Le salon du rhum de Spa revient enfin en 2022, cela aura lieu le premier week end d’octobre et pour fêter cela, deux nouvelles cuvées font leur apparition. Après deux hampden de très belle facture, nous retournons encore en Jamaïque pour découvrir un vieux Long Pond 1999 ainsi qu’un…. ben un autre Hampden mais un nettement plus jeune ici, un millésime 2018 !
Par contre, il faudra faire attention car ces deux dernières sélections n’y vont pas avec le dos de la cuillère, presque 65 % d’alcool pour le Hampden et 76% pour le Long Pond ! C’est pas pour faire semblant ici 🙂
Je vous propose donc un article où je décortique à ma façon ces deux cuvées jamaïcaines, let’s go !
Hampden HLCF 2018/2022 64.6%
Distillé en 2018 chez Hampden, ce rhum du mark HLCF est un spiritueux relativement jeune, 3 ans accomplis « seulement ». Titrant 64.6% d’alcool, celui ci peut, sur le papier, me donner quelques inquiétudes mais bon… partant du principe que les sélections de Spa ne m’ont jamais décues, j’y vais confiant !
Nez
Le premier nez propose effectivement un beau profil Hampden avec une belle dose de massepain, de colle type patex, un léger côté poiscaille et un profil qui semble plutôt résineux, beurré et brioché.
Les presques 65% ne chatouillent pas trop le nez, même si on sent qu’il faut y aller molo tout de même 🙂
Avec l’aération, une légère olive verte et un côté biscotte/pain grillé viennent s’ajouter aux premiers arômes détectés. Il est à noter qu’il n’y a presque pas de traces fruitées hormis quelques légères effluves orangées et citronnées.
Certaines notes plus boisées s’ajoutent à tout cela avec une légère vanille, réglisse et un profil légèrement cendré.
Pas ultra fan de ce profil en fait, voyons voir ce que cela donne en bouche.
Bouche
L’entrée en bouche est plutôt vive, le spiritueux frappe fort la première fois pour ensuite proposer un spiritueux très beurré comme détecté au nez, voir même légèrement caramélisé.
Pour le reste, on est sur un profil plutôt « synthétique » je trouve, assez marqué par des arômes types colle/solvant entre autre. Le massepain, l’olive verte et certains arômes venant du fût complètent la palette aromatique de ce rhum.
Enfin, la rétro olfaction propose des arômes d’ananas jeune et fumé, la finale est assez longue sur un boisé légèrement amère.
Prix
120€
Conclusion
Alors, que dire hormis que je ne suis pas ultra fan de ce genre d’embouteillage que je trouve probablement trop jeune pour être dégusté tel quel.
Pas mauvais, mais je ne prend pas un énorme plaisir avec ces profils fort en alcool, jeunes et pour le moins typés sans passer par la case gourmandise.
Néanmoins, je pense déjà à certaines personnes qui devraient adorer cet embouteillage et je ne me fait aucun soucis sur le fait que ce sera probablement vite soldout 🙂
Sujet sensible car cette cuvée est aussi là pour aider le salon du rhum, durement touché par les innondations de juillet 2021.
Mais il faut évoquer le prix de cette dernière, et même si je suis vraiment tout à fait solidaire avec les sinistrés de cette catastrophe, 120€ pour un rhum de 3 ans me semble exagéré.
En gros, j’espère vraiment que Velier et tous les autres intervenants auront joué le jeux et que ce tarif soutient entierement le salon, car sinon je ne comprends vraiment pas ce prix… et Dieu sait combien j’adore l’équipe du salon du rhum et tout ce qu’ils font pour le monde du rhum en Belgique !
Alors je sais, certains bien pensants seront outrés par cet avis, car il est plus facile d’être outré que critique en 2022, mais ce n’est que mon avis, détendez vous 🙂
Score
82/100
Long Pond 1999/2022 76%
Âgé de 23 ans dont 19 en Jamaïque, ce single cask du mark HJC a été sélectionné par l’équipe du Salon du rhum, Nectar et Plantation dans le but de les aider à se remettre d’une édition annulée pour cause de Covid et une autre pour cause d’innondation.
Nez
Beau nez assez typé jamaïque/demerara je trouve… on y retrouve les fruits exotiques tels que la mangue, ananas, orange ainsi que les solvants, la colle et une légère olive noire nous évoquant directement la Jamaïque mais avec des notes plus caramélisées, grillées, épicées, torréfiées et boisées qu’un Enmore pourrait proposer aussi.
Une fraîcheur plus mentholée pouvant même faire penser à un Trinidad de chez TDL viennent enfin compléter le tableau.
Profil assez étonnant, venant probablement de son très long vieillissement dans les chais de Wray & Nephew où Plantation aura été faire ses courses à l’époque.
L’alcool n’est pas si ravageur que ce que j’aurais imaginé, même si il faudra y aller avec précaution quand même… mais je m’attendais à quelque chose de bien plus brutal en fait.
Bouche
Forcément avec 76% d’alcool, dire que l’entrée en bouche est douce et chaleureuse serait étonnant, mais ce n’est pas si violent que ça en fait, en regard des watts annoncées bien entendu.
Directement, les fruits exotiques bien murs viennent se rappeller à notre bon souvenir suivis de traces de colle, de caramel, de chocolat au lait, de biscottes, de fruits à coques et enfin de tabac et de bois.
La finale est tenace et marquée par le boisé légèrement amère, je suis moins fan de cela par contre.
Le profil général est « crémeux » et ultra gras en fait, on sent littéralement que ce rhum se plaque à notre palais pour y laisser de belles traces plus fruitées.
Prix
135€ !
Conclusion
Bon sang que j’aurais aimé déguster ce rhum avec une bonne poignée de watts en moins…. le profil est plutôt à mon goût mais cette version full proof est probablement trop extrême pour moi.
Apparemment ils ont testé plusieurs versions réduites mais tous ont été catégoriques sur le fait que l’embouteiller brut de fût était la meilleure chose à faire. Mais je suis curieux de voir ce que ces réductions pouvaient apporter à ce rhum.
Score
86/100
Merci à Cyril pour les superbes photos volées sur son blog: www.durhum.com