La compagnie des Indes est bien présente dans le petit monde du rhum en tant qu’embouteilleur indépendant depuis 5 ans maintenant.
Ayant plusieurs de leurs sélections, téléphoner à Florent pour lui proposer une petite interview coulait de source et est un très grand honneur pour moi.
Voici le compte rendu de notre discussion:
Bonjour Florent, pas besoin de te présenter , je pense que tout le monde lisant ces pages sait qui tu es. Par contre, peux tu nous présenter tes nouveautés à venir ?
Bien sur, il y aura des brut de fût, des high proof ainsi que des réduits.
1 small batch que j’ai nommé Veneragua qui est, comme le dominidad, un assemblage de deux terroirs différents à savoir le Venezuela et le Nicaragua. Le côté épicé du Nicaragua est adouci pour le côté « passe partout » du Venezuela pour donner un chouette assemblage.
Il y aura deux Hampden, un high proof et un réduit de 9 mais ce sont bien deux fûts différents.
Un Foursquare de 10 en réduit à 43% ainsi qu’une version full proof et enfin un Trinidad de 13 ans.
Sans oublier le foursquare spécial Salon du rhum de Spa pour mes amis belges.
Ta gamme est très large, partant de l’entrée de gamme ‘facile’ aux singles cask les plus complexes alors que d’autres embouteilleurs sont directement axés premium.
Est ce une volonté de ta part ou cela vient il du fait, qu’à tes débuts, tu devais certainement acheter du tout venant pour pouvoir accéder à certains fûts?
Non cela est une volonté de ma part. Je voulais, grâce à mes embouteillages, pouvoir suivre mes consommateurs et les éduquer à travers ceux ci.
Un débutant peut trouver ce qu’il souhaite chez moi, avec des rhums authentiques, non trafiqués mais qui restent accessible tant au palais qu’au portefeuille.
Une fois ceux ci plus habitués, ma gamme permet de s’aventurer vers du plus complexe.
En fait, j’ai suivi leur demandes sans laisser personne de côté.
L’année passée tu as embouteillé un exceptionnel Hampden de 33 ans d’âge pour le marché de Hong Kong. Comment as tu fait pour trouver ce fût?
En fait on ma proposé ce fût mais, comme tu te l’imagine certainement, à un prix tout à fait fou. J’en ai parlé à 2-3 clients dont un qui s’occupe de riches Hong Kongais.
Ces clients sont amateurs de très grands vins et de grands whisky et étaient intéressés par ce type de fût.
Du coup seules 12 bouteilles ont été vendues en Europe dont une en France pour un sampling (bjr Ludo 😉 )
Tu embouteilles de plus en plus pour des cavistes qui souhaitent apposer leur nom sur tes bouteilles, que penses tu de cette ‘mode’ actuelle ?
C’est un chouette concepts pour tous ces cavistes, avoir leur propre embouteillage c’est quelque chose de sympa pour eux.
Cela est venu en grande partie grâce aux réseaux sociaux, un caviste présente sa sélection, cela donne des idées à d’autres.
Et comment cela se passe t il ? tu dispose de fûts chez toi ou tu leurs proposes des choses de chez un brocker ?
J’ai mes propres fûts en stock chez moi et ils font leurs sélections dans ce que je leur propose en fait.
Une sorte de sélection de sélections quoi ?
Voila, exactement ça. Il arrive même que certains embouteilleurs s’approvisionnent chez moi.
Comment se font tes sélections? Tu reçois des échantillons directement du broker et tu fais ton choix là dedans, ou tu as des idées biens précises et l’échantillonnage se fait sur cette base ?
Je sélectionne mes rhums en fonction parfois des dégustations que j’effectue sur place, dans les distilleries ou encore grâce à des échantillons que je reçois issue de pré sélection faites par mes fournisseurs en fonction de mes demandes et de mes recommandations.
La compagnie des Indes est maintenant bien établie dans le milieu, est ce pour toi plus simple d’accéder à de « sâles » beaux fûts ou est ce toujours aussi compliqué?
Oui, nous sommes de plus en plus connus et cela m’ouvre bien plus facilement les portes. Après les augmentations sont très fortes ces dernières années et tout coûte de plus en plus dû au succès du rhum en ce moment.
Mais certaines distilleries commencent à bien vouloir me vendre en direct ce qui est plutôt beau signe. La seule choses est qu’ils me demandent de vendre ces embouteillages là où ils ne seraient pas encore en place.
Je deviens donc une sorte d’ambassadeur pour ces pays là.
Justement c’était ma prochaine question, n’as tu jamais été tenté de démarcher directement certaines distilleries des dom tom et ainsi proposer des embouteillages avec vieillissement tropical ?
J’ai bien cherché des rhums des Antilles françaises mais c’est de plus en plus difficile d’en trouver car les distilleries ont de petites productions. Il se peut que d’ici peut j’arrive à avoir quelques produits des Dom Tom mais cela prend du temps.
Aussi, concernant le vieillissement tropical, je ne suis pas obligatoirement à la recherche de barriques vieillis tout leur temps sous ce climat. En effet il n’est pas rare que dans les Caraïbes, les vieillissements soient moins bien maîtrisés et que le bois ressorte trop. J’aime les rhums assez fins et élégants c’est pourquoi je privilégie les rhums en vieillissement continental. C’est une bonne balance entre la puissance du Rhum et l’équilibre apporté par le bois.
On est bien d’accord, je pense exactement pareil.
Tu sembles assez proche du marché Danois, d’où cela vient-il ? Comment t’es-tu retrouvé à faire des embouteillages spéciaux pour eux en particulier ?
J’ai, à mes débuts, beaucoup travaillé sur ce marché pour promouvoir ma marque et les Danois se sont montrés assez réceptif à mon discours.
De plus avec mon importateur, nous avons décidé de ne faire que de Single Cask Brut de fût sur ce marché et c’est un véritable succès.
Avec tous tes embouteillages, lequel t’a apporté le plus de fierté et à contrario lequel ne referais tu plus ?
Le rhum qui me rend le plus fier est mon indonésien car vraiment génial et atypique. De plus il a été un beau succès commercial ce qui ne gâche rien.
Je ne dirais pas qu’il y a un fût que je ne souhaite pas refaire car ils ont tous su flatter un consommateur en particulier.
C’est justement le but de ma marque, aider les consommateurs à découvrir les terroirs du rhum dans leur entièreté.
J’ai vu passer une cuvée César 1… A quand la cuvée à Roger ? 🙂
Ha ha ha, Bonne tentative, Alexandre Césarin à gagné un concours photos que nous avions mis en place pour la fête des pères. Tente ta chance l’année prochaine.
Grand merci à toi Florent et à bientôt pour de nouvelles aventures !