Un bon gros demerara bien puissant et gras, ça fait longtemps que je n’avais plus craqué pour une quille de Guyana !
« Erreur » réparée avec ce Diamond 2003 embouteillé par bristol pour Corman Collins/The Auld Alliance.
Après le très beau Hampden 2001, la collaboration avec bristol est donc on ne peut plus d’actualité. Ce Diamond ainsi qu’un ron de Panama auront été sélectionnés par Hubert Corman parmi une multitude d’autres propositions.
Petite anecdote concernant ce demerara, à la première dégustation, Hubert savait déjà que ce serait le bon.
Deux styles résolument différents donc pour deux rhums qui auront tous les deux tapé dans l’œil de notre sélectionneur. Nous nous attardons ici uniquement sur le cas du Guyana.
Rum distillé donc chez Demerara Distillers en 2003 et avec le mark PMD. Il s’agit ici du mark du broker, donc pas un officiel. On imagine un gros port mourant comme ça à première vue… A voir à la dégustation.
Titrant 58.3%, ce single cask n’aura pas été réduit à l’embouteillage après ses 15 années de vieillissement en grande partie continental. 173 bouteilles ont été soutirées de ce fût.
Couleur: sombre comme un bon gros « dark demerara rum », l’ensemble est très gras, voir visqueux. On imagine un belle rasade de mélasse en l’enfutage 🙂
Nez: aucun doute, on est en Guyana avec un gros kick de mélasse, de camphre, de solvant, de bâton de réglisse, de tabac et de grillé.
Le camphre amène une belle fraicheur, ce diamond n’est pas écœurant comme certains peuvent l’être.
Les fruits sont également perceptibles derrière tout cela avec de l’orange confite, du citron et une sorte de marmelade anglaise.
Avec l’aération, un aspect torréfié, limite café macchiato arrive. Un beau moka bien crémeux avec une belle dose de sucre brun.
Là où le charme opère est que rien dans tout cela ne semble de trop. Les arômes passent et semblent suivre une certaine logique. L’alcool est très bien intégré,
Bouche: la bouche est douce, les watts sont là et donnent du peps à l’ensemble.
Le torréfié, le boisé, le fumé viennent chatouiller nos papilles suivis directement du gros caramel brûlé, du sucre brun, la réglisse et de l’orange bien confite.
Le fruité apparu au nez est plus discret en bouche mais on y retrouve les agrumes tout de même.
La finale est très longue, sur le chocolat noir. Ca se mâche sans fin cette histoire tant le jus nous apporte un aspect gouache.
Prix: 157€
Conclusion: Derrière ce mark PMD doit se cacher Port Mourant mais assez bizarrement, je n’en retrouve pas cette fameuse amertume désagréable en fin de bouche.
Je pense plutôt à un blend Diamond/Port Mourant comme velier en a embouteillé par le passé. Je pense plutôt à la version 1995 qui est tout aussi sublime pour moi. La version 1999 étant justement plutôt écœurante et en faisant pas partie des grandes réussites de l’embouteilleur selon moi.
Nous avons donc là un superbe demerara d’hiver, à savoir bien shooté à la mélasse mais rudement gourmand et équilibré sans en faire de trop. J’adore !
Note: 18,5/20