Dégustation culte ce soir avec le caroni 1974 version full de chez velier, embouteillé en 2008 à 66.1%… 34 ans de vieillissement tropical, le plus vieux Caroni jamais embouteillé !
Oui, après avoir eu le bonheur de goûter la version bristol, j’ai le privilège de déguster la version full du même rhum.
En effet, les versions Bristol et Velier on toutes deux vieillis 34 ans sous les tropiques et embouteillées en 2008, l’une réduite à 46% (et pleine de gourmandise) et l’autre en version brut de décoffrage.
2000 bouteilles auront été produites…combien en reste t il ? Aucune idée mais vu le tarif pour en trouver une, on peut supposer que pas beaucoup 🙂
A l’époque, Luca Gargano décide, fidèle a son principe du 100% authentique, d’embouteiller ce rhum à son degrés naturel.
Il aurait été néanmoins assez intéressant de voir ce que donnait ce rhum réduit « à la velier », c’est à dire dans les 52-55% mais voila, le maître en aura décidé autrement… C’est que cela devait être ainsi.
Merci à mon QDD de la soirée sans qui tout cela n’aurait, encore une fois, pas été possible !
C’est donc tout ému que je verse +-2 cl de mon sample dans mon verre… Hé oui, je n’ai évidemment pas cette bouteille à ma disposition, un gros 1000€ (mise à jour 2020: 2500€) aurait été nécessaire pour cela et mon budget rhum est à des années lumières de ça 🙂
L’instant est donc solennel et historique, le plus vieux caroni en version brut de fût est finalement dans mon verre !
Place donc à la dégustation !
Couleur
Superbe rhum acajou relativement gras bien entendu. Un beau disque vert est visible sur le dessus du verre.
Nez
Alcooleux…. ben oui, les 66 watts sont bien là mais cela n’est pas spécialement agressif.
Avec le temps, un caramel bien brûlé fait son apparition, des herbes aussi avec un léger côté chartreuse en fait, le goudron spécifique à caroni et une épice que je n’arrive pas à déterminer (non, pas le poivres 5 baies…. je vous vois rire là au fond !).
Un nez assez frais avec le même profil orangé que le caroni 74 version Bristol…. mais ici l’orange est plus chaude, confite. J’y retrouve aussi un beau côté floral comme dans le monstrueux 1992 full proof.
Chose assez incroyable, alors que 23 années auront « détruit » le caroni 94 tellement le boisé est important, ici les 34 ans l’ont laissé bien agréable. La taille des fûts? j’imagine…le degrés d’alcool lors du vieillissement ? peut être.
Dans tous les cas, le boisé est plutôt fin dans cette version.
Très très beau nez qui ne cesse d’évoluer.
Bouche
L’entrée en bouche est vive et chaude. Les 66 watts sont encore une fois bien présentes mais pas dérangeantes…
Le profil en bouche est relativement en accord avec ce que le nez nous a offert, c’est à dire pleins de bonnes choses.
Le boisé est plutôt fin, le caramel parait tout aussi brûlé, et les épices sont bien là sans toujours savoir les identifier, l’orange est encore de la partie pour nous donner un petite coup de fraicheur avec un léger mentholé ainsi qu’une pointe de vanille.
Le côté floral (rose) est ici aussi présent…. histoire de nous rappeler que Caroni, ce n’est pas QUE de la violence.
la finale est looooooooooooongue comme on peut s’en douter avec un petit assèchement de la gorge.
Conclusion
il est toujours très difficile d’être objectif face à des monuments pareils…. mais ici, franchement nous avons droit à un très beau caroni qui malheureusement est quasi inaccessible. Un beau concentré de tout ce qui fait que Caroni est Caroni…
Y’a de la puissance, de la complexité, du fruit, du caramel, goudron, menthol et c’est d’une longueur incroyable…. et en plus c’est aussi culte que la première démo de Morbid Angel !