour cette odeur pas très sexy d’artichaut en fait.

Bouche

Un nez assez torrifié et chocolaté où vont s’ajouter des notes plus herbacées. L’olive verte ne tarde pas à faire son apparition avec quelques expressions plus fruitées et toujours ce léger côté artichaut par hyper glamour. Enfin, le raisin bien sucré est évidemment de la partie.

C’est plutôt gourmand, le chocolat noir et le sucre brun aidant bien mais cet melting pot ne prend pas trop je trouve. C’est bien déséquilibré et ça part un peu trop dans tous les sens pour moi. Et cet artichaut/olives est vraiment déplaisant.

Ajoutez à tout cela un côté souffré et vous obtenez ce que je considère comme un mariage râté, dommage.

Prix

79€

Conclusion

Bof bof, cette association n’est pas vraiment heureuse et cela me conforte dans l’idée que les clairins ne sont pas sensés passer en fûts. Ici, c’est vraiment à l’appréciation de chacun bien entendu, mais personnellement je trouve cela mauvais pour tout dire.

Ajouté à cela que ça coûte tout de même 80 boulles pour un rhum de 4 ans, la déception est clairement là de mon côté.

Score

69/100

Vieux Vaval/Casimir 4 ans 50.4%

Blend Vaval/Casimir ayant passé chacun séparément 4 ans en ex fût d’Olorosso. Embouteillé à 50.4% spécialement pour le Whisky Live 2021.

Nez

Le nez semble moins lourd que sur le Sajous. On y trouve plus de fruité et les notes torrifiées me paraissent bien plus calmes.

Pas mal de fruits exotiques avec lesquels se mellent du miel et une belle rasade d’agrumes. Ce nez est bien plus agréable et parfumé, là où le Sajous étaient tout en lourdeur. C’est bien plus élégant en fait, même si une légère pointe d’artichaut est toujours de la partie.

Bouche

La bouche revient assez vite sur l’olive / artichaut, pas mal d’agrumes ainsi que de vanille, du camphre et des herbes aromatiques. Un fin boisé est de la partie mais ce rhum reste relativement frais et végétal.

A croire que le combo Vaval/Casimir résiste mieux au fût, ou que ce dernier avait été bien lavé avant enfutage car les notes souffrées sont tout de mêmes nettement moins présentes.

On constate une belle sucrosité aussi dans ce blend et la finale nous offre un beau chocolat au lait.

Prix

79€

Conclusion

L’association me semble plus agréable sur cette dernière version même si on ne peut pas vraiment dire que je sois totalement tombé sous le charme en fait.

Le côté herbes de provences, olives, agrumes n’est vraiment pas un assemblage qui m’excite plus que cela. Disons que 3 cl c’était bien pour se faire une idée mais cela suffira amplement.

Score

77/100

Hampden Pagos

La star de cette grande opération Sherry, cet assemblage de Hampden vieilli on ne sait pas trop combien de temps dans des ex fûts d’Olorosso et de Pedro Ximenez aura été très vite soldout.
J’ai lu que les fûts étaient arrivés chez Hampden en 2017, et même si cela ne nous dit pas trop l’âge de ce Hampden, on peut imaginer 3-4 ans. Aucune idée des marks nons plus… bref, on sait pas grand chose hormis qu’il n’y en a plus.

Nez

On retrouve assez bien Hampden, avec des notes de solvants, olives, artichauts (décidément), agrumes confits mais avec pas mal d’épices, du miel, du chocolat et un beau beurré.

Encore une fois, cette olive/artichaut me gêne un peu malheureument. A l’aération, on se retrouve plus avec des notes torréfiées, de fruits secs, de réglisse, de dattes et de raisins bien sucrées.

L’alcool est plutôt sweet, rien ne dépasse de trop…

Bouche

La bouche est bien marquée Hampden mais avec quelque chose plus inhabituel en fait… Nous avons un beau fumé, de l’olive, du cacoa, du miel, fraises, du caramel, du café… c’est vraiment très marké ( 😀 ) mochatine en fait cette petite chose.

On retrouve bien Hampden, avec le temps la banane arrive même à resortir de tout cela mais effectivement, le fût à bien transformé le spiritueux inital.

Il aurait été intéressant de voir ce qu’un long vieillissement en fût de bourbon classique aurait donné avec 1-2 ans de finitions dans ce genre de fût en fait.

Les 52% sont plus vifs et anguleux que ce que le nez pouvait laisser penser, j’imagine un Hampden relativement jeune mais légèrement arrondis par le Sherry. Mais ça reste plutôt rêche comme spiritueux.

Prix

79€

Conclusion

Ici, je dirais que l’association est la plus réussie de ces trois tests de Velier. Peut être que le Hampden résiste mieux à ce genre d’expérience.

Après, est ce que cela en fait un rhum d’exception ? non, clairement pas. Est ce que Hampden avait besoin de ce genre de traitement? Je ne pense pas trop non plus en fait.

A voir après ce que ce genre de choses pourraient donner dans des assemblages, comme dans le Papalin par exemple. Mais c’est ici quand même plus plaisant qu’avec les clairins.

Note

84/100

Conclusion

Au final, la vrai question de cette opération restera quand même une gros « Pourquoi » ?

Est ce que cela rend ces différents rhums meilleurs ? Franchement je ne pense pas, même si pour les deux Clairin, je ne suis déja pas hyper fan des profils blancs à la base.

Si on réfléchit plus, comment se fait il que cela ne soit qu’en 2017 qu’on s’est demandé pourquoi ne pas faire vieillir du rhums intégralement dans des fûts d’ex Sherry. Foursquare pratique souvent les doubles maturations, jamais de full par exemple. J’imagine qu’il y avait une bonne raison à ça.

Autre considération, les rhums choisis pour cette expérience sont tous avec une grosse typicité, comme si on essayait de refaire le combo tourbe/sherry, sauf qu’ici j’ai l’impression que la sauce prend moins bien

Donc pour moi, Rhum/Sherry c’est un peu comme Iron Maiden/Blaze Bayley (ou Jenifer/Mille Petrozza) , ça marche juste pas trop en fait…

Et c’est probalement la principale raison pour que cela ne soit apparu que si tard dans l’histoire du rhum.

2 thoughts on “Clairin Sajous, Vaval/Casimir, Hampden Lustau Cask

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *