Située à Otsu, dans la préfecture de Shiga, Nine Leaves est une micro-distillerie japonaise fondée par Yoshiharu Takeuchi, issu d’une famille influente dans l’industrie automobile. Porté par une passion sincère et un goût pour le détail, il a voulu créer un rhum qui reflète sa vision, avec une approche inspirée de l’univers du single malt.
La distillerie bénéficie d’une eau souterraine d’une grande pureté, puisée au pied du mont Ishiyama, à proximité du lac Biwa. Pour la matière première, elle fait appel à la canne à sucre d’Okinawa, transformée localement en kokuto, un sucre brun non raffiné – aussi appelé « sucre noir » – réputé pour ses arômes profonds, légèrement salins et maltés.
Le processus de fabrication commence par une fermentation de quatre jours, suivie d’une double distillation opérée dans deux alambics écossais signés Forsyth’s. Le premier rappelle ceux utilisés à la distillerie Chichibu, tandis que le second s’inspire du style des alambics de Glenmorangie, apportant finesse et complexité à l’ensemble.
Pour la petite histoire, Yoshiharu Takeuchi s’est formé auprès d’Ichiro Akuto, fondateur de la distillerie Chichibu, référence du whisky artisanal japonais.
Enfin, en 2023, après dix années d’activité, la distillerie met un terme à sa production. Luca Gargano, figure emblématique de La Maison & Velier, acquiert alors l’intégralité des stocks pour les mettre en valeur à travers ses emblématiques bouteilles noires.

Nine Leaves White Last Drops 2023 est le dernier embouteillage avant la fermeture de la distillerie. Il fait partie des cinq premières éditions La Maison & Velier, et titre 62% d’alcool.
Nez
Le nez est très sucré, sur le sirop de fruits, mangue poivrée avec notamment assez bien de poires et autre pommes juteuses, de la canne à sucre confite, un fin caramel, un tout léger poivre et un côté sous bois.
Très parfumé, pas trop iodé comme les distilations en alambic à repasse peuvent souvent produire, ce nez est très plaisant… même si avec le temps, un côté métallique mêlé à des embruns marins peut apparaitre.
Je pense qu’à l’aveugle je pourrais facilement me tromper avec un des meilleurs A1710, cette mangue confite étant particulièrement agréable.
Bouche
La bouche est relativement grasse avec ce côté « distillé en alambic à repasse » qu’on peut retrouver chez A1710 encore, avec une belle gourmandise sur le fin caramel et les sirops de fruits et son léger côté iodé/métallique.
La mangue confite est toujours là très gourmande avec son sirop de pommes/poires/prunes, ses agrumes, une légère pointe de réglisse et encore ce aspect sucré, gras et limite liquoreux, tout en étant logiquement vif du haut de ses 62%
La finale est assez courte, sans la moindre agressivité… un travail très fin et délicat !
Prix
80€
Conclusion
Hé bien, c’est quelque chose cette histoire ! D’une précision relativement chirugicale, rien en dépasse et cette eau de vie est hyper équilibrée, fruitée et complexe…
Dommage pour le tarif, mais Nine Leave était déjà cheros à la base, donce ce n’est pas trop étonnant 🙂
Là où « personne » ne voulait des embouteillages officiels, ces versions « black bottle » se sont arrachées plus vite qu’un album d’inédits de Deep Purple Mark III, ça reste toujours un peu comique…
よくやった!
Score
87/100