Fin août, nous voila de retour aux affaires, et pour reprendre tranquillement le chemin des articles sur le blog, j’ai été piocher dans 4 rhums qui me démangeaient de déguster … J’aurais bien ajouté un cinquième mais j’ étais parti sur un martiniquais, et il se serait senti bien seul face à cet océan de mélasse 🙂
Enfin, au final, il y aura quand même un peu de jus de canne en provenance du Brésil mais ça reste quand même pas grand chose sur les 4.
Je vous propose donc un voyage vers le Brésil, la Barbade et la Jamaïque tout en passant par l’Australie… Manquait juste un japonais et on était presque complet niveau tour du monde.
Brazil/Barbados Madeira Finish. Distillicious
Blend de rhums pure jus du Brésil avec un rum de la barbade, cet assemblage a vieilli durant 3 ans en fût d’ex Madeira. Assemblé et embouteillé par SBS pour le sympathique site web Distillicious.be au titre de 43%, on commence le linup par quelques chose qui semble bien gourmand.
Nez
Il y a une certaine fraicheur dans ce nez, je m’attendais vraiment à quelque chose d’hyper rond, voir écœurant, et au final pas dutout.
Alors certes, c’est rond mais avec quelques notes végétales, mentholées, épicées, cendrées qui vont apporter un certain peps, mais Il y a aussi pas mal de fruits aussi avec la pomme, le citron, l’orange et un fin boisé nappé de caramel.
Sympa !
Bouche
Douce et crémeuse… on est face à un rhum plutôt suave, pâtissier et gourmand avec de belles notes briochées et de marmelade de fruits.
Quelques traces de pruneaux, chocolat et mocha viennent apporter un belle grosse gourmandise à l’ensemble.
Prix
55€
Conclusion
Chouette « petit » blend qui pourra tout à fait remplacer un ron plus commercial pour accompagner ses débuts dans le monde du rhum.
Note
85/100
Beenleigh 2007/2021. The Duchesss
Titrant un puissant 63.4%, ce Beenleigh âgé de 13 ans a été sélectionné et mis en bouteille par The Duchess en Hollande.
Le seul Beenleigh que j’ai dégusté était le sympathique Puppa Rum « Cuvée Walrus » âgé de 4 ans dont 1 en fût d’ex Beaume de Venise. C’était sympa mais la finition était assez marquée.
Voyons donc ce que donne un « vrai » Beenleigh (presque 10 ans de vieillissement sur place).
Nez
Le premier nez est assez citronné, caramélisé et fruité dont l’abricot. Il y a dans ce nez quelque chose de très meringué je trouve, un beau citron vanillé sur une pointe sucrée.
Ensuite, un côté chic au rhum et un aspect presque acidulé vient donner un impression « funky » que certains Savanna pourraient avoir. On y trouve même quelques traces de solvants ou de colle forte.
Le 63 watts sont présentes, mais je m’attendais à ce que cela ne brûle plus les narines. C’est plutôt contenu au final.
Bouche
La bouche est déjà plus violente, argh ça pique quand même cette histoire … S’en suit une belle sucrosité, des agrumes, des épices, du tabac, de l’abricot encore et quelques traces de fruits rouges.
La finale est plutôt longue sur un boisé assez amère et chocolaté.
Prix
75€
Conclusion
Un nez intéressant et inattendu pour une bouche probablement trop puissante et amère pour moi… je dirais qu’une petite visite en IPRS (Institut Publique de Réduction de Spiritueux) n’aurait pas été de trop.
C’est bon, clairement on y retourne avec plaisir, mais ça manque d’équilibre. Après, le rapport qualité prix est plus que sympathique, comme toujours chez cet embouteilleur.
Note
85/100
Hampden <>H 2016-2021. Habitation Velier
Dernière sortie de chez Hampden via Habitation Velier, voici venu le mark <>H âgé de 5 ans… Oui 5 ans, c’est jeune quand même hein ?
Titrant 62%, j’imagine qu’il a été réduit comme le HGML de l’époque mais je n’en suis pas certain.
Nez
Assez « léger » en fait…. je ne suis pas face à un rhum qui semble avoir beaucoup de corps, probablement le jeune âge.
On y retrouve un côté beurré, citronné, avec une pointe d’olive verte et quelques herbes aromatiques.
Pas un nez ultra fou, il manque probablement un peu de consistance et du fruits et cruellement de gourmandise.
Bouche
Une bouche où on va retrouver quelques traces boisées, saumurées et cartonnées … oui, pas hyper sexy hein ?
Les fruits ? Je sais pas trop où ils sont, peut être une pomme granny et une lointaine orange mais c’est plus en forçant qu’autre chose.
On y trouve un côté assez chimique aussi, j’ai jamais bu d’acétone ou de colle mais j’imagine que ça doit un peu gouter ça 🙂
Prix
108€
Conclusion
Que dire…. un gros mouais probablement. Autant j’avais trouvé les HGML et C<>H super intéressants et plaisants, autant je trouve celui-ci peu sexy.
Il lui manque probablement ce qui peut manquer à pas mal d’Hampden, du temps de vieillissement même si tropical toussa toussa, 5 ans restent 5 ans et c’est court 🙂
Et à presque 110 balles la bouteille, c’est encore plus triste.
Note
79/100
<>H 2001-2021. Old Brothers
Rhum Jamaïcain ayant vieilli une grande partie de sa vie dans les chais de Wray and Nephew en Jamaïque, celui ci a terminé son périple la dernière année et demi de son vieillissement chez Main Rum probablement.
On se retrouve donc techniquement avec le plus vieux Hampden en climat tropical, 18 ans sur place…. Vu qu’on part du principe que c’est un Hampden, car l’embouteilleur ne peut l’évoquer mais parle de la distillerie HP. Après le « Mden » de Whisky Jury, voici le « HP »…
Titrant 61.6%, ce rhum a été embouteillé brut de fût et 72% ont été prélevés par les anges (69,98% en Jamaïque et 2.02% en Europe). 4 fûts ont été assemblés pour donner naissance à 444 (superbes) bouteilles de 50 cl.
Nez
Ha ben voila, elle est ici la consistance qui manquait au H précédent 🙂
Là on est face à un vieux brol, ça puire le bon fruit bien passé associé au vernis, à la colle et autres solvants. La banane est grasse, les fruits rouges acides et la fraise tagada vient nous rappeler le côté High Esters propre à un HERR de chez Savanna par exemple.
Le boisé est bien entendu présent, mais il n’écrase pas tout. Je dirais qu’il vient ajouter une couche gourmande à cet univers probablement bien acide sans cela… On image le dunder bien dégueulasse à l’origine de ce rhum 🙂
Un très beau nez, bien parfumé mais aussi assez extrême… qui en doutait ?
Bouche
Les fruits viennent directement nous titiller le palais… on est face à quelque chose de très acidulé, vraiment ça me rappelle un HERR de la réunion cette histoire.
Un côté chewing gum, fraise tagada, bonbon acidulé avec un nappage vinaigré, caramélisé, chocolaté et légèrement amère est ma façon la plus simple de décrire ce rum.
Impressionnant.
Prix
259€ (50cl)
Conclusion
Association plutôt étonnante, on ne peut pas dire que je sois ultra fan de ce genre de profil mais ça reste très intéressant à déguster.
Cela reste des rhums prévus pour booster des assemblages ou pour l’industrie agro alimentaire… C’est bon mais clairement pas un Daily Dram et encore moins prévu pour être embouteiller tel quel j’imagine.
Après, pour ceux qui aiment ce genre d’expérience et de profil, c’est probablement la bombe du siècle.. faut il encore avoir les moyens de se la procurer car la tarif pique quand même vachement.
Note
Clivant/100