Retour de nos copains de chez Hontambère, cette fois avec un millésime tout droit venu du nouveau millénaire ! Un Armagnac signé Pouchégu, distillé en l’an 2000, dans l’ancien domaine niché entre Castelnau-d’Auzan et Eauze, au cœur de la Gascogne, cette terre de caractère où le temps semble toujours s’écouler un peu différemment.
Un millésime qui fleure bon la nostalgie : 2000, une année charnière, pleine de promesses, de craintes et d’événements marquants. On se souvient du retour triomphal de Ferrari en Formule 1, décrochant son premier titre constructeur depuis 1979 avec Schumacher au volant. Côté musique, l’époque était à la démesure et à la passion : Anorexia Nervosa sortait son monument de black metal symphonique Drudenhaus, pendant que Britney Spears faisait danser la planète entière avec Oops!… I Did It Again, dévoilé au printemps, bonjour le grand écart ! …. musical hein, bande de porcs !
Bref, et pendant que le monde vibrait au rythme de ces moments cultes, dans le silence feutré des chais gascons, un alambic armagnacais centenaire s’activait. De ce feu patient, habilement géré par Patrick Michalouski suivant les désidératas de Pierre Laporte, naissait un Armagnac promis à une belle maturité, et aujourd’hui prêt à dévoiler toute sa profondeur.
Et autant vous dire que cette sortie était particulièrement attendue par votre humble blogueur que je suis ! Car on parle ici d’un “jeune” Armagnac issu d’un domaine aujourd’hui disparu, ce qui lui donne déjà une aura toute particulière.
On est tombé amoureux du 1980 et 1982, on a trouvé le 1975 un peu trop marqué par le temps et le 1995 un brin trop alcoolisé… Mais, on est tous d’accord sur un point : chez Pouchégu, le travail est toujours bien fait !
Pour ce qui est de la fiche technique, nous sommes donc sur un distillat de décembre 2000 du domaine Pouchégu, 100% Ugni Blanc qui a vieilli en fût neuf et fût roux durant 25 ans et mis en bouteille à 55.6% d’alcool.
Nez
Bel armagnac avec un profil bien toasté, grillé, caramélisé auquel viendra s’ajouter des fruits compotés comme les poires, pommes, abricots. C’est relativement frais, vivant, gourmand et très agréable.
Les épices douces, la muscade viennent ensuite avec la vanille, le cuir, les fruits à coque et le boisé laqué. Quelques notes d’agrumes et de gingembre arrivent pour conclure ce nez très engageant et agréable.
Le 55% d’alcool sont plutôt doux au nez, rien ne dépasse, c’est bonheur.
Bouche
La bouche est vive, sans être agressive, mais on sent bien que nous avons là un brut de fût. Le profil est très gourmand avec un beau caramel et des notes toastées. La réglisse, le cuir, le chocolat au lait, tabac et les fruits à coque avec notamment l’amande et la noix nous rappelle un long vieillissement.
Les fruits confits nous évoque la gourmandise des grands armagnacs avec les oranges sanguines, les abricots, les fruits du verger en compote et les pruneaux.
La finale, relativement longue et agréable nous relance sur la caramel beurre/salé et une légère ametume torréfiée (ça veut dire quelque chose ça ? pas certain 🙂 ). L’alcool est très bien, y’a du peps et du plaisir.
Prix
129€
Conclusion
Très chouette armagnac relativement « jeune » pour une sortie Pouchégu de chez Hontambère. Un profil où l’on sent encore le beau fruité de ces ténarèze avec un beau long vieillissement.
Top !
Score
91/100
