Retour à Sainte Catherine en Jamaïque, sur les terres de Worthy Park et de ses rhums jamaïcains au caractère confirmé. Loin de l’excentricité d’un Long Pond ou d’un Hampden, Worthy Park n’en reste pas moins un des rhums les plus emblématiques de l’île. Un de ceux au plus gros potentiel « commercial » je dirais… hors Appleton bien entendu 🙂
Habitué à des profils plutôt modérés (pour du Jamaïcain), Worthy Park décide en 2017 de faire vieillir un de ses marks le plus haut en esters: WPE. Ce mark étant obtenu après 2 à 3 semaines de fermentations avec des levures sauvages.
La version qui nous occupe ici aura donc été distillée avec leur alambic et mis en fût de chêne américain ayant au préalable contenu du bourbon. Le vieillissement aura duré 2 ans et le jus sera embouteillé exclusivement pour La Maison Du Whisky à 67% pour un peu plus de 200 bouteilles.
C’est, à ma connaissance, le premier single cask officiel de la marque… Du coup, niveau collector ce n’était pas destiné à traîner longtemps dans les shop de LMDW, surtout quand un certain Serge Valentin lui balance un 91/100 🙂
Ayant été averti par un post de Zan Kong, « Export Sales Manager, à Worthy Park Estate Ltd, Jamaica, WI « , je m’empresse d’aller checker le site de LMDW et là, bingo c’est possible d’en choper une.
N’étant pas trop friand de ces high esters, je n’en attendais pas grand chose mais le 91/100 et le côté collector m’auront décidé à l’acheter. Et puis surtout, je l’ai dégusté rapidement à l’aveugle avec un copain chez mon caviste qui avait un sample, ce jus m’avait fait bonne impression et je n’avais pas fait de grimace, donc… 🙂
Dernière chose avant de mettre mon nez dans le verre, Velier avait fait une commande spéciale en 2017 d’un rhum blanc WPE aussi pour ses Habitation Velier, il se pourrait donc que la base mis en fût soit la même…
La supposition n’est pas dénuée de sens, car si c’est le cas, ce serait assez sympa de faire un face à face afin de bien comprendre ce que 2 ans dans un fût sous les tropiques peuvent donner.
Couleur
Vin blanc
Nez
Directement, j’ai cette sensation de chique à la banane ! Il y a dans ce spiritueux un côté sucré en fait, c’est plutôt étonnant et très gourmand.
Il y a pas mal de fruité avec la banane donc mais aussi l’ananas et un fin voile caramélisé.
J’y retrouve aussi de la colle forte, un soupçons d’olive, des épices dont la vanille et le poivre ainsi que quelques herbes fraîchement coupées aussi.
En fait, ce nez me semble pas si éloigné du blanc, mais avec cet aspect plus gourmand/gras.
Les 67% sont par contre assez bien intégrés, je pensais que ce serait bien pire comme truc.
Bouche
Argh, la bouche est plus vive par contre, voir même trop vive pour une première approche… C’est tendu comme jus !
Le côté sucré, caramélisé est toujours aussi prépondérant et englobe vraiment le palais.
Les fruits sont bien entendu toujours de la partie, avec la banane mais le boisé fait par contre sa grande entrée.
C’est clairement déjà plus toasté qu’au nez, l’anis n’est pas loin avec même un petit chocolaté en fin de bouche…
La finale est plutôt impressionnante malgré la jeunesse de ce rhum, les deux ans en fût on bien commencé à façonner cette eaux de vie.
Prix
69€ mais depuis c’est plus compliqué bien entendu….
Conclusion
Je ne pensais pas grand chose de ce jus avant de l’avoir dégusté mais au final, c’est plutôt pas mal fait.
Après, c’est clairement pas waw non plus… et pour un rhum de 2 ans, ça fait cher payé tout de même.
On est vraiment toujours sur la fraîcheur et les parfum du blanc mais déjà avec quelques touches tertiaires.
Le boisé commence à prendre de la place et nous laisse donc un jus entre deux âges. C’est intéressant, mais les 67 watts font que ce ne sera pas le daily dram par excellence 🙂
Ça doit réserver de belles choses en cocktail pour ceux qui savent faire cela correctement.
Note
86/100