Some Kind of Rum Artesanal_Jamaica

Retour chez nos amis germains de chez Rum Artesanal, avec 3 sorties à 87% jamaïcaines… 87 % ? Oui, outre le fait qu’il s’agisse bien de 3 rhums distillés en Jamaïque, ils auront tous été vieillis sur notre bon continent et en plus, deux d’entre eux auront été finis dans d’autres fûts non jamaïcains 🙂

Un Hampden qui aura terminé ses deux dernières semaines de vieillissement dans un fût du Enmore 1994 et un Worthy Park qui aura été transformé dans un fût de Bowmore… Reste le New Yarmouth qui sera resté (très) sagement dans sont fût de bourbon.

Alors sur le papier, cette note n’est pas vraiment pour me plaire, tant les jus semblent extrêmes avec un Hampden et un New Yarmouth titrant chacun plus de 65% mais au final, pas mal de surprises… go !

Hampden 1998

Ce Hampden distillé en 1998 aura bénéficié d’une finition en fût de Enmore et titre 65.9%.

Couleur: Légèrement plus sombre que d’habitude, les 2 semaines en fût de Enmore ont joué j’imagine.

On est plus sur un vieil or.

Nez: Un nez assez vif où on retrouve directement le côté High Esters des rhums de chez Hampden. Les presques 66% ne passent pas inaperçus.

C’est très fruité, sur la banane bien mure, l’ananas rôti, le citron, la pomme granny et tout ça entouré d’une sorte d’anchoïade et d’olives. Bien entendu, le côté colle/solvant est de la partie comme souvent dans ce type de rhums.

Le beurre, la vanille et quelques notes plus florales apparaissent ensuite ainsi que les baies de poivre rose.

Un nez très parfumé, plaisant bien qu’un tantinet trop alcooleux. Je suis décidément un petite nature, je vous l’avoue 🙂

Bouche: Argh, c’est vif comme rhum ! les 66 watts sont bien présentes quand même…

Suite à cela, on retrouve un rhum relativement beurré, sur les anchois, l’olive, les fruits secs et bien entendu les fruits tropicaux.

La banane et l’ananas qui nous avions au nez sont toujours de la partie, ainsi que la vanille et le poivre rose encore.

J’ai plus de traces tertiaires que d’habitude, la noix amère et un fin boisé fumé sont plus marqués que sur d’autres Hampden. J’imagine que la finition de deux semaines dans le fût du Enmore 1994 n’y est pas étrangère.

A côté de cela, on ne peut pas vraiment dire que la finition soit très marquée… on ne nous l’aurait pas dit, personne n’aurait remarqué une finition je pense.

La finale est bien entendu bien placée sous le signe du fumé assez classique de chez Hampden.

Prix: 90€ (pour 50 cl)

Conclusion: Un vieux Hampden, c’est souvent l’occasion d’avoir quelque chose de moins sauvage mais ici, ça reste tout de même de mise même après 22 ans en fûts.

Certes c’est moins acide ou marqué par l’olive que certains autres, mais l’alcool est tout de même assez rude à dompter je trouve.

C’est bon, mais cela ne restera pas un tout grand Hampden pour moi.

Score: 86/100

Worthy Park 2007

Attention, ce Worthy Park 2007 à bénéficié d’une finition Islay-Bowmore… bon à savoir avant l’achat ! Il titre 57.3%.

couleur: or

Nez: pâtissier et fruité… on y retrouve un beau côté brioché limite crémeux, vanillé avec pas mal de fruits dont une légère banane mais surtout de la pomme verte, du citron et la poire.

Les épices avec le poivre et le muscade, quelque fruits secs, du fumé et un beau boisé viennent probablement de la finition en Islay… ça change clairement le profil de ce Worthy Park.

La tourbe bien crémeuse se fait quand même sentir, elle apporte vraiment un belle couche de complexité à l’ensemble.

Bouche: haaaa là, clairement il faut aimer la tourbe car on est en plein dedans.

Cette impression de cendres de cigarette froide, de fumé, de poivré vient prendre directement le dessus sur le rhum.

La finale, plus sucrée, grasse, sur la bougie notamment et un léger fruitée nous rappelle que l’on boit effectivement autre chose qu’un whisky, mais à l’aveugle il ne sera pas simple de déterminer ce qu’il y a dans le verre.

L’alcool est très bien intégré, ça apporte le peps qu’il faut sans être trop présent.

Prix: 90€

Conclusion: mouais…. spécial, loin d’être mauvais mais j’avoue ne pas comprendre l’intérêt de l’entreprise.

Disons que tant qu’à faire, si je veux de la tourbe je me sers un Ledaig ou un Caol Ila quoi.

Sans être négatif, je comprends mieux pourquoi Worthy Park ne veut pas qu’on utilise son nom 🙂

Si quelqu’un découvre cette distillerie avec ce jus, il va clairement se faire une image totalement fausse de Worthy Park.

Note: 79/100 … oui c’est un peu dur mais, même si c’est loin d’être mauvais, ce n’est plus du rhum. Je ne suis pas fan de finish en générale, ici encore moins car le Worthy Park est trop dénaturé.

New Yarmouth 2009

Ce New Yarmouth de 2009 titre un gros 66.9% et semble, sur le papier, être un truc de grands malades… 🙂

Couleur: or

Nez: là pas de soucis, on est de retour à la Jamaïque sans aucun doute…. ça sent très fort le solvant et les fruits tropicaux bien murs.

On y retrouve donc pêle mêle de la banane, de l’ananas, du massepain, un léger caramel, le poivre rose, du toasté/fumé, de la vanille et quelques agrumes… clairement, on me donne ce verre à l’aveugle, je tilt Hampden tellement c’est proche.

Le truc est que les solvants sont présents mais n’écrasent pas tout je trouve, c’est un nez assez parfumé et équilibré en fait.

Les presque 67% sont vraiment effacés par contre, et ça c’est assez fou. Pour un rhum de 11 ans et qui semblait si extrême, le nez est vraiment très rond.

Bouche: très brioché, sur la vanille, du beurre, un fin boisé/toasté et pas mal de fruits exotiques comme au nez.

C’est très gras, très présent en bouche sans que cela ne déchausse les dents du fond… c’est vraiment impressionnant d’équilibre même si les arômes sont plutôt marqués.

Là encore, les 67% sont étrangement plutôt bien fondus à l’ensemble en fait.

La finale, plutôt longue, nous offre des parfums anisés, saumurés et fumés.

Prix: 50€

Conclusion: bluffé…. là où je m’attendais à quelque chose de monstrueux, je suis littéralement sur le cul en fait.

Quand j’ai vu que c’était un New Yarmouth de 11 ans à 67%, jamais je n’aurais parié là dessus… impressionnant même si ça reste bien entendu marqué.

Note: 89/100

Conclusions

Que penser des dernières sorties Rum Artesanal donc ? Et bien c’est pas mal foutu dutout en fait… là où je pensais n’y trouver qu’un Enmore pour 3 fûts plus light, force est de constater que le New Yarmouth est de toute beauté également.

Pour le Hampden, je pense que les amateurs de gros High Esters devraient s’y retrouver. Personnellement, c’est pas mon truc ultime car un peu trop sauvage pour moi.

Le Worthy Park ? Là j’ai plus de mal car je ne comprends juste pas trop où ils ont voulu en venir avec ça mais bon, ça se laisse boire. Après, faut aimer la tourbe.

Bravo en tous cas !

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