Enmore 1993

Enmore mon amour… Oui moi j’adore les sales enmore comme je dis.

Ceux qui sont gras, sombres et gourmands. Pas le Enmore gentil, limite prout prout comme l élégant Bristol 88. Non moi j’aime le truc qui te bouscule en arrivant et qui salope ton verre….

Demerara Distillers Limited (DDL) nous propose une petite pièce d’histoire avec un rhum 100% distillé en 1993 à la distillerie Enmore (Guyana), encore fumante à l’époque. Celle ci fermera ses portes en 1995 et le fameux wooden coffey still sera transféré à diamond où il est toujours en activité depuis.

Ici, nous avons avec ce eldorado rare collection le vrai enmore.

En effet, après avoir remarqué que Luca Gargano avait eu le nez plus que fin en proposant des demerara full proof et purs, c’est à dire non assemblés, DDL décide de lui fermer l accès à ses énormes stock de rhums et d’essayer seul de faire pareil …

Donc voici un beau enmore EHP 1993 vieux de 21 ans en climat tropical full proof (56,5%)…. et officiel du coup !

Ce mark (EHP) est un des composants principaux des fameux el dorado 12, 15 & 21 ans avec SVW (Diamond) et PM (Port Mourant)


Le fameux alambic EHP

Un Versailles et un port mourant étaient proposés en même temps. 12 et 15 ans respectivement, comme leurs blends cités plus haut. Pas con comme parallèle.

Le Versailles était très sympa, les port Mourant était quand à lui imbuvable. Mais bon, j’aime pas port Mourant et pour moi c’est le pire que j’ai pu goûter. J’imagine donc qu’il devait être top pour les amateurs 😀

Si le sujet des rhums demerara vous intéresse, je vous conseille d’aller checker cette immense analyse hyper bien faite ici

Et si on goutait ?!!?

Couleur : un beau rhum acajou foncé et assez gras.

Nez : le nez est sucré, fruité (abricot, banane compoté), gourmand, boisé, mentholé, brûlé, grillé, réglisse. C’est plutôt frais et agréable avec cette petite touche de solvant typique des rhums demerara ainsi qu’une légère pointe de vanille.

Vraiment un beau nez, on resterait calé au dessus des heures. L’alcool est très discret et bien intégré, cela annonce du lourd pour la suite ?

Bouche : gras, boisé, grosse mélasse, réglisse, fraicheur mentholée, légère amertume, caramel brûlé, moka, orties blanches du Mont saint Michel fraîchement cueillie un matin de pleine lune, fruité (bien moins qu’au nez).

La bouche est moins engageante que le nez… Dommage, car si celle ci avait été à son niveau, nous avions là le demerara du siècle.

Légère déception donc mais on reste loin devant beaucoup d enmore « européen ». Juste cette petite amertume tannique qui gâche un peu le final et ce fruité qu’on avait au nez qu’on ne retrouve pas ici.

Le futur enmore 1996 gommera peut être cela pour nos offrir LE enmore ultime…à voir !

Coût : bien plus que velier à l’époque, de 155€ de mémoire pour moi à 225€ pour d’autres marchés plus malheureux…

Fait assez étonnant, les tarifs étaient très différents d’un pays à l’autre. La Hollande était le meilleur marché avec la Belgique, l’Italie et la France étaient assez élevé… De là à dire que les deux pays principaux où velier opérait étaient visé… Soit 😀