Installé depuis 1698 au cœur de Londres, au 3 St James’s Street, Berry Bros. & Rudd est une maison historique, toujours entre les mains de la même famille. C’est aussi le plus ancien négociant en vins et spiritueux de Grande-Bretagne, et il bénéficie de deux mandats royaux — rien que ça ! Pour cette sélection, Federico Carlino et Davide Morelli ont eu la chance de pouvoir choisir un fût de Tormore 2010, entièrement vieilli en fût de bourbon. Résultat : un single malt puissant, embouteillé à 63,9%.
Tormore, c’est un peu une distillerie légèrement à part. Construite en 1958, c’est la première à avoir vu le jour en Écosse depuis le début du XXe siècle. Agrandie en 1972, elle compte aujourd’hui huit alambics. Située dans les Highlands, près de Grantown-on-Spey, elle est aussi connue pour son architecture unique, au point que ses bâtiments sont désormais classés.
A noter que depuis 2022, elle n’appartient plus au groupe Pernod Ricard mais à Elixir Distillers, le groupe derrière lequel se cache les frères Sukhinder et Rajbir Singh, pas n’importe qui.
Tormore reste pourtant assez discrète. La majeure partie de sa production part dans les blends, notamment Long John. Les embouteillages en single malt sont plus rares…
De mon côté, mon seul contact avec cette distillerie provient d’un 10 ans des années ’70, que j’avais eu l’occasion de déguster chez Hubert Corman à l’époque, et que j’avais grandement apprécié ! Voyons voir ce que nous réserve ce dernier, merci à Frederico pour le sample !

Nez
Assez bien fruité avec pas mal de fruits du verger comme la pomme-poire-quetsche, quelques notes plus tropicales avec notamment l’ananas et un profil plus brioché qui va arriver avec le temps.
L’alcool est assez présent, pas étonnant avec 63 watts au compteur me direez-vous, il lui faut un peu de temps pour s’ouvrir.
Passé ce petit temps, les agrumes, la crème anglaise, une pointe d’huile d’amande, de l’eucalyptus et un peu de réglisse viennent terminer ce nez plutôt agréable, hormis cette pointe d’alcool un peu dérangeante pour ma part.
Bouche
La bouche est vive, on sent légèrement le feux passer, comme je m’y attendais un peu après ce premier contact nasal, dommage 🙂
Une fois le premier élan passé, quelques épices comme le poivre, la muscade, les corn flakes, complétés avec des notes plus amères de peaux de noix, de chocolat noir et de réglisse.
Enfin, les fruits reviennent assez fort avec une belle pointe d’acidité, des agrumes et des fruits rouges pour nous laisser sur une finale sur l’ananas rôti, des bien plus agréables.
Dommage pour cet alcool qui aurait tendance à rendre la dégustation assez virile, j’aurais préféré une petite réduction.
Prix
195€
Conclusion
Je sais que dans le monde du whisky, on a pour habitude de réduire soit même avec quelques gouttes d’eau, mais je ne suis pas spécialement fan de ce genre de chose… Une fois sur deux, je mets trop et ça gâche tout. 😅
Donc personnellement, j’aime avoir un truc « ready to drink« , ce qui n’est pas vraiment le cas ici… Pourtant, la base est vraiment bonne, fruitée et brioché.
Donc, à réserver aux personnes que les watts ne dérangent pas, ou qui savent réduire légèrement 🙂
Score
87/100