Lorsque Sascha Junkert, d’armagnac.de, me contact, il y a toujours un petit parfum « du truc chouette qui se profile », si vous voyez ce que je veux dire. Du coup quand il m’a demandé ce que je faisais le 21 décembre au soir, j’étais assez content de remarquer que pour une fois, je ne faisais rien 🙂 Bien m’en a pris vu que je me retrouve invité à une soirée qu’il organise avec les cognacs Lhéraud !
Au menu, une dégustation on line avec Mr Lhéraud et Clément Gardillou (sales manager) qui auront le plaisir de nous présenter 2 pineau, 2 armagnacs et 2 cognacs… pas mal comme concept non ?
Et attendez un peu de voir la tronche des références proposées, deux vieux pineau dont un de 1962, un Cognac de 1949 et de 1989 ainsi que deux armagnacs de 1952 et 1971 😍
Bref, je pense que ce moment devrait être tout tout bon, car la seule référence que j’ai eu le bonheur de déguster chez eux a quand même pris un 94/100 ici, ça n’arrive pas souvent des scores pareil !
Donc voila, je vous propose un très rapide retour sur ces 6 superbes références, avec les notes prises durant cette mémorable soirée. Les retours seront relativement succins, ce genre d’évènement n’aidant pas à la concentration 🙂
En route !
Lhéraud
L’histoire de la famille Lhéraud remonte à 1680 quand Alexandre Lhéraud, installé en Petite Champagne au service du châtelain local, est le premier à planter des vignes dans son jardin.
Suivront Victor, Jean, Pierre, Eugène, Rémy et Guy. Des hommes de tempérament, travailleurs acharnés, qui font croître le domaine, affinent leur méthode, transmettent la mémoire de la terre, le soin porté au produit.
Comme le dit si bien Guy Lhéraud: « Si tu fais ce métier sans passion, le cognac sera cuisiné et manquera d’identité. Tout ce qui entre dans nos bouteilles vient de notre famille et de son histoire.«
Car oui, tout est fait en famille chez Lhéraud, du choix des tonneau de chez Navarre aux assemblages en passant par la culture des 85 Hectares de vignes et bien entendu la distillation.
Pineau
Vin de liqueur produit à partir d’un mélange de moût de raisin et de cognac. La gamme très riche de pineaux Lhéraud est vieillie pendant plusieurs années en fûts de chêne du Limousin, conservés dans les chais en pierre calcaire du domaine.
Quand la maison Lhéraud reprend le Domaine des Gatinauds, il ne leur est jamais venu à l’esprit de changer le nom pour « Pineau Lhéraud ». Déjà parce que Lhéraud fait son propre pineau, mais surtout car il s’agissait bien là du business principal du Domaine des Gatinauds.
Ce domaine ne produisait son cognac que pour confectionner ses pineau, leur expertise dans le domaine est donc très importante, et garder le nom semblait tout à fait logique.
Le cépages utilisés pour le pineau est « Folle blanche », « Colombar » et « Cabernet ». Auquel on ajoute le cognac issu de l’Ugni Blanc. De plus, il n’y a pas de sulfites ajoutés et le degrés d’alcool se situe entre 17% et 18%. Ils sont ensuite mis en vieillissement le temps souhaité. Il leur reste des pineau de 1929, c’est dire le temps que ça peut rester en fût 🙂
Enfin, cocorico, mais un des plus grands marché pour le pineau est…. la Belgique ! 🇧🇪
Pineau François 1er très rare
Nez
Sucre, sirop, Soja, raisin secs, cendres, fumée, jus de raisin, silex, agrumes.
Bouche
Jus de raisin, acidité, légère fumée, pain toasté, brioche, fruits secs, pruneaux, dattes, paprika, fruits confits, relativement frais et oxydatif, miel.
Prix
150 €
Conclusion
Magnifique… vraiment un pineau d’une toute grande classe, très équilibré et gourmand.
Lhéraud Vieux Pinneau 1962
Nez
Plus sombre que le très rare, on va retrouver une pointe de soja, de fruits très confits, des fruits à coque comme la noix, une légère menthe, de la violette et des agrumes légèrement acides.
Bouche
L’entrée en bouche est liquoreuse, réconfortante, plus légère que le nez avec un beau côté oxydatif, des fruits à coque, des noix, noisettes et enfin de l’orange donnant une légère acidité.
Conclusion
Très beau pineau, j’ai néanmoins préféré le François 1er très rare… mais c’est difficile de passer au-dessus d’un truc pareil 🙂
Armagnac
Fruit d’une distillation simple de vins blancs secs dans un alambic à colonne, les armagnacs Baron Gaston Legrand tirent la quintessence du terroir de Ténarèze: le long de cette voie de transhumance ancestrale sont produits les meilleurs millésimes d’une eau-de-vie ronde en bouche, au fabuleux bouquet «en arc-en-ciel», où se mêlent effluves de noix, de pruneau, de fougère et de vanille.
Durant les années ’70, le père de Jean Charles Lhéraud était un habitué des foires en France. Ce dernier sillonnait les routes de France pour faire connaitre ses produits. Durant ces évènements, de nombreuses relations ont été nouées, ce qui a entre autre débouché en 1998 au rachat du domaine Gaston Legrand.
Ce domaine de quelques hectares cultive ses vignes et fait distiller ses vins par un distillateur ambulant. Ce rachat incluait le domaine et bien entendu le stock de fûts.
Ces derniers ont d’ailleurs été ramené chez Lhéraud afin de poursuivre leur vieillissement… et tout cela en accord avec l’AOC.
Gaston Legrand 1952 – 40%
Nez
Puissant pour 40% d’alcool, première belle surprise ! Ensuite, du miel, du nougat et étrangement pas trop de bois pour une eau de vie si vieille.
Ensuite, fruits très confits, caramel, réglisse, cuir, tabac.
Bouche
Plus sombre que la bouche, les notes plus taniques arrivent avec la réglisse, la poudre de chocolat, les pruneaux, le tabac, cire, cuir, mokatine et un côté légèrement terreux. Armagnac relativement rustique
Conclusion
Probablement un peu trop marqué par le fût pour mon palais, ce vénérable armagnac est très bon, mais manque un peu de fruité selon moi.
Gaston Legrand 1971 – 44%
Nez
Fruité, confit, caramel, chocolat, nougat, agrumes, beurre, épices de Noël, cire, tarte tatin, pomme cuite, pruneaux, quelques fruits rouges.
Bouche
Miel, fruits confits, dattes, pruneaux, agrumes confits, nougat, réglisse, raisins secs, chocolat noir amèr, cuir.
Conclusion
Top, j’adore même si il est relativement sombre, je lui trouve un meilleur équilibre que le 1952.
Cognac
Vieillis au Paradis, dans la cave voûtée d’un ancien relais de Compostelle (Xe siècle), ces nectars centenaires se dégustent comme on feuillette un livre d’histoire. La maison Lhéraud détient une gamme très riche de cognacs millésimés attestée par les cachets de cire scellés sur les barriques par le BNIC (Bureau national interprofessionnel du cognac).
Chez Lhéraud, toutes les eaux de vie nouvelles passent obligatoirement un an en fût neuf, avant de reposer 6 mois en grand foudre pour enfin être remis en fûts chauffés et usés.
Le domaine est sur les crus Petite et Grande Champagne, mais achète aussi des eaux de vie de Fin Bois afin de les faire vieillir aussi chez eux.
La distillation se fait au domaine, par la famille Lhéraud avec ensuite une sélection de fût afin de faire veillir au mieux ces précieuses eaux de vie.
Enfin, on attend « sans rien toucher, car quand l’homme se met à toucher à quelque chose, c’est pour faire une connerie« , comme dirait Mr Lhéraud.
Le temps maximum de vieillissement chez Lhéraud est de 60/70 ans, ensuite cela passe obligatoirement en dame jeane ou autre contenant en verre.
Lhéraud – Petite Champagne – 1949 – 44%
Nez
Brioche, raisins secs, pruneaux, dattes, violettes, poivre blanc, fleurs sechées, mirabelle, abricots, silex, mine à crayon.
Bouche
Top, très sur les fruits tropicaux, minéral avec un boisé très fin. Brioche, mangue, agrumes, abricots, quetch, miel, mine de crayon, tabac, caramel, épices de Noël.
Conclusion
Quel moment dans le temps, incroyable d’avoir une eau de vie si fine et élégante après autant de temps en fût !
Lhéraud – Fin Bois – 1989 – 47%
Nez
Beurre, poivre blanc, chocolat au lait, fruits à chaire jaune, terre, cire d’abeille, légers embruns marins et fin caramel avec quelques fruits à coque.
Bouche
Fruits, poivre blanc, tabac, miel, légère amertume, embruns marins, minérale, pierre à briquet, fin caramel.
Conclusion
Très bel armagnac, pour accompagner un très bon fromage ou encore du foi gras 😋
Tout grand merci aux équipes de Lhéraud et de Armagnac.de pour cette très belle soirée où l’on aura découvert le domaine et ses cognac, armagnac et pineau… tout en apprenant qu’en plus ils faisaient aussi du whisky !
Bref, très chouette moment en toute simplicité, mais avec des références de malades. Mention au pineau François 1r « très rare » qui est tout simplement incroyable !