Some Kind Ov Row Spirits

Permettez moi de vous présenter un bien gros pavé ce jour, avec la dégustation des 6 sélections de la série Nomade de notre trio franco/italien de chez Row Spirits. Et le moins que l’on puisse dire est qu’ils n’auront pas chômé avec la visite d’une multitude de domaine dont les 5 différents qui nous occupent ce soir.

Au passage, félicitations à eux de se lancer dans le grand bain sans succomber à la tentation de foutre un Hampden de 2 ans ou un Foursquare paille dans la fameuse et iconique bouteille noire…. Non, ils ont été nous dégoter des armagnacs ! Et même si ce spiritueux revient à la mode, on en peut pas dire qu’il déclenche une hystérie collective à chaque nouvelle sortie 🙂

N’hésitez d’ailleurs pas à aller checker leur site, c’est la nouvelle maison 2.0 de notre ami Cyril de durhum, et ça fait super plaisir de le revoir reprendre le clavier pour l’occasion.

Nous voici donc en route pour un très sympathique voyage dans le sud-ouest de la France où nous allons pouvoir déguster des armagnacs distillées entre 1989 et 2019 !

Embouteillé à son degré naturel au bout de 19 ans de vieillissement, ce Plant de Graisse 2004 est une édition limitée à 57 bouteilles.

Le distillateur ambulant, Patrick Michalouski, distille pour la famille Ladevèze depuis 1996. Amateur de vieux alambics, il officie depuis plus de 40 ans dans les trois appellations de l’Armagnac et distille chez les Ladevèze pas moins de neuf des dix cépages autorisés par l’AOC Armagnac.

Nez

Nez assez concentré, on va retrouver un beau caramel, des orangettes, du raisin sec, de fruits tropicaux bien compotés, des épices de Noël, chocolat au lait, de la brioche bien beurrée et sucrée, pruneaux, dattes.

Pwa, ça c’est beau comme nez… j’adore cette concentration et cette élégance, vraiment un nez superbe.

Bouche

La bouche est ici plus sombre, on va retrouver le passage en fût avec la réglisse, le chocolat noir amère, le tabac mais avec une pointe de violette, de fruits tropicaux, des agrumes et un beau caramel bien gras qui lie les deux univers.

L’alcool est superbement bien fondu, le profil est sombre sans tomber dans le vulgaire jus de bois… merde c’est bon 🙂

Prix

197€

Conclusion

Belle petite gourmandise avec un nez de fou suivi d’un profil plus marqué par le fût mais avec un bel équilibre… Dommage qu’il n’y ait eu que 57 malheureuses bouteilles que les passionnés du domaine se sont empressés d’acheter…. ho wait, on me dit à l’oreillette qu’ils ne savaient pas qui étaient ces gens avant ça ?? 🙂

A noter que Patrick Michalouski est déjà la personne à l’origine du Rounagle 1989 qui est foutrement bon aussi… à suivre donc !

Score

90/100

Cet armagnac de 4 ans d’âge est proposé brut de fût et en quantité aussi limitée que les ceps qui s’épanouissent sur le Domaine le la Boubée (un demi hectare seulement pour un cépage historique Mauzac Rosé ailleurs disparu). Édition limitée à 142 bouteilles.

Nez

Nez très fruité où on va retrouver pas mal de fruits du verger comme la pomme/poire et une pointe de quetsche… en vrai, c’est parce que nous n’avons pas le côté métalique mais c’est pas très éloigné d’un Port Mourant en vieillissement continental.

Ensuite, la vanille, le boisé naissant, le caramel, le beurre, le jus de raisin frais et enfin un côté herbacé et légèrement mentholé.

Assez jeune, pas trop vif mais plutôt frais et fruité, j’aime assez bien ce nez en fait.

Bouche

La bouche est bien plus végétale que le nez, on va retrouver un beau côté floral qui tire limite vers la liqueur de rose, la violette, le marc de raisin avec une belle présence vanillée et beurrée.

L’alcool est vraiment bien intégré, c’est frais et gourmand et l’impact du bois est très limitée. On sent un distilat particulièrement parfumé, là où le fût aura commencé à lui donner sa rondeur et du gras.

Prix

143€

Conclusion

Bordel, 140€ pour un armagnac de 4 ans…. je ne comprends pas trop mais bon.

Mais si on oublie ce léger soucis, c’est foutrement bon en fait cette petite chose et c’est un profil assez inédit pour mon palais. J’aime beaucoup !

Score

89/100

Assemblage de deux fûts de 1990, l’un mis en vieillissement par Christian Bergerot et l’autre par son prédécesseur et mentor André Labarbe. Un millésime qui souligne le travail et le lien entre deux générations d’agriculteur qui auront su mener le Bas-Armagnac au rang d’excellence.

Cet armagnac issu du cépage Baco a été distillé en 1990 par le distillateur ambulant Roumat et embouteillé sans dilution (brut de fût) au bout de 33 années de vieillissement. Édition limitée à 676 bouteilles.

Nez

Nez avec une belle concentration sur le caramel, le chocolat noir, des arômes assez torréfiés, les agrumes confits, de fruits noirs et une belle pointe d’acidité.

Le boisé est tout aussi concentré, gourmand, vanillé et accompagné de fruits secs.

Bouche

Bouche assez sombre sur le chocolat noir amère, la poudre de cacao, la café bien serré et noix, cet armagnac présente la facette la plus boisée de cette série, mais tout en restant équilibré.

La finale est légèrement amère sans être exagérée, ce n’est pas dutout dérangeant.

Prix

153€

Conclusion

Profil pour le moins marqué par le fût, ce dernier réussi à rester équilibré et agréable… belle réussite !

Score

89/100

Distillé en 2009, cet Armagnac Ténarèze millésimé est issu des très vieilles vignes d’Ugni Blanc qu’ Alain Carrère bichonne en agriculture biologique à la ferme familiale de Taulet à Larressingle. Embouteillé au bout de 24 années de vieillissement, au mois de mars 2023, ce single cask développe tout son potentiel brut de fût. Édition limitée à 585 bouteilles.

La distillation a été réalisée par Patrick & Xavier Mogni, distillateurs ambulants basés dans le petit village de Sion.

Nez

Caramel beurre/salé, beurre, fruits rouges, bois, réglisse, vanille, tabac… ce nez est bien marqué par le fût mais parvient à dégager une très belle gourmandise.

A force, ces arômes plus floraux se dégagent de ce nez très chaleureux et engageant… un bel armagnac réconfortant !

Bouche

Tout autant gourmand que le nez, on va retrouver dans ce profil un beau caramel, de la vanille, du tabac, de la pâte d’amande tirant limite vers le massepain et enfin quelques traces plus fruitées.

Avec un peu de temps, nous allons retrouver plus de traces fruitées avec des gros raisin de corinthe bien chargés, des fruits secs et une orange sanguine bien confite.

Prix

99€

Conclusion

Profil très gourmand, sans être écœurant on est vraiment dans le spiritueux très chaleureux qui passera vraiment chez pas mal de monde voulant décrouvrir l’armagnac.

Très bon rapport qualité/prix qui plus est !

Score

89/100

Trente quatre ans, c’est l’âge de ce Bas-Armagnac issu de l’assemblage de deux cépages historiques : la Folle Blanche, le cépage traditionnel de l’armagnac anéanti par le phylloxéra en 1893 , et le Baco, dernier venu en Armagnac qui fut créer en remplacement du premier (un cépage hybride issu de la Folle Blanche et du Noah). Ce millésimé 1989 en provenance du Domaine de Joutamaou a été distillé par le distillateur ambulant Guy Dufau. Une édition limitée à 571 bouteilles.

Nez

Le nez est assez végétal, fruité, compoté, caramélisé avec un boisé qui ne fait pas ses 34 ans… En gros, on ne s’attend pas trop à une telle fraîcheur en fait.

Le beurre vient ensuite se rappeler à notre bon souvenir suivi des raisins secs et quelques fruits du verger et enfin une belle rasade de fruits secs comme la noisette fraiche.

Bouche

Encore une fois, ce bon vieux caramel suivi de traces de raisins secs nous accompagnent dès la première bouche.

Ensuite, c’est le fût qui revient avec quelques notes de tabacs, de réglisse mais toujours accompagnés de pommes et autres poires légèrement acides.

Prix

176€

Conclusion

Très équilibré, on s retrouve à mi chemin entre le fruité et le boisé.. chose étonnante pour armagnac si vieux, le fût devait bien être rincé.

Dans tous les cas, c’est plutôt bien foutu !

Score

88/100

Distillé en 1995 par le distillateur ambulant Yvan Saint Martin, cet armagnac aura patiemment vieillit vingt-huit ans dans le chai historique du Château Lassalle-Baqué situé à Montréal du Gers, dirigé aujourd’hui par Rémi Brocardo. À la fois producteur et distillateur ambulant -le plus jeune en activité-, Rémi perpétue les traditions avec la ferme intention de propager son amour pour l’Armagnac au plus grand nombre. Édition limitée à 600 bouteilles.

Nez

Profil assez fruité avec pas mal de fruits rouges, de caramel, de poire, de canelle et assez peut de traces boisées… étonnant pour un spiriteux de 28 ans d’âge.

Ensuite, des arômes floraux et capiteux s’offrent à nous.

Bouche

L’entrée en bouche est très douce avec une salinité du caramel/beurre salé vraiment très agréable.

Ensuite, les arômes plus tertiaires reviennent nous rappeller l’âge de la chose, sans jamais prendre le dessus sur un fruité assez frais où l’on pourra retrouver le jus de raisin et même une légère pointe exotique avec le litchi.

Prix

136€

Conclusion

Très sympa, spécial car pas simple à appréhender mais on passe un très beau moment de dégustation, c’est bien là le principal !

Score

87/100


Ne me demandez pas pourquoi, mais j’ai tout au long de cette dégustation écouté « Emile Jacotey » d’Ange et je trouve que cela se marie très bien.

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