Rum Exchange 2019

Quand un autrichien s’en va chez des danois pour sélectionner des rhums de Jamaïque, cela donne la collection 2019 du groupe Facebook « Rum Exchange« …

Et si en plus, ils proposent à un belge de déguster cela et de donner son avis, ça peut vite tourner « blagues sur un barque » si vous voyez ce que je veux dire..

Donc ce soir, voyage en Jamaïque avec deux rhums dont on ne peut mentionner la provenance, mais dont tout le monde se doute: Worthy Park et Hampden.

Les deux, relativement jeunes (5 ans), ont vieilli sur notre belle vieille Europe et auront subi une double maturation comme souvent proposé chez 1423 World Class Spirits (le danois du début), le tout étant proposé brut de fût.

Jamaica Trelawny 5 yo

Trelawny

Distillé chez Hampden, du moins je suppose, ce rhum est resté 3 ans dans un fût d’ex bourbon et 2 ans en fût d’ex Oloroso.

Titrant 61.5%, celui ci est le plus « chaud » des deux et aucun ajout de sucre n’est à déclarer d’après l’importateur.

J’avoue ne pas trop comprendre l’intérêt de balancer un rhum aussi caractéristique dans un fût ayant contenu autre chose en fait, un peu comme les finish sur des caroni.

Pour moi, ces rhums hypers exubérants se suffisent à eux même et n’ont besoin que d’une chose, du temps…. ce que l’embouteilleur n’avait peut être pas en fait.

Mais bon, voyons ce que ça donne…

Couleur

Rarement vu un hampden aussi foncé…. logique vu la provenance du fût mais ça reste très foncé tout de même.

Nez

Fruité, vif et sec, on y retrouve de fines traces de solvant, de banane mure, d’olive verte.

En fait c’est assez comique, on a droit à un Hampden en mode sourdine… genre le finish était là pour calmer ses ardeurs d’ado pré mature 🙂

Ça reste « acide » avec de l’ananas, du citron mais avec un touche plus toffee qu’à l’accoutumée. On y trouve un côté caramel mou, raisin et épicé, que j’imagine le finish aura apporté.

Bien mais j’y trouve trop d’alcool et pas très sexy en fait…. ce sera plutôt « mouais »

Bouche

Vif, sur une grosse olive suivi de ses fruits trop murs et se terminant avec un gros fumé en rétro olfaction, pas de doutes, nous sommes chez Hampden.

Le boisé est plutôt présent mais le toffee hérité de la finition n’arrive pas à arrondir les angles de ce rhum bien trop jeune je pense.

La finale est longue, soutenue sur un aspect saumuré, salin et légèrement caramélisé et épicée. C’est bon mais astringent et malheureusement pas d’une finesse exemplaire…

Je n’en attendais pas grand chose, mais je suis tout de même déçu en fait… C’est le genre de truc qui aurait mérité plus de temps en fût, clairement.

Prix

79€

Conclusion

Trop rêche, vif, ce Hampden est vraiment trop jeune et dévoile très peu de classe et d’élégance… le finish aura probablement réussi à le rendre buvable mais non, de mon côté je n’accroche pas trop.

Je reste persuadé que les Hampden ne devraient pas être embouteillés avant 10/12 ans de vieillissement. Ces distillats sont trop extrêmes que pour prendre du plaisir avec si jeune.

Après, mauvais ça ne l’est pas, mais c’est loin d’être plaisant et pour 79€ je ne m’y retrouve pas.

Note

72/100

Le WP à gauche et le Hampden à droite… les finish ont bien colorés ces deux jus.

Jamaica St Catherine 5yo

St Catherine

Distillé donc en 2013 chez Worthy Park, ce rhum aura vieilli 4 ans en fût de bourbon et 1 année supplémentaire en fût de porto.

350 bouteilles auront été mise en bouteille par SBS pour Rum Exchange. Ce rum est embouteillé sans ajouts de sucre, ni coloration et à 59% d’alcool.

Pareil, je ne saisi pas directement le besoin de taper ce rhum dans un fût de porto alors qu’il n’a que 4 ans, mais bon, pourquoi pas.

Après, j’imagine que cela aide grandement à apporter du corps et de la rondeur à un rhum relativement jeune et donc plutôt difficile à vendre ainsi…

Couleur

Plutôt foncé évidemment, le rhum semble assez gras.

Nez

Le premier nez est assez alcooleux, on y retrouve directement une affiliation Porto avec du fruit sec, de la vanille, du raisin, du chocolat noir plutôt amer.

La Jamaïque arrive ensuite avec de beaux fruits tropicaux, banane en tête suivi d’une courte tête par la mangue et un beau citron vert.

Le chocolat se fait plus doux, laiteux et le raisin est vraiment très en avant. Les épices comme la muscade et une pointe poivrée viennent terminer ce nez plutôt complexe.

Plutôt sympa, l’alcool se dissipe assez vite et nous laisse avec un nez relativement funky et gourmand…le finish à bien fonctionné sans totalement dénaturé la chose.

Bouche

La bouche est vive, on sent les 59 watts mais elle reste plaisante, gourmande et chaleureuse.

Encore une fois, le raisin est plutôt présent ainsi que les épices. La vanille, la muscade, le poivre encore.

C’est très engageant, on y retourne car le côté funky n’est pas en reste avec toujours cette banane bien mure et encore ce raisin hérité de notre fût j’imagine.

Les tanins sont présents, merci le finish mais cela reste plutôt agréable et modéré… un aspect sirupeux et aussi de la revue, le fût était vide ? 🙂

C’est vraiment chaleureux, puissant, gras et persistent. Peut être pas à mettre entre toute les mains (voir bouche) mais pas mal.

Prix

79€

Conclusion

Bon allez, je vais être honnête, je ne partais pas vraiment très positif par rapport à celui ci mais au final c’est une belle surprise…pas le truc intersidéral, mais pour un rhum si jeune (et un gros finish, on est d’accord), il a pas mal de choses à dire.

Après, 79€ je trouve cela quand même assez cher malheureusement…je pense qu’à 50€ on était plus que bien.

Note

84/100

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *