Deuxième article « Rye Whiskey » sur le blog, après la découverte du Willet de chez Wu Dram Clan qui m’avait plutôt fait une belle impression… Et pour cet article, on sort du lourd avec la série « Ex Libris » de la maison du whisky, qui met à l’honneur cette année la distillerie « Anchor Distilling Company » située en Californie avec la marque Old Potrero…
L’histoire commence avec la brasserie Anchor Brewing Company, fondée en 1896, puis rachetée en 1965 par Fritz Maytag, qui la relocalise à son emplacement actuel. Après avoir contribué à la renaissance des bières artisanales aux États-Unis, Fritz décide de se diversifier.
En 1993, il lance Anchor Distillery, une microdistillerie installée dans les mêmes locaux que la brasserie, et se lance dans la production d’un whiskey de seigle single malt : l’Old Potrero, du nom de la colline de San Francisco où il est élaboré.
En 2017, Anchor Distilling devient Hotaling & Co., un hommage à l’Old Potrero Hotaling’s Whiskey, l’une de leurs cuvées phares, et à A.P. Hotaling, figure incontournable de la scène des spiritueux à San Francisco depuis la ruée vers l’or.
Aujourd’hui, Old Potrero se dévoile à travers trois single casks qui ont fait grand bruit. Loués par nombre d’amateurs, ils ont aussi retenu l’attention de notre chère Christine Lambert, dont les écrits m’ont donné envie d’y goûter (ps: on doit encore aler visiter Cantillon).
Et heureusement, on a pu mettre la main sur ces trois échantillons grâce à Rhum Attitude, qui a toujours la bonne idée de proposer ce genre de raretés en format 3 cl. Un grand merci à eux !
Old Potrero 8 ans 2015 – Burning Daylight – 65,6°
Le fût neuf de chêne américain n°OP13/15-3 a permis d’obtenir 185 bouteilles. Ce whisky de seigle n’a bénéficié d’aucune réduction ni d’aucun ajout avant sa mise en bouteilles.
Nez
Il lui faut du temps pour s’ouvrir du haut de ses 65 watts, mais ensuite c’est l’orgie de fruits à chair jaune, fruits compotés, pomme jonagold , poire en sirop, agrumes. Le tout avec un gros paquet de fruits à coque comme la noisette, amande sur un lit caramélisé.
Les épices sont bien entendu présentes, agrémentées de chocolat au lait, de tabac, de cuir.
La crème brûlée est bien marquée et rend le tout hyper gourmand. Enfin, un côté cramé, torréfié et légèrement caoutchouté termine ce nez relativement sympa mais puissant.
Bouche
Mâche très agréable pleine de crème brûlée, des fruits secs torréfiés au miel, de fruits légèrement acides et exotiques comme la mangue, la banane verte.
D’une étonnante buvabilité, ce whisky est ultra gourmand et nous laisse une impression de gros dessert.
La finale est relativement marquée et sèche, elle nous laisse sur des notes de beurre salé, de fudge et de céréales bien cramées.
Prix
159€
Conclusion
Impressionnant…. quelle claque mes amis 🙂
Score
90/100
Issu du fût neuf de chêne américain n° OP3/16-10, ce rye whiskey a vieilli 8 ans avant d’être embouteillé sans réduction. Seuls 211 flacons en sont sortis, avec toute l’intensité de leur maturation.
Nez
Un nez assez épicé, avec des notes de paprika et presques animales. On retrouve pas mal de muscade, poivre, céréales brûlées, vanille, fudge, et une belle rasade de fruits compotés, d’abricot, de pêche juteuse sur un fin voile mentholé.
Là encore, pas mal d’agrumes avec l’orange sanguine intense et savoureuse et son chocolat au caramel recouvert d’éclat de noisettes et de miel… un vrai dessert cette histoire 😋
Bouche
Toujours aussi étonnant d’accessibilité, l’alcool est bien entendu là mais en rien traumatisant… On retrouve encore une belle grosse mâche sur les fruits, les épices avec encore ce paprika, du miel, du caramel beurre-salé, des céréales, de la crème brûlée.
Je dirais que cette version se rapproche plus de l’idée que je me faisais d’un rye… sans en avoir beaucoup dégusté auparavant 🙂
Les fruits sont bien compotés, les agrumes juteux englobés de caramel et de chocolat aux fruits à coques avec une finale légèrement fumée et vanillées…
Prix
159€
Conclusion
Un rien moins sexy que le précédent, cela n’en reste pas moins un très bel embouteillage…. pwa merde, c’est bon 🙂
Score
89/100
Old Potrero 9 ans 2014 – The call of the Wild – 66,2°
Issu du fût n° OP9-14/12, ce rye whiskey a passé 9 longues années en fût de chêne américain neuf après son entrée en vieillissement en 2014. Brut de fût, sans filtration à froid, il dévoile toute sa puissance et son intensité. Seuls 202 flacons ont survécu à l’épreuve du temps.
Nez
Très fruité, encore plus que les deux précédents, on va retrouver la mangue, les agrumes confits, du caramel, du miel, des épices de Noël et le côté bien torréfié qu’on retrouve sur ses deux frérots.
Quelques traces légèrement plus acides pouvant évoquer les fruits de la passion ou certains fruits rouges viennent ensuite se joindre à toute l’équipe avec quelques notes mentholées qui apportent une belle fraicheur à l’ensemble.
Par contre, c’est pas pour les âmes sensibles, ça roussit jusqu’au fond du nez !
Bouche
Bouche légèrement plus vive que ses deux comparses, on va retrouver cette mache qui est toujours aussi impressionnante avec encore cette crème brûlée (j’adooore la crème brûlée), le miel, le chocolat noir intense, avec légèrement moins de fruits.
Après, les agrumes sont toujours aussi présents et quelques fruits bien exotiques arrivent à ressortir de tout cela, mais cette version semble plus marquée par le fût cramé.
Ce qui n’est en rien un grave problème, c’est même très bon et lui donne un côté légèrement plus robuste.
Prix
169€
Conclusion
Alors que le nez laissait penser à quelque chose de moins sauvage, c’est au final la version la plus marquée par le fût et la plus difficile à appréhender… après, 66.2% d’alcool, ça reste un moment de bonhommes hein 🙂
Mais, ça reste impressionnant de buvabilité, vraiment.
Score
89,5/100
