Malternative #35 « La bonne cause » (Lot 71)

Malternative nous revient avec une sélection faite dans les superbes chais de chez Gosperrin, à Saintes le long de la Charente. Et pour celle-ci, c’est vers une petite champagne de l’année 1971 que son choix s’est fait. De plus, comme Pieter nous l’expliquait lors d’une mémorable soirée, il aime presqu’autant l’histoire derrière ses sélections que les cognacs eux même…. bon, j’exagère probablement un peu, mais il est clair que pour lui, ses sélections sont aussi des souvenirs à chaque fois.

Cette histoire, c’est celle d’ André Bertandeau qui fut prisonier de guerre durant le second conflit mondial. Il « séjourna » de 1942 à 1945 dans des camps en Allemagne ou des carrières souteraines où il construisait pour les besoins de guerre des missiles, le tout dans des conditions qu’on imagine bien déplorables.

De retour en France, il entreprend la culture de la vigne et la distillation de cognac, et tout au long de sa vie, il aura fait don des maigres bénéfices de son petit domaine à des associations caritatives (Médecins du Monde et Action contre la Faim).

André est décédé en décembre 2016, laissant tous ses biens – immobilier, vignes et fournitures – à ces ONG pour aider les personnes qui ont souffert de la guerre et de la déportation.

Ayant été touché par cette histoire, Pieter et sa femme ont décidé de faire don d’une partie du chiffre d’affaire de la vente de ce fût sélectionné avec Guilhem… car oui, en plus d’être une belle histoire, c’est aussi et surtout un beau cognac.

Nous avons donc droit ce jour à la dégustation d’une petite champagne de 1971, titrant 52.9% et portant le joli nom de « La bonne cause« .

Nez

Beau nez où boisé noble et agrumes font un merveilleux ménage. On va retrouver des oranges sanguines, clémentines mêlées à un beau beurré, des pruneaux et des fruits à coque rendant le tout incroyablement gourmand. Ensuite, quelques traces plus florales s’offrent à nous avec un léger miel, un fin caramel, du chocolat au lait, une pointe de thé et de l’eucalyptus.

Le fruité est très « européen », on ne va pas retrouver des traces trop exotiques, ce sera des agrumes, des prunes, des abricots le tout en compote avec une présence boisée, voir même cendrée qui vont faire ensemble quelque chose de très charpenté et parfumé.

Très engageant en tous cas !

Bouche

Quelle classe, les presques 53% d’alcool glissent tout seul sur le palais, pour nous offrir ensuite une très belle compotée de fruits du verger, d’agrumes avec un fin voile caramélisé et un beau boisé noble.

Le cire, le chocolat au lait, le tabac, les fleurs sechées, les noix, les pruneaux se retrouvent avec la mangue, les fruits de la passion, les nectarines, les oranges sur un profil chaleureux où le peps de l’alcool est juste comme il faut.

La finale, relativement longue nous emporte durant de longs instants avec une légère amertume venant des fruits secs et encore ces fruits.

Prix

299€

Conclusion

Très beau cognac, très belle sélection, chouette histoire et en plus, vous pourrez même dire que vous avez fait une bonne action cette année si ce n’est pas encore fait (ce qui ferait de vous des gens peu respectables soit dit en passant, une bonne action sur 365 jours, il est temps de bouger hein !!)

Bref, c’est très bon ! 🙂

Score

91/100

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *