EHPM…4 lettres qui symbolisent mon premier contact avec les rums demerara. Et quel contact mes amis !
Ce rhum, je l’ai trouvé chez maxi vin au Luxembourg alors que le culte de la bouteille noire n’était pas encore ce qu’il est aujourd’hui. Donc devant l’étalage je vois cette superbe boite avec tout un tas de trucs incompréhensibles inscris, mais comme j’avais lu l’article de durhum , j’ai acheté les yeux fermés (oui, je suis fan 🙂 )
120€, à l’époque je m’étais dit que j’étais un grand malade…. en y repensant oui, j’aurais du en prendre deux !
Ce rum est donc, comme la légende nous l’a raconté, une expérience des gens de chez demerara distillers limited. Il s’agit d’un blend de deux distillats provenant de deux alambics différents, EH (Enmore) et PM (Port mourant).
Le truc « expérimental » est que le blend a eu lieux dés le premier jour dans le fût et non à la fin de vieillissement. Par contre, je pense que ce genre d’expérience ne devait pas être si expérimentale que ça vu qu’un diamond/port mourant ’95 et ’99 ainsi qu’un diamond/versailles ’96 sont sortis chez Velier. Il semble qu’un autre blend soit prévu pour les 70 ans de velier via DDL…. à suivre.
Dans tous les cas, cela n’est pas ‘si’ rare que ça…
Toute petite production donc, 848 bouteilles titrant 62.2% de ce blend vieillit 16 ans ensembles malgré eux…
Est ce que cette union forcée aura donné quelque chose ?
Hooooo que oui mon bon monsieur !
Couleur : Ce rhum est plutôt sombre, gras et épais…. oui, un sale demerara comme je les aime.
Nez : Le nez, pas de soucis on est en plein dans la Guyana avec ce solvant si caractéristique. De la vanille, des fruits murs compotés, du caramel (Enmore, mon amour), de la pomme, la réglisse et une fraicheur mentholée très agréable.
C’est plutôt chaud, lourd, charmeur . Vraiment un beau nez. A l’époque je ne buvais que des ron et ce premier contact (brutal je vous l’accorde) avec un demerara me paru très gourmand et au final pas si éloigné d’un millonario par exemple. La force et la longueur en plus bien entendu (et la paille en moins aussi)
Bouche : la bouche est vive sur l’alcool, le caramel, les épices, le bois, le moka, le fumé, le café torréfie.
C’est très gourmand et les 62% ne sont pas un problème tellement ce rhum est onctueux. On est sur un enmore mais en mode lourdingue. ce rhum est vraiment lourd sur quelques notes plus fruitées.
Moi qui trouve port mourant imbuvable, je suis bien heureux de voir que dans ce blend, enmore prend le dessus sans trop de soucis. Bon on retrouve bien une petite amertume en fin de bouche mais cela ne gâche rien à ce rhum que je considère comme un des plus plaisant que j’ai gouté.
Le final est sur la réglisse, le chocolat amer, le boisé.
Coût: 120€ à l’achat à l’époque. Plus dans les 600€ actuellement.
Autant vous dire que ce rhum aura été mon rhum de prédilection…
Oui je dis « était » car je viens de terminer cette belle bouteille….
#ouvrezvelier comme dirait l’ami Pietro. Je ne peux que vous confirmer cela, cette bouteille étant pour moi dans mon top 3 !
Dans tous les cas, celle ci prouvera quelque chose, port mourant peut être superbe…. si on le mélange avec un truc superbe 🙂 🙂
Bon, à quand le bend Enmore/Caroni ?? ça aurait un put*** de gueule ça !