Long pond 1941

Premier article 2019 et on tape direct dans le mega lourd avec cette « mother of all unicorns » comme dirait mon qdd. Non, je ne vais pas vous parler d’un Saint James 1885 mais plutôt d’un Long Pond 1941. Ce qui est matière de licorne est déjà pas mal vous remarquerez 🙂

Distillé donc le 5 mai 1941 à Long Pond, ce rhum aura vieilli 5 ans sur place avant de partir pour l’Angleterre… Oui, à cette époque l’envoi de rhum vers les royaumes unis n’était pas la priorité numéro un des anglais je pense.

Mis en bouteille par Gordon and McPhail en 1999, ce jus aura donc vieilli 58 ans (!!) en fût… ce qui en fait techniquement un des plus vieux rhum au monde en matière de vieillissement, même si celui ci se sera passé majoritairement en Europe.

Titrant 50%, ce vieux rasta garde donc de la fougue, et ça c’est plutôt une bonne chose à mon avis. Dernière chose à savoir avant de rentrer dans le vif du sujet, le fût a été partagé avec l’italien Silver Seal

Mother of all unicorns…

Couleur

or paille, relativement gras. De belles gouttelettes restent accrochées aux parois du verre… où sont les 58 ans de contact avec le bois ??

Nez

Sans aération, la colle, la pomme verte, l’ananas, le citron, quelques fines herbes genre thym etc

Mais laissons à ce vénérable rasta un peu de repos. Après 58 ans en fût et 19 ans en bouteille, 45 minutes dans mon verre ne devraient pas le gêner outre mesure.

Très doux, mielleux sur le sucre brun et un côté beurré mais relativement frais avec le menthol. Les fruits sont frais et acidulé et l’olive pointe le bout de son nez après de longues minutes, c’est très classe et élégant comme nez.

Les 50% sont vraiment discrets, fondus. Le nez est plutôt léger, on n’est clairement pas dans l’exubérance d’un gros hampden High esters par exemple.

Le boisé, tout en délicatesse, ne nous laissera pas imaginer une cohabitation avec le fût aussi prolongée. Un léger fumé est à signaler ainsi que de la vanille et quelques traces de tabacs.

Un aspect plutôt parfumé, floral pointe le bout de son nez après une longue demi heure.

Bouche

très douce, fumée, vanillée, avec une finale sur l’olive.

Les agrumes, le beurre, un léger boisé, du tabac, des épices (muscade), les fruits secs avec une toute légère pointe de noix et de l’eucalyptus.

Très doux, délicat, gras, cet illustre rhum est très élégant, sans la moindre agression.

Conclusions

Tout semble fondu, ne faire qu’un… Un équilibre tout à fait impressionnant. Ce rhum d’un autre temps est vraiment incroyable de justesse en fait. La sagesse viendrait elle vraiment avec l’âge ?

Il est très étrange de s’imaginer, seul dans mon salon en train de déguster le fruit du travail de quelques gars il y a 77 ans…

En 1941, c’est le bordel partout sur la planète, la Jamaïque est toujours anglaise et la Belgique plus trop belge mais si il y a bien une chose positive est à retenir de cette époque, c’est bien ce distillat !

Oui, je sais, il faut gratter beaucoup pour en trouver des bonnes nouvelles en 1941 mais bon…

Note

18/20

Autres avis:

  • Lance nous parle de ce rhum ici.
  • Serge à fait pareil mais ici.
  • Whiskyleaks a étudié la version Silver Seal.

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