Dans mon dernier article, je vous parlais d’une superbe sélections faites en compagnie d’ Hubert Corman pour préparer les futurs Single Cask de Corman-Collins et The Auld Aliance à Singapour. Sélections préparées par John Barrett lui même dans son stock selon certaines demandes d’Hubert.
Nous avons déjà longuement évoqué le cas du Caroni 22 ans, plongeons nous un peu plus sur un embouteillage dont le succès commercial aura été fulgurant, le Enmore 28 de 1992.
Fulgurant ? Oui car à l’heure où je vous parle, celui ci n’est déjà plus disponible … Clairement un succès 2.0, car il coïncide dans le temps au lancement de la nouvelle boutique en ligne de Corman-Collins.
Proposé à 235€, il est vrai que c’était aussi plutôt « bon » marché pour un rhum âgé de tout de même 28 ans.
Alors comme toujours, avec les demerara il n’est pas évident de s’y retrouver. Le mark sur le fût indique MEC pour Main Enmore Colored. Ha oui, je l’ai pas encore dit mais cet Enmore aura été plus que correctement saucé avant son envoi vers Main Rum Company…. quoi? c’est plus un Bristol ??? Si il vient bien de Bristol mais je pense que les deux doivent bien s’entendre et des fûts de l’un se retrouvent de temps en temps chez l’autre à mon avis… Soit 🙂
Donc le Mark ne nous dit pas grand chose, mais d’après John Barrett, il s’agirait d’un AWM. Donc pour lui c’est un Albion que nous avons là. Je dois bien vous avouer une chose, après la dégustation je n’en ai pas la moindre foutue idée de ce qu’il y a dans ce rhum… Albion ? Enmore ? Versailles ? Je ne sais pas, mais ce que je n’ignore pas de le savoir, c’est que c’est chié bon 🙂
Le tout a été embouteillé brut de fût, à 57.5%
Couleur
Sombre, couleur Coca.
Nez
Riche, chaud et opulent, c’est ce qui caractérise directement le mieux ce nez très concentré…
En premier lieu, on y trouve une belle sucrosité avec un caramel le tout mélangé avec un côté plus médicinal… en fait, il a limite un côté Coca Cola.
Il y a du camphre, du boisé sans que cela ne soit une vieille souche moisie par le temps, des fruits très compotés avec la banane, abricot et une pointe citronnée, de la colle Patex, de la chicorée, du chocolat bien noir, quelques fruits rouges comme le cassis et les mures et du tabac.
Il a tout ce qu’on attend d’un gros dark demerara rum en fait, mais avec une certaine fraicheur. Cela évite de tomber dans le jus bien trop écœurant.
Bouche
Grasse, gourmande et chaude, le rhum est très concentré et propose directement de belles caractéristiques boisées, chocolatées, torréfiées et crémeuses….
Le caramel, légèrement brûlé, s’allie avec le chocolat noir, le tabac, la réglisse, la chicorée, la café et les fruits secs. C’est légèrement amère, mais cette alliance avec la sucrosité et les 28 ans en fût font de ce rhum une énorme réussite.
La finale nous offre un rappel du Coca Cola trouvé au nez… c’est vraiment très bon !
Encore un de ces bons gros Demerara, comme le Enmore 1994 dont Rum Artesanal nous avait gratifié l’année passée…. C’est un rhum qui se mâche littéralement, qui colle bien au palais et d’un très bel équilibre.
Prix
235€
Conclusion
Pwa merde c’est bon ce brol….. Comme dirait un bon copain: « c’est cochon hein Roger ?« . Et il a tout a fait raison, c’est clairement une belle petite crasse ce rhum.
Le genre de rhum qui pourra plaire à un novice, car bien équilibré et très gourmand, et être adoré aux plus geek d’entre nous qui aiment ce genre de profil.
Ben bravo dirons nous… 🙂
Note
92/100
Verdict du Mark ?
Verdict ? Bah je dirais que cela me fait penser à un Versailles en fait…. quel bordel chez DDL 🙂