Retour avec une note de dégustation caroni… Et pas n’importe lequel, celui que John Barrett préfère, le 1989 de Bristol Classic Rum. Rien que ça !
Embouteillé en 2008, soit 19 ans après sa distillation, ce Caroni aura patiemment vieilli depuis 1989 sous les chais de la célèbre distillerie éteinte.
J’avais 10 ans… c’est con et ça n’apporte rien à l’article mais je suis en train de déguster un rhum que des gens ont distillé pendant que je jouais aux G.I. Joe avec des potes…Si cobra avait su ça !
Soit, comme souvent chez bristol, une réduction a été faite sur ce Batch pour arriver à 43%…aucune idée du nombre de bouteille mais du coup ça a du augmenter le nombre de celles ci aussi 🙂
Certains crient au scandale, d’autres au génie… Moi j’avoue que ça m’a un peu fait stresser, car oui, 43% ça peut paraître light pour un caroni.
Après, c’est bristol et en matière de réduction, c’est quand même des spécialistes donc j’y allais avec une certaine confiance tout de même.
Couleur: beau rhum ambré/brun relativement gras. La réduction ne semble pas l’avoir tué, à l’œil en tous cas.
Nez: l’huile, les fruits exotiques, la cire chaude, le caoutchouc, le tabac, le cuir… on est clairement chez Caroni, aucun doute là dessus.
Mais c’est très fin, classe, élégant…aucune agressivité. Des notes de fruits secs, de caramel légèrement cuit, d’abricots, d’orange sanguine, d’ananas roti viennent nous charmer assez vite.
Un côté très pâtissier avec la pâte d’amande vient confirmer tout le bien que je pense de ce nez. C’est très parfumé, un peu viril et 100% Caroni.
Pas besoin d’une aération de 3h25 sous ventilateur. Ce Caroni est directement prêt pour la dégustation, idéal pour une vrai moment plaisir.
Encore une fois, la réduction semble maîtrisée du début à la fin… je ne me pose même pas la question si cela avait été full proof, ici c’est 100% bonheur donc ça me va.
Bouche: douce, suave mais avec de la prestance, du corps. Cette pâte d’amande, frangipane est énorme de gourmandise.
L’orange sanguine, la cerise confite, la mangue, la réglisse, un léger fumé, un boisé fin ainsi qu’une pointe d’olive noire termine ce beau bouquet.
Cette bouche est longue, interminable sur le caoutchouc et le goudron chaud mais sans détruire le palais. Ce rhum n’est que gentillesse et amour.
Et c’est bien là tout le grand talent de Bristol, faire des rhums accessibles, équilibrés mais tout en gardant l’essence même du produit.
J’avoue ne pas comprendre quand je lis ou entend que ces embouteillages sont plats et ennuyeux, honnêtement c’est juste des bombes ces Caroni réduits de chez bristol (j’ai le 1996 aussi et c’est fameux).
D’ailleurs le niveau de cette bouteille risque de baisser très vite, tellement c’est un rhum plaisir.
Prix: moins à l’époque que maintenant 🙂
Conclusion : must have mais là ça commence à sérieusement piquer… j’ai troué mon budget rhum pour quelques temps avec celui ci mais je ne le regrette pour rien au monde.
C’est un monument !
Encore un peu de lecture ?
- Lance nous en parle ici, il semble moins fan que moi.
- Laurent a fait l’exercice aussi mais ne sait plus trop quoi en penser mais je sens que je vais lui envoyer un sample pour qu’il refasse ça 🙂