Nouvelle session d’un peu de tout, mais cette fois ci uniquement concentrée sur la Martinique et quelques très vieux millésimes, allant de 1953 à 1975 en passant par 1960 ! Le tout en voyageant entre Trois Rivières, Depaz, Bally et Habitation Saint Etienne… Je pense qu’on aura vu pire comme lineup 🙂
Évidemment, un tout grand merci aux différents QDD qui m’auront aidés dans l’obtention de ces précieux sésames, le partage est toujours une belle valeur encore présente dans le monde du rhum, bonheur !
Trois Rivières 1953
Peu d’informations circulent sur ce Trois Rivières 1953 hormis le fait qu’il titre 45% et qu’il a été distillé en 1953. Il serait âgé d’une dizaine d’année et est le plus vieux rhum millésimé de la distillerie.
Nez
Nez très charmeur avec pas mal de traces de fruits confits, de boisé noble, d’épices telles la vanille ou encore la muscade, du miel et une pointe de réglisse.
Le profil est assez cendré, torréfié avec une belle mokatine, caramel, de la banane, de l’abricot en compote, du chocolat noir, de la cire d’abeille, et un côté fleur sèche assez présent aussi.
Très agréable, on s’attend à quelque chose d’assez plaquant, le profil semble lourd et typique des vieux rhums agricoles.
Bouche
La bouche est assez vive, les 45% sont présents et donnent assez de peps à cette première rencontre.
Ensuite, cela s’assagit pour revenir sur un profil assez chaleureux où vont se rencontrer la réglisse, le chocolat, le moka, le bois cendré, des fruits bien murs et cuits, le miel, un fin voile mentholé et un parfum que je n’arrive pas vraiment à décrire mais qui me fait penser de loin à une liqueur de rose.
Prix
****
Conclusion
Très agréable dégustation que cet illustre rhum vieux issu de la distillerie Trois Rivières… Le rhum ne doit pas être très vieux, j’imagine 6-7 ans et les 45% lui vont très très bien 😋
Score
88/100
Habitation Saint Etienne 1960
Ici nous avons un peu plus d’informations, ce rhum HSE 1960 aurait été distillé en 1960, bien avant l’arrêt de la distillerie en 1988. Les nouveaux propriétaires, Yves et José Hayot, ont ensuite découvert ce rhum déjà embouteillé dans les chais de l’habitation.
Après lui avoir fait obtenir la certification AOC Martinique, la nouvelle équipe d’HSE décide de remettre le rhum, en 1998, en fût de chêne français afin de raviver sa douceur aromatique en le reoxygénant. Une nouvelle étape de maturation qui va durer presque 6 ans, avant la mise en bouteille définitive.
Nez
Houla, le nez semble très gras, gourmand et chaleureux ! On retrouve un côté très torréfié, allié et une très belle compote de fruits exotiques, quelques fruits secs, des pruneaux, de la réglisse, de la vanille et quelques eflluves florales comme sur le 3R.
C’est vraiment engageant, un beau rhum parfum où planent de beaux arômes de cire, de vieux meuble, de toffee, de miel, et de fruits tropicaux bien murs.
Bouche
La bouche est très huileuse, grasse, ronde et gourmande à souhait… tout en gardant une très belle élégance avec pas mal de notes de chocolat, de miel, de réglisse, de cuir, de tabacs, d’épices comme la muscade et la cannelle et d’arômes de torréfaction.
Ce dernier glisse tout seul et nous régale de ses arômes qui tendent vers le côté sombre des vieux rhums en passant par le fruité bien gras et caramélisé.
Très grand moment !
Prix
****
Conclusion
Le mystère entourant ce rhum ne gâchera pas notre plaisir de déguster un vieux rhum aux arômes si caractéristiques d’uné époque lointaine… Superbe !
Score
89/100
Bally 1975
Bally distillé au Carbet en 1975, cette version titre 45% et a été mise en bouteille en 1991. Il serait donc âgé de 16 ans.
Nez
Nez puissant, gras et très brioché, on retrouve directement quelque chose d’assez robuste, boisé mais non dénué de fruits et autres parfums envoutants.
On découvre pas mal de réglisse en premier lieu, du chocolat noir, du toffee, des fruits secs, de la vanille, de la muscade, du caramel, du cuir, de la banane cuite, une légère acidité pouvant faire penser à des fruits des bois et des parfums plus floraux.
Bouche
La bouche semble légèrement plus plate que les deux précédents, on va retrouver du toffee, des fruits tropicaux cuits, de la compote de pomme, de la réglisse, du bois cendré, du tabac mais sur un profil moins gras et moins profond.
Ce qui n’empêche pas de passer un très beau moment bien entendu, cela reste quelque chose d’un très haut niveau !
La fin de bouche nous laissera une belle impression caramélisée et chocolatée…
Prix
****
Conclusion
Très belle version Bally à 45%, à savoir qu’il existe aussi une version à 43%.
Score
87/100
Depaz 1975
Comme nous l’expliquait Chantal Comte ici même, elle commença a travailler avec André Depaz afin de l’aider à vendre son stock de rhums vieux au début des années ’80.
On peut donc penser que ce rhums aurait entre 6 et 10 ans. Cette version titre 45% d’alcool.
Nez
Encore une fois, un profil relativement chaleureux et torréfie où vont s’entremêller des arômes de moka, de caramel, de bois brûlé, d’épices et de fruits bien confits, d’agrumes, d’abricots, de miel et de fruits secs.
Le profil est relativement sombre et fait place belle aux arômes torréfiés et boisés mais avec une réelle gourmandise, ce n’est clairement pas un jus de bois.
Bouche
La bouche est délicieuse de concentration avec de la réglisse, des fruits secs comme les noisettes et la noix amère, le chocolat, le toffee, le miel, la cire, la tabac, la vanille, les pruneaux, les figues et un beau caramel qui englobe le tout.
Les 45% apportent encore pas mal de peps, c’est vraiment hyper agréable. La longueur n’est pas folle non plus, mais le rhum tellement beau qu’on lui pardonne vraiment facilement. Personnellement, cela me convient parfaitement !
Prix
****
Conclusion
Quelle concentration un grand moment que ce Depaz 1975 sélectionné et embouteillé par Chantal Comte… Décidément, tout ce qu’elle approche se tranforme en or !😍
Score
90/100
Et voilà qui termine cette très belle séance historique avec de très beaux rhums d’une autre époque…
Grand merci à La routes des rhums et Rumauctioneer pour les photos et les QDD pour l’aide 🥰
