Dimanche passé, (R)asta Morris animait une master class au premier « Liege Whisky Festival » (qui fut d’ailleurs une très belle réussite). Et afin de fêter dignement l’événement, Bert nous avait concocté une affiche des plus séduisante.
Entre un Caroni et un Chichibu, traînait en effet son tout nouveau Bielle 2002, arrivé fraîchement deux jours avant…
Embouteillé donc en février 2019 après 16 ans en fût sous les tropique et 8 semaines en cuve inox en fond de cale à bateau, ce Bielle 2002 titre 49.3% et est plutôt limité…. voir même franchement très difficile à trouver car il n’existe que 38 bouteilles.
La version 2001 de Kirsch ne faisait elle que 72 bouteilles, cela clope +- donc dirons nous. Je ne pense pas que cela soit un fût partagé donc.
La probabilité de le re déguster est donc aussi grande que passer un bon moment dégustation avec un uitvlugt 1985 et Luca Gargano sur une gondole à Venise en gros 🙂
Lors de cette master class, j’ai laissé ce Bielle une bonne heure seul dans son coin, tellement le voyage l’avait stressé le pauvre. Il n’y avait que le caoutchouc qui ressortait 🙂
Il lui aura donc fallut ce bon paquet de minutes afin qu’il se remettre de toutes ces émotions et délivrer 100% de son potentiel… et quel potentiel mes amis !
La dégustation
Couleur: acajou plutôt clair
Nez: poudre à canon, fruits tropicaux confits avec la banane, la mangue, du chocolat, du camphre, de la cire, de la cerise.
Il n’est pas sans me rappeler l’énorme 2001 sélectionné par Kirsch Whisky en Allemagne, peut être moins concentré et plus léger, délicat, élegant.
Avec le temps, le beurre vient ajouter une très belle dimension pâtissière et grasse. Comme dirais Bert, « C’est gourmand… » (private Joke Inside).
Le camphre laisse planner un petit vent de fraicheur, le boisé est plutôt discret pour un si vieux rhum et un léger fumé vient s’ajouter à l’ensemble.
Un mix entre un libération et le bielle 2001, excusez du peu niveau comparaison !
Bouche: très douce mais avec le peps qu’il faut grâce aux 49% (non réduits).
La réglisse vient directement nous rappeler qu’on est chez Bielle, suivi dans la foulé par du moka et la poudre à canon.
L’entrée en bouche est plutôt grasse mais sans être oppressante.
C’est concentré mais cela reste frais. Les fruits dont la banane, l’écorce d’orange et la cerise ajoute une beau côté tropical à cette eau de vie décidément tout en élégance.
La finale est soutenue, délicate sur le chocolat noir, le camphre et la cerise.
Le verre vide nous laisse un aspect très herbacé avec du gazon fraichement coupé, un soir de pleine lune évidemment.
Prix: +-500€
Conclusion: tuerie…. vraiment un tout tout bon Bielle mais malheureusement presque intouchable tant financièrement que niveau disponibilité.
Après, si on laisse de côté ces « légères » considérations, le rhum est lui une petite pépite dans la lignée du 2001… certains dirons, « à ce prix, ça peut ! »
Et bien moi je dis que oui, vous avez raison, et en plus il le fait ! C’est plus fin et élégant que le 2001 qui était plutôt musclé mais tout aussi luxuriant et enivrant. Pour moi les deux sont à un très haut niveau.
Une belle aération et de la patience étant par contre primordiale dans un premier temps, afin que ce dernier donne tout ce qu’il a dans le bide.
Note: 18/20