Situé au cœur de la Ténarèze, à Mouchan, le Domaine Séailles est un petit domaine familial créé en 1961 et mené avec passion depuis 2016 par Julien Franclet, arrivé au domaine en 2009 avec une vision claire : terroir et agriculture biologique. Fort de 25 hectares dont 4 en Ugni Blanc, dédiés à l’Armagnac, le domaine peut compter sur 2 personnes à temps plein qui aident Julien, plus une série de saisonniers quand le besoin se fait sentir.
Julien perpétue ainsi l’héritage de son mentor Jean Labérenne, tout en modernisant les approches : chauffe légère des fûts pour des profils plus élégants, et réduction douce à 46 % pour une expression plus équilibrée et naturelle du spiritueux, même si certains bruts de fûts sont possible. Comme le cas de ce 1986 qui nous occupe ce soir, à 57% d’alcool.
Pionnier du bio depuis plus de 20 ans, le domaine est certifié en 2002, il incarne aujourd’hui une vision moderne de l’Armagnac, entre respect du terroir et modernité. C’est entre autre pourquoi les parcelles du domaine paraissent très vertes : les rangs de vignes sont bordés d’une végétation abondante, appelée à disparaître lorsque la vigne réclamera toute l’eau disponible par exemple… mais il n’y a évidemment pas que ça.
Concernant la majorité des membres de cette humble rédaction, nous connaissons le domaine depuis deux ans, grâce à nos copains de chez Grape Of The Art et leur premier embouteillage. Depuis, je n’avais plus eu l’occasion de découvrir leur travail… mais cela sera bientôt réparé normalement 🙂
Merci à Armagnac.de pour la découverte et le chouette sample reçu lors de l’achat de leur dernier Hontambère 1997 !

Nez
Alors ici, ça sent clairement l’armagnac « rustique » comme j’aime les qualifier… en aucun cas une critique, ce serait même un compliment en fait.
Ca sent le rock and roll là dedans, c’est grillé, légèrement cramé, caramélisé, la nougatine, la mokatine, les fruits confits, agrumes, le boisé très gourmand, le miel, la vanille, le pain grillé, garage, légères traces cendrées… à l’aveugle, possible de se louper et de partir sur un rhum de type anglais, hormis ces traces de raisins assez marquées ainsi que le pruneaux qui auraient tendances à nous rappeler d’où ça vient.
Bref, le genre de profil qui tache et ne joue pas à cache-cache… c’est gras et bien gouaché là-dedans.
Bouche
Pareil que le nez, c’est marqué et bien gouaché… j’aime beaucoup !
On y retrouve un joyeux mélange : agrumes confits, marmelade d’abricot, pruneaux posés sur un lit de caramel, de cuir, de chocolat noir, avec des notes torréfiées, de menthe, de tabac, de cendre, de réglisse… et un petit retour de raisins secs, pour faire bonne mesure !
La finale, longue et légèrement asséchante nous rappelle ce côté bien boisé, tout en restant hyper gourmand et brioché.
Prix
107€
Conclusion
Superbe découverte que ce vieil armagnac bien rustique, comme on aime en croiser de temps en temps — de ceux qui rappellent à quel point cette eau-de-vie peut être riche et pleine de caractère.
A écouter avec un bon vieux Deep Purple, je préconise le Mark III, le plus « infamous » de tous… bien entendu !
Score
90/100