Asta Morris 2019

En ce mois de février 2019, outre les traditionnelles présentations des nouvelles Formule 1, le nouvel an chinois ou la Chandeleur, il y a en plus cette année Asta Morris qui nous revient avec ses 4 nouveaux embouteillages.

Comme ici au blog on a reçu quelques samples de notre ami Bert, on est content et on va pouvoir vous dire ce qu’on pense de ça… quand je dis « on », en fait c’est juste moi, mais je trouvais ça classe de parler en mode « on est beaucoup »… soit 🙂

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, Asta Morris est donc un embouteilleur belge qui a à son actif pas mal de sélections de whisky de qualité et ce depuis 2009. Je vous invite à aller checker leur site ou leur page Facebook.

Je vais donc vous parler de 2 Glenburgie finis tous les deux en fût de rhum ainsi que d’un Ardmore et un Caol Ila.

4 whisky, 4 histoires de fûts.

Les deux Glenburgie ont été choisi par Bert car il affectionne particulièrement cette distillerie. Les deux fûts ont été distillés le même jour et entreposés l’un à côté de l’autre.

Cela se prêtait donc plutôt bien à l’exercice du finish afin de pouvoir analyser ce que le fût de rhum pouvait amener. La finition aura donc duré 6 mois, un en fût de foursquare et l’autre avec un fût de Caroni.

Concernant le Ardmore et le Caol Ila, Bert a quelque part fait le chemin inverse car ces deux derniers ont été vieillit +- 2 ans en fût de bourbon pour après continuer le vieillissement plusieurs années dans des fût de Sherry.

On pourrait donc presque parler ici de « pré maturation » en fût de bourbon et non une finition en Sherry.

Détail concernant ces deux derniers, nous sommes bien ici avec des fûts ayant au préalable contenu du Sherry et non un ajout de Sherry directement dans le fût de whisky… la différence est notable !


Bon c’est pas tout ça, mais il fait soif ici non ? Entrons dans le vif du sujet !

Glenburgie 10 yo (Foursquare cask)

Distillé en 2008, ce jus de 10 ans titre un petit 52%, idéal pour commencer le linup 🙂

Couleur: whisky très clair, limite couleur paille.

Nez: pâtissier, c’est le premier adjectif qui me vient en tête. Je ne sais pas si cela vient du finish mais le nez est plutôt gourmand avec ce côté brioché, vanillé.

On y retrouve une belle dose de malt bien entendu, ainsi qu’une pointe d’agrumes avec le citron entre autre. L’ananas n’est pas loin non plus, ce nez est plutôt frais et fruité.

Je retrouve aussi une pointe de poivre blanc qui nous donne un côté tequilla (léger hein)

J’ai une belle impression de vanille au nez, cela doit probablement venir de la finition aussi.

N’ayant jamais testé de Glenburgie « neutres » avant cela, je suis évidemment un peu perdu, dans tous les cas c’est très sympa.

Bouche: la bouche est très agréable, pleine de fraîcheur et de peps avec directement les céréales qui viennent à notre rencontre.

Des notes acidulées tirant sur le citron et l’ananas contribuent encore à cette impression de fraîcheur.

La finale est plutôt soutenue sur la cigarette froide, je ne suis pas fumeur mais je dirais une Marlboro à l’aveugle, ainsi que sur les fruits secs avec la noisette entre autre.

L’alcool est vraiment bien fondu à l’ensemble.

Prix: 64€

Conclusion: très chouette whisky, très pâtissier, agréable et fruité. J’aime beaucoup et pour ce budget c’est vraiment bien foutu !

Note: 17/20

Glenburgie 10 yo (Caroni cask)

Couleur: pareil que le frérot du dessus.

Nez: toujours pâtissier, peut être un chouia moins mais ça reste plutôt brioché comme le précédent.

Au nez, difficile de retrouver traces de Caroni, le fût devait avoir tout donné après 20 ans de location au vénérable rhum de Trinidad.

Le citron est encore là, mais je dirais que celui ci est légèrement plus meringué, caramélisé.

Une pointe de fumé est également de la partie, ce qui semble au final très logique par rapport au finish.

Et bien entendu, ça pue bon la céréale, ce qui semble encore plus logique 🙂

Bouche: l’attaque est porté directement sur le poivre et les céréales. Le côté fruité est en retrait par rapport au Foursquare finish, il reste présent mais plus sur le citron.

C’est comique, la bouche est moins parfumée que le nez, on est vraiment plus sur le whisky avec une légère pointe mentholé et herbacée.

Les fruits secs sont aussi de la partie avec la noisette et la noix.

L’alcool est vraiment bien intégré, on a du peps et de la poigne et ça reste agréable.

Prix: 64€

Conclusion: un nez bien parfumé pour une bouche légèrement en retrait je dirais. Je pense que je préfère le Foursquare finish, mais cela doit venir de mon amour pour le rhum car cette version Caroni est moins marquée.

Le fût de la Barbade devait avoir plus à offrir à cet écossais que le fût fatigué de Trinidad.

Mais pour 64€, ça reste quelque chose de vraiment bien foutu.

Note: 16.5/20


Conclusion Glenburgie: vraiment, l’expérience était très chouette, je pense qu’il aurait été très sympa de prévoir une petite fiole du whisky sans le finish afin de bien mesurer le travail du fût.

Les types comme moi, qui n’en touche pas une avec ces jus de céréales, auraient du coup plus de facilité à décrire ce qu’ils ressentent.

Après d’un point de vue logistique, c’est pas le truc le plus simple à mettre en place, je le concède volontiers.

Ardmore

Ce whisky est âgé de 5 ans, il a été distillé en 2013 pour un embouteillage en 2019 après quelques années en fût ayant contenu du Sherry. Il titre 56.4%

Couleur: déjà bien plus sombre, on tire plus sur l’acajou sombre. C’est assez impressionnant pour un jus de 5 ans !

Nez: chaud et agréable, cet ardmore est très agréable et suave.

Un aspect terreux est à signaler, on y retrouve vraiment un côté herbacé avec le foin et l’herbe fraîchement coupée. A cela on peut ajouter une pointe de champignons asiatiques secs.

Les épices avec la muscade en tête viennent certainement de sherry et continue à nous donner une impression chaleureuse.

Le menthol et le citron sont présents aussi et ajoutent une belle brise de fraîcheur à l’ensemble.

Le cendrier froid termine ce nez, relativement nouveau pour moi… Oui, à la base moi je suis un fan de canne ou de mélasse hein 🙂

Bouche: vive mais agréable, sur le citron et les cendres de cigarette froides.

Le profil est plutôt sec mais chaleureux… je ne sais pas si ça veut dire quelque chose de concret, mais c’est ainsi que je le vois.

Le chocolat noir nous offre une douce amertume très agréable et gourmande et une pointe fumée accompagnée de cuir et de fruits secs terminent le tableau sur une longueur assez…heu longue 🙂

Encore une fois, les watts sont fondues à l’ensemble.

Prix: 65€

Conclusion: pwa c’est bon cette histoire 🙂 voila, je sais pas quoi ajouter de plus mais pour 65€, je trouve cela très très bien foutu.

Note: 17/20

Caol Ila

Direction Islay et sa tourbe bien connue avec ce Caol Ila âgé de 7 ans et datant de 2011. Titrant fierement 55.9%, celui ci clôture ce très chouette linup de la soirée.

Couleur: acajou foncé , le sherry à bien fait son oeuvre ici aussi !

Nez: c’est vraiment une tourbe bien crémeuse et délicate qui vient directement à nous.

Les fruits ne sont pas en reste avec de beaux agrumes bien compotés, des pruneaux ainsi que son flot d’épices comme la cannelle et la muscade encore ainsi que le miel.

Le camphre est là aussi mais derrière cette tourbe fumée, cendrée et prenante. Le truc est qu’on sent sa présence sans pour autant être submergé par l’histoire. C’est très délicat et élégant.

Encore une fois, l’alcool est excessivement bien intégré.

Bouche: grasse, cendrée et chaleureuse… pwa c’est « sale » comme truc, j’adore 🙂

Une belle grosse tourbe bien huileuse sur le cuir vient nous tapisser le palais suivi d’un côté caramélisé/salée et fruité.

Les fruits sont toujours là et apportent une belles gourmandises avec cet aspect bien cuit, caramélisé.

L’ensemble est plutôt cohérent et équilibré, on est pas submergé ni par la tourbe ni par le sherry.

Prix: 69€

Conclusion: pwaaaa (vous remarquerez les 4 ‘a’) c’est bon 🙂

Note: 17.5/20

Conclusion

Asta Morris nous propose encore de belles choses. Etant encore un « petit nouveau » dans ce monde du malt, j’ai difficile à dire si c’est exceptionnel ou non. Toujours est il que les tarifs me semblent tout à fait cohérent vu la qualité des 4 embouteillages.

Tout ce que je peux dire est que je me suis personnellement acheté le Caol Ila et que j’ai passé une très belle soirée à décortiquer ces 4 là.

Proficiat Bert !

2 thoughts on “Asta Morris 2019

  1. L’amour pour le whisky est clairement palpable et j’ai apprécié la façon détaillée dont vous avez décrit chaque bouteille. Je suis tout à fait d’accord avec vous sur le fait qu’Asta Morris offre de belles choses et je trouve que le Glenburgie 10 est vraiment une pépite. Merci pour le partage d’expérience avec nous !

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