Some Kind Ov Ampov

Le Cambodge entre dans la cour des producteurs de rhum de pur jus de canne avec Ampov — « canne à sucre » en khmer — un projet initié par Ralph Meyer, Alsacien passionné de rhum et directeur technique dans la logistique. Déjà connu pour le ron Samai, le pays accueille désormais une distillerie artisanale qui met en valeur la canne locale, cultivée par de petits producteurs sans pesticides de synthèse.

Présent depuis plusieurs années au Cambodge pour des missions humanitaires, Ralph Meyer a allié sa passion du rhum à son engagement sur le terrain. Après s’être formé à la distillation en France, il lance son projet malgré les aléas du Covid. Soutenu par un investisseur et conseillé par Guillaume Ferroni, il installe en 2021 un atelier de 600 m² à Phnom Penh, équipé de deux alambics (Holstein 150 L et Gilain 600 L) et de tout le matériel nécessaire à la fermentation et au vieillissement.

Et la matière première est 100% locale, la canne, coupée le matin et pressée dans la journée, fermente quatre à cinq jours avant une double distillation à 72 %. La mélasse utilisée par Ampov est quant à elle produite localement par une sucrerie située à l’ouest de Phnom Penh.

Et ce jour, je me propose de vous faire découvrir trois références que Ralph m’a gentillement envoyé, deux itérations non vieillies et un ambré en ex fût de cognac.

La canne à sucre, récoltée à 30 minutes de Phnom Penh, est pressée et fermentée 4 à 5 jours, puis distillée dans un alambic en cuivre. L’alcool, à environ 72°, est ensuite lentement réduit à 55° avant la mise en bouteille.

Nez

Un nez très orienté canne, avec de légères traces venant de l’alambic, lui donnant un côté légèrement iodé, salin mais aussi assez bien de fruits avec la mangue confite et un petit côté sous bois, huile d’amandes.

Le tout semble très gourmand malgré les 55 watts de la chose… Très beau nez qui n’est pas sans rappeller un A1710, mais moins marqué par l’alambic (par rapport au premiers en tous cas, je n’ai plus trop suivi depuis)

Bouche

La bouche est toujours aussi imprégnée de cette canne fraiche et juteuse, de laquelle on peut retrouver encore quelques traces iodées, poivrées et légèrement métaliques.

Ensuite, on retrouve un profil assez gras avec une belle sucrosité et encore cette mangue confite qui apporte une belle gourmandise.

Prix

+-70€ [Edit, ce n’était pas vraiment 85€]

Conclusion

N’étant pas toujours spécialement fan des rhums pur jus en alambic, je dirais que celui-ci a réussi à me convaincre grâce à sa belle générosité et sa fraicheur.

Gros bémol, mais c’est probablement justifié par énormément de paramètres, mais bordel que c’est cher pour un rhum blanc 🙁

A tester en ti-punch 😋

Score

87/100

Ampov présente son premier rhum cambodgien vieilli en fûts ex-cognac, issu du second batch de la récolte 2022, vieilli quelques mois avant d’être mis en bouteille à 45°.

Nez

Profil totalement différent, ce qui n’est pas étonnant car ce dernier est fait à partir de mélasse, on retrouve une très belle gourmandise accompagnée de beaux fruits du verger légèrement confit.

On pensera tour à tour à la poire en sirop, les agrumes, la banane verte sur un beau caramel beurre/salé avec une vanille bien grasse. Ensuite, quelques fines traces iodées, poivrées et métaliques avec évidemment un profil légèrement boisé sur le chocolat au lait et la réglisse entre autres.

C’est d’ailleurs ce qui me vient en premier en tête, il s’agit là d’un profil bien beurré.

Bouche

L’entrée en bouche est très suave, agréable et gourmande. Un fin caramel nous accueille avec quelques fruits à coques accompagnés de fruits confits, de réglisse, d’un léger fumé, d’une vanille bien grasse et d’une belle acidité venant de je ne sais où… mais qui fait tout son effet 🙂

Les 45% sont ultra sweet, c’est très équilibré et « facile » à déguster.

Nous retrouvons sur la finale quelques arômes iodés et métalliques arrondis par le caramel.

Prix

+-65€ [Edit, ce n’était pas vraiment 75€]

Conclusion

Pas mal, jeune mais assez expressif et surtout hyper équilibré, ce dernier devrait plaire à pas mal de monde en fait.

Score

87/100

Cette version “Wild” du rhum blanc cambodgien de pur jus de canne est issue d’une fermentation spontanée, sans ajout de levures, utilisant uniquement celles naturellement présentes sur les cannes. Après distillation, elle offre un profil aromatique plus végétal et sauvage que les versions classiques à 42° et 55°.

Nez

Ouch, c’est effectivement bien plus sauvage là dedans… N’étant pas un grand fan des rhums blancs trop typés, je retrouve donc ce que j’apprécie moyennement dans ce genre de profils.

Un côté assez acide, sur la canne hyper oxydée, un côté « vinaigre », des solvants, de l’olive et un caramel naissant. Mais clairement pas mon truc un nez pareil, c’est probablement trop pour moi.

Bouche

Arf, pareil en bouche, ce n’est clairement pas le genre de choses qui me fait vibrer… on est plus proche de la grimace qu’autre chose en fait 🙂

Acidité, canne, olives vertes, solvants, champignons, citron jaune confit, caramel, noix de cajou et légèrement fumé. A noter que le tout est parfaitement équilibré niveau alcool par contre, c’est très gourmand et accessible.

Prix

+-85€

Conclusion

Question de profil, moi c’est clairement pas le genre de trucs que j’apprécie… Mais certains vont trouver ça génial, donc ne faites pas attention à la note, lisez le descriptif, vous vous y retrouverez peut-être et la note devrait passer de 78 à 87 🙂

Score

78/100

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