Après un magnifique Long Pond 1983 et un somptueux Drouin 1964, notre ami Rob Bauer revient sur le devant de la scène avec son quatrième péché de gourmandise. Son premier choix s’était porté sur un armagnac, et cette fois-ci, il s’attaque à un monument du whisky : un très vieux malt, un Springbank 1994 ! Fidèle à son habitude, il ne fait pas les choses à moitié et nous propose une sélection qui promet d’être aussi intense qu’exceptionnelle. Un embouteillage qui risque de marquer les esprits des amateurs de belles quilles et de faire vibrer les papilles des passionnés de cette distillerie légendaire.
Alors ici sur le blog, on est pas très bavard quand il faut évoquer le whisky, mais on aime plutôt bien donc on va essayer de rendre honneur à cette petite crasse que semble être ce Springbank 1994.
Et puisque c’est la première fois que je parle de ces gens là, je vous propose une rapide présentation de la dite distillerie 🙂
Springbank est l’une des dernières distilleries encore en activité à Campbeltown, en Écosse, et appartient toujours à la famille Mitchell depuis sa fondation en 1828. Malgré une fermeture entre 1926 et 1935 due à la prohibition, elle est aujourd’hui la seule survivante des nombreuses distilleries qui peuplaient autrefois la région.
Fidèle aux méthodes traditionnelles, Springbank maîtrise l’ensemble du processus de production, du maltage de l’orge locale jusqu’à l’embouteillage. Son whisky est élaboré sans filtration à froid ni coloration artificielle et se distingue par une distillation unique dite « double et demie ».
Historiquement, Campbeltown était réputée pour ses whiskies tourbés, mais Springbank a su adapter son style en séchant partiellement son malt au charbon.
La distillerie produit aujourd’hui trois types distincts de single malts : Springbank, légèrement tourbé et vieilli dans divers types de fûts (bourbon, rhum, madère, sherry) ; Longrow, un whisky fortement tourbé dont la première distillation remonte à 1973 ; et Hazelburn, un malt non tourbé distillé pour la première fois en 1997 et vieilli exclusivement en fûts de bourbon. Springbank propose également plusieurs éditions limitées et embouteillages rares, dont un 21 ans et un 32 ans.
Enfin, environ 30 % de sa production est consacrée à ses propres blends, Campbeltown Loch 5 ans et Mitchell’s 12 ans.

Distillé en 1994, ce vieux Springbank est resté 30 ans dans un refill sherry cask et a été sélectionné par Rob bauer et mis en bouteille par Distilia en 2025. Ce dernier titre 48.6% d’alcool et aura été produit à 112 unités de 70cl.
Nez
Ayant eu la chance de déguster pas mal de vieilleries en provenance d’Ecosse avec mon copain Hubert Corman, ce nez me fait assez bien penser à ce qu’on pouvait déguster dans les années ’70/’80 en fait….
Bon dis, ainsi, ça fait un peu le mec qui se la joue, mais force est de constater que j’ai plus dégusté de très vieux whisky que des récents 🙂
Bref, j’y trouve un côté très chaleureux, réconfortant, gourmand avec une pointe d’acidité et de fraicheur très agréable. La tourbe est délicate, avec des notes subtiles de citron, une touche terreuse et poivrée, accompagnée d’une fraîcheur mentholée, le tout avec des notes discrètes de cuir.
Le malt est bien présent, accouplé à pas mal de fruits secs comme les dattes, figues avec un joli miel qui vient enrober le tout. Enfin, quelques traces de mine à crayon et de banane bien mure…
Y’a pas à dire, ça claque comme nez et ça semble augurer un moment tout doux en bouche car rien ne dépasse ici. Top !
Bouche
Bouche très gourmande où une fine tourbe marquée par la pointe de crayon, le citron, le cendrier éteint et le poivre blanc vient rencontrer les fruits secs et encore ce miel très réconfortant.
Le boisé est délicat, un beau chocolat au lait, quelques traces de boite à cigare, un fin cuir suivi par quelques fruits rouges légèrement acide
L’alcool est hyper sweet, la finale aurait pu être légèrement plus longue mais c’est plus pour pinailler ça 🙂
Prix
1480€
Conclusion
Eh bien, cette histoire est plutôt excellente… et avec les 1500 balles demandées, on peut dire que c’est le minimum qu’on puisse en attendre 🙂
Mais clairement, c’est un whisky exceptionnel qui nous transporte dans le temps, bien plus de 30 ans en arrière. À savourer en écoutant le tout aussi exceptionnel live de Graz de 1975… !
Score
92/100