Vous vous souvenez de la marque Taste Still ? Probablement pas, car la plupart d’entre vous viennent du monde du rhum je pense. Pourtant, cette marque était une référence incontournable dans l’univers du whisky en Belgique. Portée par Corman collins, elle a marqué les esprits durant les années 2000 avec des embouteillages devenus cultes.
Et lorsque qu’on voit la liste de ce qui avait été mis en bouteilles, même sans trop s’y connaitre en whisky, on remarque quand même qu’ils n’étaient pas là pour rigoler.
Entre des Bowmore 1968, Port Ellen 1982, Caperdonich 1968 et autre Old Speyside 1966 en passant par Blair Athol 1993 ou encore Ben Nevis 1990 et Mac Duff 1969, la sélection était assez ahurissante !
Certaines version de ces embouteillages portaient le nom d’une chanson qui collait assez bien au concept. C’est pour cela que nous avons eu des « Smoke On The Water » pour un Caol Ila, « Smells Like Teen Spirit » pour un jeune Ardbeg ou encore un « Walking on the Moon » pour un Longmorn 1991.
L’aventure Taste Still s’est mise en pause en 2012, lorsque Corman Collins a décidé de se consacrer pleinement aux rhums, nouvel eldorado de l’époque, avec des embouteillages tout aussi incroyables: Long Pond 1977, Bally 2000, Port Mourant 2003, Trois Rivières 2005…
Enfin, en 2025, cette marque renait afin de proposer 3 nouvelles sélections faites par le nouveau gérant, avec le concept d’un titre de chanson emblématique de l’année de distillation de cette sélection, et je me propose de vous en parler rapidement ici 🙂

North British-1993/2025-52.2%
Whisky de grain, distillé chez North British en 1993 et vieilli durant 32 ans en ex fut de premier remplissage de PX.
Niveau concept, c’est Whitney Houston et son « I will always love you » qui s’y colle… ce qui est très étonnant vu que Death sortait la même année l’énorme « Overactive Imagination« .
Nez
Nez assez gourmand, forcément, avec pas mal de chocolat, de dattes, figues, pruneaux, caramel, mokatine, citron, miel, noisettes, noix, amandes grillées, vanille, cuir, poivre blanc, réglisse et quelques herbes médicinales…
C’est très sweet, très gourmand et agréable… un gros moment gourmandise en préparation 😋
Bouche
La bouche est très grasse, plaquante, mielleuse et directement la mokatine s’offre à nous avec un voile caramélisé où l’on retrouvera pas mal de fruits à coques comme les noix, noisettes.
Le fruité est de mise, avec des abricots en compote, des pruneaux et autres dattes bien séchées par le soleil.
Les épices, avec la vanille, un léger poivre s’accomodent très bien de la présence de chocolat noir, de cuir et la finale est assez torréfiée, sur le café ristretto entre autre.
L’alcool est présent, et évite que cette histoire ne tombe dans l’écoeurement… très bon !
Prix
179€ (50cl)
Conclusion
Très chouette grain, très (trop?) marqué par le PX, mais très gourmand… attention, ça peut partir tout seul cette petite histoire 🙂
Score
89/100

Ben Nevis-2013/2025-54.7%
Vieilli durant 12 ans dans un ex fût d’Olorosso de premier remplissage, ce Ben Nevis titre un bon 54.7% d’alcool.
Le titre « Blurred Lines » de Pharrell Williams et Robin Thicke a été choisi pour ce millésime 2013… Comme pour le précédent, j’aurais plutôt choisi « Ghuleh / Zombie Queen » de Ghost, mais ça reste une question de sensibilité.
Nez
On retrouve bien plus le côté malté sur cette version, après c’est logique vu que c’est un … malt, mais le fût est moins marqué par l’empreinte de son prédécesseur.
Donc céréales, citron merringué, fruits secs, fruits à coque, miel, chocolat, pain toasté, caramel, boisé légèrement humide, feuilles de tabac, cuir, huiles de garage. Quelques traces lointaines de pommes cuites et autre poires en compote arrivent à s’extirper de tout cela.
L’ensemble semble moins marqué, on retrouve plus le spiritueux d’origine et l »ensemble semble du coup plus vif.
Bouche
La bouche est relativement douce, maltée, caramélisée, citronnée et encore une fois, le spiritueux d’origine semble bien plus présent.
Le fût à bien entendu fait le travail, on va retrouver pas mal de traces de fruits secs et autres fruits à coque, sur un profil assez mielleux encore une fois. Mais les céréales, le nougat, les fruits du verger en compote, la crème brûlée, le poivre blanc sont clairement de la partie.
Prix
169€ (50cl)
Conclusion
Très chouette, dommage pour le tarif assez costaud, qui plus est pour 50cl… mais bon 🤷
Score
87/100

Benrinnes-2011/2025-54.9%
Enfin, un Benrinnes distillé en 2011 et vieilli en ex fût de porto. Et ce sera « Rolling In The Deep » d’Adele qui orne l’étiquette … Encore un choix étrange, Machine Head proposait pourtant un très solide « I Am Hell (Sonata in C#) » la même année 🤘
Nez
Pas mal de fruits secs, de noisettes, de noix, d’amandes grillées, de céréales, de citron meringué, de poires, de pommes jonagold, de miel bien riche, de popcorn, de nougat, de cake, de vanille et un très léger côté viandeux.
Un profil assez vif et fruité, sur une toile de fond mielleuse rendant el tout assez gourmand.
Bouche
La bouche est cireuse, waxy, mieleuse et on va retrouver une belle douceur accompagnée de fruits secs, de popcorn, de citrons, de céréales, de cake aux pommes, d’épices avec le poivre, la muscade, la réglisse et une pointe de cuir.
La finale est assez chocolatée avec encore un peu de miel et de vanille, accompagnés de quelques raisins de Corinthe.
Prix
79€ (50cl)
Conclusion
Très chouette whisky où le fût de porto aura apporté une belle douceur sans totalement transformer ce single malt, j’aime !
Score
88/100