Pour ce nouvel article, je vous propose de vous faire découvrir les premières sélections de la gamme « The Golden Age Of Piracy » par le nouvel embouteilleur indépendant, Distilia. En plus d’être un shop en ligne avec pas mal de références de collections à prix de collections, ces derniers se sont lancés dans la sélection de fûts.
Pour reprendre ce qu’ils racontent sur leur site, la série de rhum « The Golden Age Of Piracy » raconte l’histoire de célèbres pirates (et corsaires). Ils ont associé un rhum single cask unique à des personnalités riches et distinctives. Voila pour la petite histoire donc 🙂
Et au menu de ce soir, 3 références « zero risque (sur le papier) » avec un Foursquare, un Enmore et un Caroni.
Après tout, rien de tel pour évoquer Edwars Teach “BlackBeard”, Anne Bonny “Anney” ou encore ce bon vieux John Racka “Calico Jack”… ou pas 🙂
Dégustation à faire en écoutant l’excellent Port Royal de Running Wild, vous verrez, la mise en contexte c’est toujours un truc super important !
Foursquare 2005/2021 58% « Calico Jack »
Distillé en 2005 chez Foursquare, à la Barbade donc, ce rhum sera resté 10 ans sur place avant de rejoindre les royaumes unis pour terminer son vieillissement… Une bonne vieille tradition de double vieillissement donc, comme la plupart des Foursquare mis en bouteilles par des embouteilleurs indépendants.
Embouteillé 262 fois à 58% d’alcool, ce rhum et décrit par l’embouteilleur comme un « Full Proof Heavy Barbados Rum »
Nez
Un nez bien « patiné » où on retrouve tout ce qu’un Foursquare peut nous offrir, un beau caramélisé, des fruits secs, de la vanille, quelques pointes de fruits dont les agrumes (citron/orange) et la banane, de la coco et une boisé plutôt fin.
On y retrouve aussi un beau côté plus dark aussi avec le café moka en tête et quelques traces de raisins secs, de dattes et autres fruits secs.
Très classique mais assez prometteur avec un profil hyper gourmand. Serait ce un full bourbon cask ? On dirait bien mais je n’en ai pas la certitude.
Bouche
La bouche est tout aussi ultra classique pour un Foursquare avec un profil hyper gourmand, patinné où l’on retrouve ces fruits à coque nappés de caramel, des agrumes presques confits avec le citron vert en tête, du raisins secs, le tabac, la coco, les épices, le chocolat et un boisé/chocolaté bien agréable…
Les 58% sont bien intégrés, on a le peps des rhums full proof sans perdre les dents du fond. Personnellement ça me convient très bien !
Prix
150€
Conclusion
Ultra classique mais pas inintéressant pour autant, les fans de Foursquare s’y retrouveront avec plaisir et les nouveaux venus tomberont probablement sous le charme des profils ronds et gourmands de Foursquare.
Ceux qui trouvent que Foursquare c’est toujours pareil, ben ils trouveront que Foursquare c’est toujours pareil avec celui ci aussi.
Perso, j’aime beaucoup ! 😛
Score
88/100
Enmore 1992/2021 58.1% « Anney »
Direction le Guyana avec ces fameux dark demerara rum et plus précisément un qui aura eu l’honneur d’être distillé à Enmore même, 3 ans avant sa fermeture. Et comme souvent avec les rhum issus de ces anciennes distilleries aux multiples alambics, pas beaucoup d’informations sur l’outil utilisé pour distiller ce dernier.
Donc on peut être tout aussi bien sur un Versailles ou un Enmore. Comme nous sommes sur un profil bien dark, j’ai souvent un peu plus de mal a les différencier, on verra ce que la dégustation donne 🙂
Nez
Haa là, pas de doute on est bien sur du Demerara avec son gros profil bien chargé en mélasse, caramel, fruits ultra compotés, cuir, chocolat et le camphre qui vient rafraichir le tout.
Une pointe de cassis, de réglisse et de coca cola viennent directement me rappeller le bon souvenir du Enmore 1992 de Corman Collins.
Les 58.1% sont totalement intégrés.
Bouche
La bouche, ultra grasse, me fait directement penser à un Versailles, avec sa pointe d’amertume et de chocolat bien noir mais avec pas mal de fruité aussi.
Le cassis, la marmelade d’orange, la banane se marie très bien au chocolat, tabac, cuir, mocha et la chicorée.
L’alcool est remarquablement intégré et le profil ultra riche ne tombe jamais de l’écoeurement comme certains rhums bien dark du style.
Prix
380€
Conclusion
Très très bon ce Versailles, vraiment je suis assez fan… à se demander si ce n’est pas un fût frère du fameux Corman Collins ’92.
Donc je reprendrai la conclusion que j’avais mis pour ce dernier, « ce rhum, c’est cochon » 😋
Score
90/100
Caroni 1999/2021 65.7% « Blackbeard »
Et quoi de plus normal qu’un gros Caroni pour terminer ce linup très british ? Nous sommes donc ici en face du millésime 1999 qui nous offre souvent des profils « le cul entre deux chaises« , à savoir un côté assez dirty mais très gourmand.
Full proof, celui ci affiche un costaud 65.7%… j’espère que l’alcool ne détruira pas tout.
Nez
A ben voila, on est en plein dedans 🙂
Directement des senteurs bien dirty (huiles de garage, caoutchouc, hydrocarbures) se dégagent de ce nez, un peu comme un 1998 pourrait le faire mais accompagné d’un gros caramel. Du coup, cela semble de prime abord assez gourmand.
Derrière tout ça, on va retrouver des fruits compotés comme l’abricot, la rhubarbe, le citron vert ou encore la banane avec son lot d’épices en tous genres, de tabac, de chocolat et baume du tigre.
Le haut degré de ce rhum ne ravage pas directement les narines… il faut bien entendu y aller molo mais cela semble tout a fait correct.
Très beau nez pour ce Caroni ’99 !
Bouche
Pareil, on ne peut pas trop se tromper, on retrouve le profil typique des rhums de la défunte distillerie mais ici avec un profil relativement frais.
Ca reste bien entendu un rum assez lourd, mais de belles notes citronnées et camphrées viennent aérer cet amas de mélasse, caramel brûlé, d’huile moteur, d’épices et de chocolat.
A l’aération, les fruits reviennent avec l’ananas rôti entre autre ainsi que la banane.
Les 65 % sont plutôt bien intégrés, mais il aurait été intéressant de voir ce que cela aurait pu donner avec quelques degrés de moins en fait. Ca pique quand même légèrement mais cela reste tout a fait acceptable.
Prix
450€
Conclusion
Score
90/100