Some Kind Of Dràm Mòr

Dràm Mòr Group Ltd. est un embouteilleur indépendant basé à Dumbarton, en Écosse. Fondé en 2019 par Kenny and Viktorija Macdonald, celui ci était tout d’abord une société d’export de différentes marques écossaisses. Rapidement, au fur et à mesure de l’augmentation des demandes de spiritueux de qualité, ils décident alors de se lancer dans le joyeux petit monde des embouteilleurs indépendants.

En 2020, le couple prend le parti de se lancer dans l’embouteillage de rhums, car pour eux il s’agit d’un des spiritueux les plus intéressants car il y a peu de règles, énormément d’idées différentes et aucun snobisme (ça reste tout de même à prouver 🙂 ).

Et c’est donc tout naturellement qu’ils mettent en bouteille un rhum venant, de ce qu’ils pensent être, une des meilleures distilleries au monde: Foursquare…

Parcours relativement classique au final, commencer par un Foursquare est l’assurance d’un rhum de qualité à prix sympa. Ensuite, d’autres origines viendront compléter la gamme avec de temps en temps quelques vieillissement dans d’autres types de fûts en Ecosse.

Pour ceux qui ça tente, Sébastien de « Passion du whiky » a conduit une interview dernièrement. On peut retrouver ça ici.

Foursquare 2007

Distillé chez Richard, cet assemblage de rhums issus du pot still et de leur colonne est resté 8 ans à la Barbade et ensuite 7 ans en Ecosse en ex fût de bourbon. Il titre 59.5% d’alcool.

Nez

Clairement, on retrouve Foursquare en plein avec un côté bien patinné, vanillé où on va pouvoir retrouver pas mal de fruits tropicaux, des épices, du caramel fondu, du citron, de l’orangette, des raisins de corinthe et la mangue.

Encore un beau mix entre gourmandise, puissance, fruité et boisé. Pas de surprise donc, c’est bien fait.

Bouche

L’entrée en bouche est puissante et très gourmande avec encore ce côté ultra patinné auxquels nous sommes bien habitués chez Foursquare.

Les fruits sont nappés de caramel, le chocolat noir est légèrement sucré, le boisé présent mais bien équilibré et nous nous retrouvons encore avec un aspect très facile et docile malgré la puissance.

C’est clairement le genre de rhum bien réconfortant mais qui pourrait légèrement passé pour too much à la longue.

Prix

130€

Conclusion

Comme d’habitude, c’est bien fait, c’est très bon mais c’est sans aucune surprise… à croire que tout les fûts qui viennent de là sont tous les mêmes tellement cela semble proches.

Après, bien entendu c’est le principe d’une distillerie, avoir sa propre identité et la suivre, mais avoir ce profil qui revient si souvent quasi à l’identique sur les pleins milles embouteillages qui sont proposés, c’est vraiment troublant en fait 🙂

Score

Score: 88/100

Rapport qualité/prix: 87/100

Mauritius 2014

Distillé dans une distillerie secrète de l’île Maurice, ce rhum de 7 ans titre 52.7% et a vieilli en ex fût de bourbon. Comme d’autres embouteillages de Dram Mor provenant de l’île Maurice mentionnent Grays, j’imagine naturelement que ce dernier n’est pas un New Grove.

Nez

Profil assez herbacé et frais pour ce rhum de l’île Maurice… On retrouve pas mal d’agrumes tels le citron et une légère mandarine, du foin bien sec, de la vanille bourbon, de la mine de crayon, du tabac, de la réglisse, du poivre et quelques notes plus fruitées comme la pomme ou la poire.

Le profil est assez léger et n’est pas sans m’évoquer le Charamel proposé par velier sur la série Ocean Still de triste mémoire.

Bouche

La bouche est plus intéressante avec un beau fruité qui se dégage directement, accompagné de note plus tertiaires comme le chocolat, le mine de crayon, le tabac blond, la vanille et de la pâte d’amande.

Après, cela n’est pas non plus l’effluve de fruits à la New Grove mais c’est plus sexy que ce que le nez ne laissait présager.

L’alcool apporte assez bien de peps, sans pour autant être trop en avant. La finale est assez soutenue sur des notes chocolatées.

Prix

+-90€

Conclusion

Rhum assez léger, avec une bouche plus tropicale et fruitée sans pour autant être l’extase totale. Peut être un peu trop jeune en fait ?

Score

Score: 85/100

Rapport qualité/prix: 84/100

Guatemala 2012

Encore une distillerie secrète, décidément ça en fait des popotes internes tout ça 🙂 Cette fois ci c’est un ron du Guatemala âgé de 10 ans et titrant 57.3% d’alcool.

Nez

Le premier nez est marqué par un côté boisé assez mis en avant je trouve. Il y a là dedans quelque chose de « poussiéreux », suivi directement par le caramel, les fruits bien murs, des extraits d’huile de sésame, des herbes sechées, du miel et un beurre fondu.

L’alcool est présent, on sent qu’il va falloir y aller molo quand même.

Bouche

De fait, c’est assez chaud en bouche… ça pulse assez bien pour un Ron 🙂

On retrouve directement le caramel, une pointe de réglisse, des herbes fraichement coupées, du citron merringué, des chiques au coca et un boisé présent. Enfin, quelques fruits tropicaux bien murs font leur apparition en fin de bouche.

La finale propose du chocolat noir amère, de la vanille et du tabac.

Prix

+- 100€

Conclusion

Plutôt bon mais à ne pas mettre entre toutes les bouches… Cela ne risque pas d’être le petit ron à faire déguster à son pote « Bernard , qui aime le Zacapa« .

Encore une fois, je trouve le prix légèrement haut pour un ron de 10 ans… dommage

Score

Score: 86/100

Rapport Qualité/prix: 83/100

Diamond 2011

Alors cette fois ci, ce n’est pas secret car ça vient de chez Diamond, mais comme toujours là bas, sans le mark on ne sait pas trop ce qu’on va avoir dans le verre. On verra ça a la dégustation donc.

Toujours est-il que ce dernier à 10 ans et titre 55%

Nez

Assez bien de vanilles et d’arômes de crème brûlées viennent directement nous chatouiller les narines, le tout accompagné de fruits tropicaux tels la banane, de pommes/poires et quelques raisins secs bien sucrés.

Un léger côté mine de crayon/silex est aussi de la partie avec de la réglisse, du poivre blanc et pourrait évoquer un Port Mourant mais je n’en ai pas trop la certitude.

Enfin, quelques arômes de vieux garage comme les huiles et hydrocarbures terminent ce nez, escortés d’un fin boisé.

Les 55% sont plutôt doux et agréables, un nez relativement classique pour le style.

Bouche

On sent le vieillisement en « First Fill Bourbon Cask », c’est ultra pâtiné avec une belle vanille sur laquelle un coulis de caramel aurait été versé.

Ensuite, la réglisse encore et un léger poivre blanc font leur entrée avec quelques fruits du verger comme la pomme

La finale est pas mal, assez marquée par le fût avec du chocolat noir, du tabac et encore cette réglisse suivi d’un léger côté métallique..

Prix

+- 110€

Conclusion

Alors je ne connais pas le mark, mais je partirais sur un Versailles ou un PM… probablement un PM mais j’ai l’impression que le passage en « First Fill Bourbon Cask » a bien aidé à arrondir les angles de ce Demerara.

Après, si ça se trouve c’est un classique Diamond aussi hein…. Mais bon, dans tous les cas ça semble plutôt pas mal comme sélection et comme travail.

Sinon, je trouve le tarif légèrement haut pour un rhum de 11 ans. Dommage car c’est plutôt bon.

Score

Score: 88/100

Rapport Qualité/prix: 85/100

Fiji 2004

Encore une distillerie secrète et toujours pas de Worthy Park !! Incroyable 🙂

Distillé sur l’île de Fiji, ce rhum affiche 18 ans au compteur et titre 58% d’alcool.

Nez

Nez assez aérien, on retrouve du citron, de la vanille, la crème flambée, pas mal de fruits tropicaux sur un profil plutôt léger. Chose assez étonnante pour un rhum de 18 ans, l’empreinte du fût ne semble pas exagérée.

Ce nez est vraiment marqué par les agrumes je trouve, ce côté ultra frais en même amplifié par des notes plus camphrées. Ensuite, le boisé apparait avec encore une mine de crayon (à croire qu’ils adorent ça chez Dràm Mòr), du tabac et un fin boisé.

Bouche

La bouche est vraiment très beurrée, briochée et accompagnée de pas mal de vanille et d’agrumes comme le citron encore une fois.

La rhum à un profil directement plus lourd que ce que le nez ne laissait penser. On retrouve une bonne mâche, avec un rhum bien gras et gourmand. Je suis assez étonné à vrai dire.

Les fruits se veulent tropicaux aussi avec une belle mangue et un peu de banane verte.

Prix

+- 160€

Conclusion

Probablement un des rhums de cette île que j’ai le plus aimé en fait…

Score

Score: 88/100

Rapport qualité/prix: 86/100

Uitvlugt 1997

Mis en bouteille pour « The Rum Mercenary » en Gelbique, ce vénérable Uitvlugt de 24 ans titre 46.6% d’alcool et a été maturé (en partie ?) dans un ex fût de quelque chose …. Enfin, en « Refill Barrel » comme c’est expliqué sur le site de Dràm Mòre.

Nez

Alors ça sent clairement le bon Demerara mais avec un petit (voir un gros en fait) quelque chose en plus là dedans !

On retrouve une belle réglisse, des fruits du verger, du poivre, du camphre et un côté cendrier froid qui ferait penser à une finition Islay. Mais étonnement, les fruits restent assez présents tout de même.

J’ai un peu peur que tout cela ne passe pas trop en bouche, mais pour le nez je trouve que cela change et que ça donne pas trop mal en fait.

Bouche

Haaaa oui, de fait la tourbe prend assez bien le pas sur le rhum… Un gros kick de poivre, cendrier froid, viande maturée, cuir se sont invités à le fête aux fruits du verger que cela aurait du être.

Pour le reste, vraiment difficile de trouver quoi que ce soit de rhum en fait 🙁

Prix

+- 180€

Conclusion

Je ne suis pas contre un bon whisky tourbé mais, personnellement, quand j’achète une bouteille de rhum, ce n’est pas pour tomber sur un whisky. Ca peut paraître étroit d’esprit, et c’est probablement le cas mais c’est ainsi 🙂

Surtout qu’un vieux uitvlugt, ça fait tjs un peu rêver… mais bon, it’s life dirons nous. Mais je n’ai pas été conquis par l’entreprise.

Score

Score: 75/100

Rapport qualité/prix: 70/100

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